Les docteurs Morita et Tachibana sont dans l’obligation d’opérer en urgence une jeune patiente qui vient tout récemment de subir une transplantation d’organe, la petite Sayuri. Morita et Tachibana vont avoir une véritable vision d’horreur quand, en ouvrant l’abdomen de Sayuri, ils découvrent… une tête qui y pousse… une tête bien vivante ! Tomie est de retour, et les Docteurs semblent déjà sous son emprise puisqu’ils décident tout naturellement d’élever cette tête dans les sous-sols de l’hôpital…
Avis de Rick :
Après un premier épisode plutôt moyen, voir même très chiant malgré de grosses qualités, des suites sont mises en route. Un second épisode pour le cinéma, le film ici critiqué, et un épisode à part pour le marché de la vidéo, franchement mauvais (dans mes lointains souvenirs). Ce second épisode faisant donc très peur au départ, mais il faut bien l’avouer finalement, il se révèle d’un très bon niveau, hautement supérieur au premier opus. Les producteurs ont-ils compris ce qui rendait Tomie unique en manga, et ce qui faisait sa saveur ? Dans le fond, oui, car ce second opus se fait plus grotesque, plus étrange par certains aspects. Mais également, dans sa narration et sa forme, beaucoup plus classique. Dés l’ouverture, le spectacle est assuré, d’une par le niveau supérieur du film, et de deux, par la fidélité au manga de Itô Junji.
Le prologue, cet accouchement dans l’hôpital, était un excellent passage du manga, la fin d’un chapitre pour être exact, ce qui peut parfois donner l’impression de prendre ce Tomie Replay en cours de route dans l’histoire, ce qui n’est pas une mauvaise chose, donnant dés le départ une dynamique au récit. L’opposé du premier opus, qui débutait pourtant sur l’image troublante de la tête de Tomie dans un sac. Même si le lieu du récit, l’hôpital, est reprit d’un des chapitre du manga, on pourra regretter que l’histoire est traitée avec plus de classicisme et moins de débordements sanglants. Justement, ce qui définira, malgré toutes ses qualités, le mieux le film sera ce mot. Classique ! Mais le rythmé étant bien plus soutenu, cela ne dérange pas tant que ça, en partie. Rapidement, Tomie va grandir, à partir de sa tête, et avec l’aide d’un homme, sortir de l’hôpital. L’homme, Takeshi, va la ramener chez lui et immédiatement, ce qui doit arriver va arriver, il va être comme hypnotisé par Tomie, devenir possessif. Tomie elle-même, consciente de ce qui finira par arriver (son meurtre par l’homme qui l’aime), peut se révéler, au départ, d’une extrême fragilité, chose inédite jusque là, surprenant et fort bienvenu.
L’actrice jouant Tomie, Hosho Mai, se révèle même plutôt bonne dans son rôle. Son interprétation est convaincante, et sa beauté correspond bien au personnage illustré dans le manga, même si par la même occasion, on pourra lui reprocher une beauté beaucoup plus classique que l’actrice du premier film, plus passe partout. Le film va se construire sous la forme d’une enquête, dont Tomie est la clé. Tout ceux ayant assistés à l’opération du film ont disparus, ont quittés l’hôpital, où se suicident. Le directeur de l’hôpital a disparu, et sa fille va tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, aidée par un patient, dont l’ami a prit Tomie avec lui, et a changé de comportement depuis. Tomie a rapidement étendue son emprise sur lui, et le jeune homme, Takeshi, devient possessif, n’accepte pas que quiconque la voit. Tomie ne supporte pas cela, et devant son arrogance, il la découpe, et l’enterre. Scènes qui seront reprises dans l’épisode suivant, signé Shimizu Takashi. Ces scènes, contrairement au manga, sont plutôt suggestives que gores, mais fonctionnent plutôt bien. Puis le film se recentre sur l’enquête des deux personnages principaux, qui vont remonter la chaîne jusqu’à Tomie, en passant par Takeshi devenu fou depuis qu’il a vu Tomie se reformer devant lui, mais également la petite fille de l’opération du début du film, et la découverte du journal du directeur de l’hôpital, le père de Yumi, qui refera une apparition lors d’une scène, comme possédé par l’esprit de Tomie.
Ce journal sera l’ouverture vers l’histoire, qui sera contée sous forme de flashback, fonctionnant parfaitement de par son étrangeté, sa folie. On pourra même apercevoir des images avec un homme au visage lisse. Lors de cette unique scène, Tomie Replay semble vouloir renouer avec ses origines, avec le manga, avec son côté grotesque, étrange et inexplicable. Et qui finalement, n’a pas besoin d’explication. Le thème de la famille sera donc abordé, avec en plus des thèmes du manga, comme les différentes Tomie se reformant à partir des différentes parties de son corps, et une certaine rivalité entre les différentes Tomie, comme lorsqu’elle brûle sa propre tête coupée afin d’éviter l’apparition d’un double. Thème très présent dans le manga et si peu exploité dans les films. Mais malgré toutes ces qualités, Tomie Replay possède quelques défauts, notamment une petite baisse de rythme en milieu de récit et quelques passages éclipsés trop rapidement. Si le final s’avère sympathique et par moment tendu, on pourra tout de même regretter la structure et l’intrigue par moment trop classique, allant au plus simple. Egalement, la réalisation, si elle s’avère correcte et propose de beaux mouvements de caméra, elle s’avère, comme le reste, bien classique. D’ailleurs, Mitsuishi Fujirô, le réalisateur, n’aura depuis… absolument rien réalisé, et ce Tomie était son premier film. Dommage.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Hosho Mai jouant Tomie ♥ Quelques bons moments étranges ♥ Des passages repris du manga ♥ Rythmé et bien plus plaisant que le premier film |
⊗ Très classique et tout en retenue ⊗ Mise en scène propre mais quelconque |
Un second opus beaucoup mieux rythmé et réalisé que le précédent, reprenant des passages importants du manga, Tomie Replay est une bonne surprise, trop classique par moment dans son histoire et sa mise en scène, mais il s’en sort très bien. |
Titre : Tomie Replay – 富江 replay
Année : 2000
Durée : 1h35
Origine : Japon
Genre : Fantastique
Réalisation : Mitsuishi Fujirô
Scénario : Satoru Tamaki d’après le manga de Itô Junji
Avec : Sayaka Yamaguchi, Endo Kenichi, Hosho Mai, Kubozuka Yosûke, Matsuo Masatoshi, Sugata Shun et Togashi Makoto
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