Dans une grande maison, un groupe d’une vingtaine d’amis, tous dans la vingtaine à l’exception de Gloria, une « femme cougar », organise une fête pour célébrer la nouvelle année. Le groupe est composite : un joueur de guitare, Anastazja, passionnée d’astrologie, un amoureux transi, des nymphomanes, des dragueurs, des junkies… On boit, on fume, on prend des substances et les libidos sont exacerbées. Suite à la découverte d’un pistolet dans un tiroir, Anastazja tue accidentellement l’organisateur de la soirée. Les événements vont alors s’enchainer jusqu’à la destruction totale du groupe.
Avis de Cherycok :
Je ne sais pas si Netflix a ouvert une antenne de production en Pologne afin de s’implanter en Europe de l’Est, mais une chose est sûre, c’est qu’il y a de plus en plus de films polonais sur la plateforme de SVOD au N rouge. De l’action avec Bartowiak, du drame avec 365 Jours, ou encore de l’horrifique avec Nobody Sleeps in the Woods Tonight ou encore Tous mes Amis sont morts. N’ayant d’à priori sur aucun cinéma, me voilà lancé, après mon premier film brésilien récemment, dans mon premier film polonais, Tous mes Amis sont Morts. Pourquoi celui-là ? Parce que. C’est en étant curieux qu’on tombe parfois sur d’excellentes surprises. Si si, souvenez-vous mon premier film géorgien. Bon, là, pas de bol, ce n’était clairement pas terrible malgré de bonnes idées.
Le film commence le 1er janvier, alors que la Police est dans une grande maison où un massacre semble avoir eu lieu. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes la veille, la soirée du réveillon de la St Sylvestre, dans des circonstances étranges, alors que la fête semblait battre son plein. Un inspecteur chevronné et une jeune recrue essaient de comprendre comment tous ces jeunes ont pu décéder. Au bout de 10 minutes, petit retour en arrière, alors que la fête vient à peine de commencer. Une vingtaine de jeunes s’éclatent au son de la musique, boivent des coups et fument des pétards. Ça chante, ça danse, ça discute, ça drague, ça tire des coups. Quand soudain, c’est l’accident, l’un d’eux est tué involontairement (si si, je vous jure) d’une balle dans la tête. C’est le début d’une soirée de massacre où la malchance sera le maitre mot, où ce mort est le début d’une longue série. Enfin, ça, c’est sur le papier. Il y a bien un mort, assez rapidement, d’une mort effectivement involontaire, mais il faudra attendre l’heure de film avant que le 2ème arrive et que ça commence un tant soit peu à s’enchainer. Mais même là, le film ne délivre pas son jeu de massacre correctement et il faudra attendre les dernières 10 minutes pour que, enfin, nos vingt péquins aillent ad patres en mode industriel. Mais même là (oui, je sais, je me répète), plutôt que de distiller cela de façon fluide, le film préfère [ATTENTION SPOILER] une électrocution de masse. Alors oui, le massacre final a un côté assez jouissif, avec son enchainement de situations involontaires amenant à la mort, un peu à la manière de la saga Destination Finale où le film semble avoir pioché ci et là. Mais pour 10 dernières minutes plutôt funs et jouissives, il faut se taper 1h20 très passables, pour ne pas dire relativement moyennes et sans grand intérêt.
On se rend compte assez vite que, bien que le film pourrait être tagué Horreur, un peu à la manière d’un slasher ou des djeun’s se font zigouiller à la chaine, on est ici avant tout dans une comédie noire. Une comédie noire où le public cible semble clairement être les ados ou les jeunes adultes. On prend un peu de projet X pour la grosse soirée, on rajoute une couche de American Pie pour le côté sexy parfois politiquement incorrect, on saupoudre le tout de morts involontaires, façon Destination Finale donc, d’un tout petit peu de gore car il ne faut pas trop choquer, et on balance ça au shaker en espérant que le résultat soit digeste. Vous l’aurez compris, il ne l’est pas. Les personnages sont tellement stéréotypés qu’il est impossible de se prendre d’affectation pour l’un d’eux. Ils sont tellement nombreux qu’il est impossible de développer quoi que ce soit, c’est sans doute pour ça qu’ils sont stéréotypés au possible d’ailleurs, afin qu’on puisse les identifier en une seconde. Pour l’humour, le réalisateur mise sur le comique de situation. Sauf qu’il s’attarde beaucoup trop sur chaque situation, rendant l’ensemble bien pataud, là où quelque chose de plus bref aurait rendu les scènes plus percutantes. Tous mes Amis sont morts se suit sans souci malgré tout, grâce à une mise en scène, correcte, parfois astucieuse dans ses transitions ou dans la manière dont les morts sont amenées. On esquissera 2 ou 3 sourires devant certaines idées (la prothèse mammaire qui éclate, le running gag des mecs qui fument devant la maison, …). Mais pour une comédie, on ne peut pas dire que le film soit franchement divertissant. Si on le prend du côté vaguement horrifique, pas de quoi se taper le cul par terre car c’est très gentillet en termes d’hémoglobine. Reste le côté sexy, avec des actrices physiquement intelligentes, qui pourront faire frétiller l’entrejambe des amateurs de jolies formes.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le massacre final donc ♥ Plutôt correctement emballé ♥ La bande originale sympathique… |
⊗ Des personnages vus et revus ⊗ Un comique de situation bancal |
Note : | |
Tous mes Amis sont Morts est un film relativement plat, sauvé du rayon navet par une mise en scène correcte et un massacre final plutôt jouissif. Mais est-ce bien utile de se farcir 1h20 fades et sans saveur pour 10 minutes qui valent le détour ? A vous de juger. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le nombre de corps est supposé être de 19, selon le panneau sur le mur dans la scène du mariage après le final.
• Bien qu’ils partagent le même titre, ce film n’a aucun rapport avec le livre du même nom de Avery Monsen.
Titre : Tous mes Amis sont Morts / Wszyscy moi przyjaciele nie zyja
Année : 2020
Durée : 1h36
Origine : Pologne
Genre : Tout mon film est moyen
Réalisateur : Jan Belci
Scénario : Jan Belci
Acteurs : Michal Meyer, Adam Woronowicz, Juliana Wieniawa-Narkiewicz, Adam Turczik, Nikodem Rozbicki, Monika Krzywkowska, Szymon Roszak