[Film] Video Violence, de Gary P. Cohen (1987)

A peine arrivés dans une nouvelle ville, un couple ouvre un magasin de location de VHS. Les jeunes mariés vont réaliser que les seuls films qui intéressent la clientèle sont les films d’horreur et les films X. Ils décident donc de composer des « snuff movies ».


Avis de John Roch :
Gary P. Cohen a eu l’idée de Video Violence alors qu’il était employé dans un vidéo club. Un jour, une mère de famille est venue à son comptoir pour lui demander si un film contenait de la nudité. Si il n’en était pas sur, il lui spécifie en revanche que c’est un métrage gore avec démembrements, décapitations etc., ce à quoi elle répondit qu’elle louait le film puisque si il n’y a pas de nudité, les enfants pourraient le regarder. Cette anecdote qui a déclenché l’écriture de Vidéo Violence est reprise telle quelle dans un film qui fait réfléchir sur la banalisation de la violence mais qui pourrait être mal interprété avec cette histoire d’ habitants d’un patelin qui, lassés des films gores du vidéo club du coin, tournent des snuff movies pour assouvir leur besoin de violence à la télévision. Avec un pitch pareil, on pourrait penser à une charge contre les amateurs de ce type de film, si ce n’est que Gary P. Cohen est un fan du genre, qu’il a fait son film avant tout pour avoir le plaisir de le trouver dans un vidéo club et que Video Violence repose sur une idée qui remise dans le contexte de son époque fait plus sens.

Les années 80 sont celles de la démocratisation des magnétoscopes et des vidéo-clubs, mais aussi des shoot-on-video, ces bandes tournées pour un budget dérisoire au caméscope, la plupart du temps en famille ou entre amis, qui trouvaient le succès sur les étagères d’un nouveau marché à la demande si forte qu’il fallait l’alimenter coûte que coûte. Tout le monde, avec un peu d’investissement personnel et financier pouvait faire son film puis le faire distribuer à travers tout le pays, si un snuff movie faisait partie du lot, il y aurait-il un publique pour ça? La question n’est pas au centre de Video Violence, mais cela permet de mettre un peu d’eau dans le vin d’un film assez maladroit dans le traitement de son sujet, car avec ces clients du vidéo-club du coin qui errent comme des zombies au rayon horreur et son gérant qui constate qu’ils ne louent que ça et du porno (soit les deux genre qui ont permis le boom de la VHS), on a plus l’impression que Gary P. Cohen s’attaque à cette clientèle plus qu’il ne la défend, mais la fin explicative remet les choses en ordre. Un peu.

Métrage bricolé entre potes et habitants locaux et tourné au caméscope pour un budget anémique (la légende raconte que le budget était de 6 Dollars, en fait une blague pour définir le coté cheap de la chose), Video Violence fait partie de ces films qui se situe à l’ ultime frontière entre l’ encore tolérable et l’ irregardable, il appartient heureusement à la première catégorie grâce à une équipe qui s’est sentie concernée par ce qu’elle faisait. Certes c’est cheap, le son est parfois à la ramasse, la musique peut sur la longueur taper sur le système, la mise en scène est des plus statique si l’on omet les meurtres filmés par les auteurs des snuff movies qui préfigurent le torture porn, mais il y a des efforts fait à plusieurs niveaux. Les acteurs sont étonnamment loin d’être complètement mauvais pour la grande majorité, il y a également un petit effort fait dans une écriture premier degré malgré une durée un peu trop longue pour ce que ça raconte et le montage réalisé en un temps record de deux heures dans une station locale (Gary P. Cohen devait en avoir huit, mais ils n’ont pas apprécié que c’était un film d’horreur) tient assez bien la route. Video Violence propose également une poignée de sympathique scènes gore qui vont de la décapitation aux démembrements aux effets spéciaux sommaire mais qui font le job pour un petit budget de la sorte. Petit classique du shoot-on-video, Video Violence remplit donc son modeste contrat. C’est un peu maladroit dans le traitement de son sujet, techniquement à la ramasse sur certains aspects mais rattrapés par d’autres qui tiennent étonnamment la route. A voir pour les amateurs de films gores fauchés.

LES PLUS LES MOINS
♥ Certains aspects techniques qui s’en tirent plutôt bien pour un micro budget…
♥ C’est gore
♥ Un casting étonnamment pas très mauvais
♥ Des efforts dans l’écriture
⊗ … d’autres beaucoup moins
⊗ C’est assez maladroit dans le traitement de son sujet
⊗ C’est un peu trop long pour ce que ça raconte
⊗ C’est cheap, histoire de prévenir…

Petit classique du shoot-on-video, Video Violence remplit donc son modeste contrat. C’est un peu maladroit dans le traitement de son sujet, techniquement à la ramasse sur certains aspects mais rattrapés par d’autres qui tiennent étonnamment la route. A voir pour les amateurs de films gores fauchés.



Titre : Video Violence
Année : 1987
Durée : 1h30
Origine : USA
Genre : voir Titre 
Réalisateur : Gary P. Cohen
Scénario : Gary P. Cohen et Paul Kaye
Acteurs : Gary Schwartz, Chick Kaplan, Robin Leeds, Paige Price, Kevin Haver, Art Neill, Bill Biach, Uke, Bart Sumner, Joseph Kordos, Chris Williams et plein de gens du coin d’où ça a été tourné
Video Violence (1987) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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