[Film] Vampire’s Breakfast, de Wang Chung (1987)


Un vampire suce le sang d’innombrables victimes et la Police ne veut pas que ça s’ébruite. Un journaliste découvre le mystère, avec l’aide de deux témoins oculaires : une belle bibliothécaire et un voleur à la petite semaine.


Avis de Cherycok :
Dans l’industrie du cinéma de Hong Kong en tant qu’acteur dès la fin des années 60, Wang Chung s’est également essayé à la mise en scène dans les années 80 le temps de 7 films, le plus connu étant sans doute la comédie romantique Fractured Follies (1988) avec Chow Yun-Fat et Joey Wong. Mais l’année d’avant, il mettait en scène Vampire’s Breakfast, un film de vampires qui essayait de se détacher des standards actuels qui avaient été définis par L’Exorciste Chinois (1980) de Sammo Hung puis Mr Vampire (1985) de Ricky Lau. Produit Dennis Yu, qui avait déjà versé dans l’horreur avec ses réalisations The Imp et The Beasts, le film pourrait être un remake du téléfilm américain The Night Stalker (1972) dans lequel un journaliste, Carl Kolchak, investiguant sur un tueur en série, se rend compte que les meurtres ont peut-être été commis par un vampire… Le résultat est étonnant et surtout plutôt réussi avec au programme un vampire bien vénère, des cascades, une romance, et un casting au top.

Vampire’s Breakfast nous met immédiatement dans le bain, avec 3 morts en moins de 6min15 et bien qu’il y aura quelques petits moments amusants, nous sommes malgré tout dans un film d’horreur assez sérieux, bien loin des ghost kung fu comedy qui commençaient à pulluler à cette époque, prenant soin d’écarter tout humour potache auquel il aurait été facile de succomber. Là où le film va différer des autres films de vampires habituels, c’est que nous sommes ici dans un vampire à l’occidentale, qui aurait croisé un zombie de Romero pour son look. Point de vampires sauteurs en tenue d’apparat, point de talisman à coller sur le front pour les arrêter, point de prêtre taoïste au mono-sourcil, mais un vampire qui a peur des croix, de la lumière, et à qui il faut planter un pieu dans le cœur pour le tuer. C’est d’ailleurs un acteur occidental, l’inconnu Simon Willson, qui interprète le vampire, un peu comme ça se fera quelques années plus tard, en 1989, avec Vampire vs Vampire de Lam Ching Ying. Autre point qui diffère des autres films HK du genre, alors que les croyances habituelles acceptent sans souci ces créatures, ici la Police va tout faire pour ne pas que cela s’ébruite, et ce jusqu’au plan final. A l’époque, cela a dû amener un peu de fraicheur et bien qu’il soit compliqué de connaitre les chiffres au box-office de Vampire’s Breakfast, à n’en pas douter il a dû en ravir plus d’un en s’éloignant de ce qui se faisait déjà et en se créant sa propre identité venant de l’occident.

Le scénario en soit n’a rien d’exceptionnel mais se déroule de manière tout à fait fluide et satisfaisante, d’autant plus que l’ensemble est suffisamment rythmé pour que jamais le spectateur ne s’y ennuie. Quelques scènes d’action non martiales, mais offrant de très jolies cascades par la Tony Leung’s Stuntmen Association, viennent ponctuer Vampire’s Breakfast. Ça balance des meubles à la gueule des cascadeurs, ça passe à travers les vitres, ça tombe dans des escaliers, et c’est parfois assez impressionnant. Kent Cheng reprend son rôle habituel de gentil bonhomme que tout le monde va surnommer Fat Piao ou Fatty, à cause de sa corpulence, et une fois de plus il le fait bien, sa bonhomie y étant clairement pour quelque chose. Certes, c’est assez compliqué de croire à son histoire d’amour avec Emily Chu mais pourtant le duo qu’il forme à l’écran avec lui est tout mignon. Le réalisateur Chung Wang arrive à instaurer une ambiance un peu mystérieuse, un peu gothique, un peu inquiétante, avec seulement une musique d’ambiance et quelques filtres colorés. L’ensemble ne fait jamais peur, même les plus sensibles ne devraient pas frissonner, mais le film n’hésite pas à devenir assez méchant avec un vampire vraiment féroce et quelques effets bien craspecs. Les hongkongais étaient souvent les rois de la débrouille pour créer une chouette ambiance avec trois bouts de ficelles, c’est une fois de plus le cas ici et la tension est très bien gérée. Pas de grande folie dans la mise en scène de Chung Wang en elle-même mais pourtant ce dernier propose un travail suffisamment carré, avec même quelques jolis plans, pour que l’ensemble soit crédible.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un casting éminemment sympathique
♥ L’absence d’humour potache
♥ L’ambiance
♥ Plutôt bien mis en scène
⊗ Certains maquillages
⊗ Rien d’exceptionnel malgré tout

Essayant de se démarquer de la masse de Ghost Kung Fu comedy sortis après le succès de L’Exorciste Chinois puis Mr Vampire, Vampire’s Breakfast propose un sympathique divertissement au rythme soutenu et aux personnages attachants. Plutôt sympathique.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Bien que ce soit souvent Lam Ching-Ying qu’on associe aux films HK avec des vampires, Kent Cheng a malgré tout énormément participé au genre avec des films tels que The Spooky Family, Spiritual Trinity, Vampire Buster ou encore donc ce Vampire’s Breakfast.



Titre : Vampire’s Breakfast / 凌晨晚餐
Année : 1987
Durée : 1h25
Origine : Hong Kong
Genre : Vampire vous avez dit vampire
Réalisateur : Wang Chung
Scénario : Chan Hing-Kai

Acteurs : Kent Cheng, Emily Chu, Parkman Wong, Wu Ma, Hsu Shu-Yuen, Kwan Chiu-Chung, Wang Lai, Leung Hak-Shun, Simon Willson, Leung Shui-Yee, Stephen Tang

Vampire's Breakfast (1987) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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