[Film] Two Heads Creek, de Jesse O’Brien (2019)


Lorsque leur mère adoptive décède, un jeune boucher et sa sœur jumelle décident de suivre une piste jusqu’en Australie pour tenter de retrouver leur génitrice. Ils y découvrent une curieuse petite ville dans les profondeurs du pays où les habitants semblent tous être des phénomènes de foire.


Avis de Cherycok :
La comédie horrifique est un mélange des genres que j’apprécie particulièrement. Certes, il n’y a pas que du bon, loin de là même. Mais quand c’est réussi, on passe un excellent moment. Two Heads Creek semblait être pile poil dans le ton à en juger par sa bande annonce, avec en prime du gore qui tâche (oui, car je suis friand de ça aussi). Sauf qu’on est dans l’exemple même de la bande annonce trompeuse qui annonce un truc frénétique de bout en bout, alors que le film ne décolle réellement que dans son final. Alors on ne passe pas un mauvais moment devant Two Heads Creek, mais clairement on est dans un produit assez lambda, sans grande envergure, sans grande originalité.

Il s’agit ici du deuxième film de Jesse O’Brien, jeune réalisateur australien qui avait jusque-là réalisé le long métrage Arrowhead (2016), ainsi que des publicités pour Disney. On y découvre des jumeaux, Norman et Annabelle, qui apprennent qu’ils ont été adoptés. A la mort de leur mère adoptive, ils décident de partir en Australie pour rencontrer leur vraie mère, dans un petit bled paumé portant le nom de Two Heads Creek. Très vite à leur arrivée à l’aéroport, Norman se rend compte que quelque chose cloche et que les gens à qui ils parlent ont une réaction bizarre lorsqu’ils entendent le nom de Two Heads Creek. Et puis, c’est étrange, le bus qui les y amène est rempli de touristes chinois. Bref, il doit se faire des idées. Mais arrivés sur les lieux, notre duo constate que les autochtones sont, comme qui dirait, particuliers. Ah ça, pour être accueillants, ils sont accueillants. Enfin, à leur manière. Et particuliers aussi, très particuliers. Vous savez, ce genre de gens avec qui on n’a pas envie de trainer trop longtemps. Voilà, ceux-là mêmes. On leur apprend que leur mère biologique est morte la veille et qu’ils l’enterrent le lendemain. La tuile quoi. Mais Norman commence à douter de cette triste nouvelle. Lorsqu’il s’aperçoit de la supercherie et qu’il commence à se mêler un peu trop de ce qu’il ne le regarde pas, les habitants de ce « charmant » petit village pittoresque vont décider qu’il est temps de faire découvrir la spécialité locale à notre jeune duo : la saucisse de chair humaine. Il parait même que quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer !
Two Heads Creek va reprendre le principe des héros qui vont être confrontés à des dégénérés congénitaux. Il va reprendre le principe du célèbre 2000 Maniacs (1964) de Herschell Gordon Lewis avec un village tout entier de dégénérés, plus ou moins atteints, plus ou moins cannibales, et surtout complètement cons.

Le film va nous présenter une galerie de personnages aux cabines toutes plus improbables les unes que les autres, façon redneck de l’Australie bien profonde. Des personnages complètement barrés qui sont d’ailleurs le point fort du film, interprétés par des acteurs plutôt bons qui n’ont parfois pas peur du ridicule. Mais très rapidement, on va se rendre compte que Two Heads Creek utilise des formules déjà vues et revues. Il va d’ailleurs piocher des idées un peu partout, comme cette éventration façon Le Jour des Morts vivants du plus bel effet. Les effets gores, souvent artisanaux (mais parfois appuyés par un peu de numérique) sont d’ailleurs très réussis. Et alors que d’autres arrivent à mixer de bien belle manière ce qu’ils piquent à droite à gauche, Two Heads Creek se retrouve plombé par une trop longue, mais alors beaucoup trop longue, première partie. Le film met en place son intrigue assez vite, mais il ne part dans le gros délire que nous promettait la bande annonce que dans les 20 dernières minutes. Et du coup, il faut avouer que, sans s’ennuyer, le temps est un peu long, d’autant plus qu’on n’est pas dans la grosse rigolade. Il y a bien 2 ou 3 gags qui font marrer, mais dans l’ensemble l’humour tombe à plat. C’est dommage car la mise en scène de Jesse O’Brian tient bien la route, avec de jolis effets de lumière et de belles teintes chaudes typiques du cinéma australien. Bon, le montage des scènes d’action lors du final a un peu été fait à la hache, mais c’est compensé par quelques plans politiquement incorrects et plutôt bienvenus. Dommage également que les quelques réflexions intéressantes sur le racisme ou l’immigration ne soient jamais réellement poussées…

LES PLUS LES MOINS
♥ Des acteurs qui se donnent
♥ Mise en scène correcte
♥ Les effets gores
⊗ Trop longuet malgré ses 1h25
⊗ On peine à sourire
⊗ Originalité proche du néant
⊗ Le montage du final
Malgré un trailer annonçant quelque chose de vraiment très fun, Two Heads Creek est une énième comédie horrifique qui s’oublie aussi vite qu’elle a été vue. Même si le final relève un peu le niveau, l’ensemble reste fade et quelconque.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film a été tourné dans la campagne du Queensland, au nord-est de l’Australie, dans un hôtel qui serait, selon une légende locale, hanté par des fantômes.


Titre : Two Heads Creek
Année : 2019
Durée : 1h25
Origine : Angleterre / Australie
Genre : Mélange raté
Réalisateur : Jesse O’Brien
Scénario : Jordan Waller

Acteurs : Kerry Armstrong, Jordan Waller, Stephen Hunter, Gary Sweet, Kathryn Wilder, Don Bridges, Helen Dallimore, Madelaine Nunn, Kevin Harrington

 Two Heads Creek (2019) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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