[Film] Ultime Vengeance, de Michael Oblowitz (2003)


Travis Burns, un professeur d’archéologie, effectue des fouilles à l’est de la Chine et y découvre l’existence d’un trafic de drogue organisé par des membres des fameuses Triades. Les autorités chinoises, étant convaincues que Travis est impliqué dans cette sombre affaire, le mettent en prison. Ce dernier va devoir prouver son innocence et aider au démantèlement de ce trafic.


Avis de Cherycok :
En parallèle de son contrat de deux films avec Sony, Mission Alcatraz (2002) et L’Affaire Van Haken (2003), Steven met en boite via sa boite de production Luminosity Media le premier des deux films qui sortiront de là, Ultime Vengeance (l’autre étant Belly of the Beast), Out for a Kill en VO, deuxième collaboration avec le metteur en scène Michael Oblowitz après, souvenez-vous, un L’Affaire Van Haken de bien triste mémoire. Ultime Vengeance est mieux que ce dernier, oui, c’est inespéré. Mais en même temps, ce n’était pas très dur et Ultime Vengeance reste malgré tout assez mauvais, avec quelques moments rigolos, mais pour un tout assez indigent. Alors pour les quelques courageux qui m’accompagnent dans cette aventure de me faire par ordre chronologique la filmographie de Saumon Plus Très Agile, la route est encore longue mais je tiendrai le coup ! En attendant, parlons de Ultime Vengeance !

Tourné en Bulgarie, parce que c’est moins cher, pour un budget estimé à 8M$ (oui, ça commence clairement à baisser, l’histoire d’Ultime Vengeance est d’une connerie sans nom, avec des méchants qui ont le tatouage d’un mot en chinois sur l’avant-bras et, lorsqu’on les met dans le bon ordre, ça devient un ancien proverbe chinois qui indique l’ordre des choses à faire pour le final du film. Alors il faut tous leur péter la gueule pour avoir toutes les pièces du puzzle. Oui, une connerie sans nom je vous dis. De manière générale, on sent que la mise en scène essaie d’être cool. Mais entre le fait que ce soit monté n’importe comment, que tout s’enchaine un peu trop vite, que la photo soit moche et que les effets de style clipesques soient inutiles et grossiers, c’est juste foiré. Et une fois de plus, ce n’est jamais crédible lorsque le film essaie de nous faire croire que certaines scènes se déroulent à Paris. Les effets spéciaux sont épouvantables. On a l’impression qu’ils cherchent parfois à faire des trucs cools, avec des effets de ralentis sur des balles numériques façon bullet-time, mais le résultat est parfaitement dégueulasse. Même chose pour les fonds verts affreux qu’on nous montre sans honte (personne n’a vu le résultat final avant de sortir le film ?). Et ils en foutent pour tout et n’importe quoi. Deux personnages regardent le ciel avec des jumelles ? Fond vert. Y’avait pas de ciel au moment du tournage ??? Michael Oblowitz ne sait pas mettre en scène des gunfights, se contentant de filmer à bout portant des pistolets en train de tirer, puis de montrer des gens en train de mourir au ralenti. Il est ou le mouvement dans tout ça ? Ils sont où les plans stylés ? Ben ils ne sont pas là. Il y a tout un tas de scènes qui ne servent à rien, comme ce passage en prison où Steven se fait un nouvel ami pour la vie, mais qu’on ne revoit jamais par la suite. Quand ce n’est pas les scènes, ce sont les personnages. Ce duo de policiers qui suit Seagal partout est absolument inutile et ils ne sont là que pour servir de remplissage. Et le grand méchant, parmi les pires qu’on ait pu voir, constamment assis derrière une table, avec un film qui revient toutes les 10 minutes à lui juste pour le voir dire à ses sbires « Le professeur nous pose des problèmes, il faut s’en débarrasser ».

Steven Seagal incarne ici le professeur Burns, un archéologue renommé spécialiste de la dynastie Han. Vous voyez, le genre qui fait des conférences partout, qui voyage à travers le monde pour des fouilles. Le genre qui va se retrouver dans des embrouilles avec des cartels de drogue chinois et qui va devoir péter des gueules. Comme d’habitude quoi. Mais comment ce professeur d’archéologie est capable de péter des rotules et des poignées ? Etrange, il n’y a rien sur son passé avant 1984, comme c’est original ! Il est encore moins expressif que d’habitude, balançant ses répliques avec une voix monocorde et sans aucun entrain. Pourtant, on le sent un peu plus impliqué et se donne un peu plus dans les scènes d’action, là où dans le film précédent, L’Affaire Van Haken, il était constamment doublé. Est-ce parce qu’il produit le film lui-même via sa société de production qu’il se donne un peu plus ? Une chose est sure, c’est que l’action lorsqu’il est impliqué a un peu plus de gueule, c’est toujours ça de pris. Il faut dire qu’il n’avait pas encore mangé l’équivalent de 500kg de côte de bœuf et qu’il était encore suffisamment « agile » (notez les guillemets), ce qui nous fait penser que bien qu’ils soient sortis la même année, Ultime Vengeance a été tourné plusieurs mois avant L’Affaire Van Haken où il ressemble plus à un panda qu’à un saumon agile. Alors on n’est pas au Seagal des débuts, loin de là, mais ça fait presque illusion. Dommage que ces scènes sont un peu montées n’importe comment, mais au moins on ne s’ennuie pas devant, surtout quand elles virent au nawak virevoltant sans aucune raison comme le combat chez le barbier et ce personnage qui court à 4 pattes sur les murs. Si on en croit l’anecdote, après avoir vu Spider-Man en 2002, Steven Seagal a bloqué le tournage pendant plusieurs jours parce qu’il refusait de tourner la baston dans le salon de coiffure tant que la production n’aurait pas trouvé quelqu’un qui pouvait réellement ramper sur les murs comme « Spidey ». Difficile de savoir si c’est vrai, mais avec Seagal, tout est possible !

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques scènes d’action
♥ Seagal encore un peu agile
⊗ Scénario ridicule
⊗ Dialogues inconsistants
⊗ Des scènes et personnages inutiles
⊗ Une mise en scène au rabais

Ultime Vengeance, c’est mieux que la précédente collaboration de Steven Seagal avec Michael Oblowitz, c’est-à-dire L’Affaire Van Haken. Néanmoins, ça reste assez médiocre, à peine sauvé des tréfonds obscurs du cinéma par quelques scènes d’action funs.

LE SAVIEZ VOUS ?
• L’actrice Rachel Grant a déclaré avoir été agressée sexuellement par Steven Seagal lors des répétitions du film, affirmant que Seagal a baissé son haut et s’est exposé. Grant a ensuite été renvoyée de la production et affirme que cela était dû à son refus de se soumettre à Seagal.

• Le cascadeur Sam Cam Lui a reçu 10 000 £ après s’être blessé lors d’une scène de combat avec Steven Seagal.

• Le scénariste non crédité Sam Hayes a été chargé de retoucher le scénario original sans savoir que le film allait être interprété par Steven Seagal. Les producteurs ont prétendu que la version de Hayes, qui se déroulait au Mexique, coûterait trop cher à filmer, et c’est pourquoi il ne reste que très peu de ses textes dans le film fini.



Titre : Ultime Vengeance / Out for a Kill
Année : 2003
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Maintenant, il est archéologue…
Réalisateur : Michael Oblowitz
Scénario : Danny Lerner, Dennis Dimster, Sam Hayes

Acteurs : Steven Seagal, Michelle Goh, Corey Johnson, Tom Wu, Ozzie Yue, Bruce Wang, Chike Chan, Hon Ping Tang, Dave Wong, Chooye Bay, Elaine Tan

Out for a Kill (2003) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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