Un procédé permettant de voyager dans le temps a été découvert. Depuis sa mise en place, des truands en profitent pour s’enrichir en modifiant le passé. La TEC, une brigade spéciale, a été créée pour surveiller les voyages temporels et tenter d’empêcher ces dérives. Elle est placée sous l’autorité du sénateur McComb.
Avis de John Roch :
Dans la première moitié des années 90, Jean-Claude Van Damme est au sommet. Sa carrière est jusqu’ici cohérente car après avoir prouvé ses capacités martiales, ses rôles dans Full Contact et Double Impact ont démontré ses capacités d’acteur dans des registres autres que le simple pratiquant d’art martiaux, art qu’il mettra même au placard le temps de Cavale Sans Issue. Timecop c’est le plus gros succès de la star aux USA, suite à quoi Universal a proposé un deal de 3 films au Belge, chacun payé 12 millions de Dollars. Refus de ce dernier sous prétexte que son cachet devrait être aligné sur celui de Jim Carrey, soit une rallonge de 8 millions de billets. Ce caprice va coûter cher à Van Damme qui commence à se cramer les ailes avec la cocaïne et un comportement de diva sur les plateaux de tournage, point de départ de la carrière déclinante et cyclique de l’acteur qui fait depuis le yo-yo entre DTV et multiples tentatives de résurrections sur grand écran. Adaptation d’un comic book de chez Dark Horse, Timecop c’est donc le film du tournant, celui qui va sceller le destin de la star. C’est aussi le film de SF sur le thème du voyage dans le temps avec les voyages dans le temps les plus accessoires de l’histoire du cinéma.
Le scénario de Timecop, il est réduit à sa plus simple expression, pour ne pas dire qu’il est squelettique. Alors certes, Van Damme n’est peut être plus chez la Cannon, mais cette seconde production de Sam Raimi, après Chasse à L’Homme, mettant en scène les muscles de Bruxelles reste un B movie de luxe, on attend pas forcement du script des paradoxes temporels à la pelle exécutés avec une cohérence sans faille. On pourrait tout de même attendre quelque chose de plus structuré de la part d’un script qui ne se sert jamais du voyage dans le temps d’une manière un tant soit peu pertinente. Le pitch est tout simple : Jean-Claude Van Damme est un flic qui travaille pour un département secret qui empêche que le cours du temps soit modifié par des criminels qui se servent du voyage dans le temps pour se faire de la maille, ici un sénateur qui se sert du procédé pour financer sa campagne présidentielle. Jean-Claude Van Damme, il va voyager dans le temps pour faire son travail, mais aussi pour sauver sa femme morte 10 ans plus tôt puisque c’est l’occasion, normalement c’est interdit. Dans Timecop, il n’ y a aucune conséquence des actes du passé sur le futur, pas de paradoxe temporel visible si ce n’est que les personnages ont une petite amnésie parfois. Le scénario est linéaire et rien qui viendrait faire un minimum réfléchir le spectateur ne dépasse.
C’est pourtant tout le contraire qui arrive, comment ne pas réfléchir un minimum devant tant d’incohérences. Dans Timecop, tout le monde voyage dans le temps mais semble oublier ce qu’ il y a fait. Prenez le sénateur véreux et méchant de l’histoire, il envoit ses sbires tuer Jean-Claude Van Damme dans l’introduction, mais 10 ans plus tard ça ne le gène pas de le voir meilleur agent de la régulation temporelle. Il attend qu’il foute le bordel dans le temps pour se décider à envoyer des sbires dans le passé le tuer, de la même manière que dans l’introduction, alors qu’il est au courant que ça avait foiré. Ce n’est que ça Timecop, des incohérences à la pelle et des facilités scénaristiques à peine croyables mais surtout, il n’y a aucune forme d’utilité au voyage dans le temps et l’intrigue fonctionne au final sans. Tout aurait aussi pu se dérouler sans accro, dans le passé Jean-Claude Van Damme concourt pour le poste d’agent du temps, un simple refus de l’employeur (surtout dirigé par le méchant de l’histoire, mais ça aussi l’intrigue l’oublie vite) aurait évité plein de morts, de bastons, de gunfights et d’explosions, mais il n’y aurait pas eu de film. L’ action justement, si Timecop n’est jamais crédible question scénario, il est dommage que le résultat soit en demi-teinte sur ce point. Peter Hyams soigne ses images, la mise en scène n’est pas déshonorante, il a compris que sa star était à mettre en valeur en plan large et avant d’être réalisateur, il est un bon directeur de la photographie, bien que cela amène à des choix étranges, comme de filmer le final dans la quasi pénombre, handicapant ainsi la visibilité des scènes d’action. Mais ce qui les ruine, c’est le montage catastrophique. Les plans s’enchaînent trop rapidement, durant parfois moins d’une seconde et ça pendant l’intégralité des scènes d’action qui tiennent de l’illisible. La seconde incursion dans la SF de Jean-Claude Van Damme est un échec, entre un scénario écrit sans le moindre souci de cohérence et une action au montage passé au hachoir, Timecop est un film qui peine à convaincre même quant il s’agit de mettre en valeur la star qui a pour plan le plus classe un grand écart dans une cuisine.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Jean Claude Van Damme ♥ La photographie soignée ♥ Il y a de l’action |
⊗ Un scénario jamais crédible ⊗ Le voyage dans le temps accessoire ⊗ Le montage qui ruine les scènes d’action |
La seconde incursion dans la SF de Jean-Claude Van Damme est un échec, entre un scénario écrit sans le moindre souci de cohérence et une action au montage passé au hachoir, Timecop est un film qui peine à convaincre. |
Titre : Timecop
Année : 1994
Durée : 1h39
Origine : USA
Genre : Timecrotte
Réalisateur : Peter hyams
Scénario : Mark Verheiden et Mike Richardson
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Ron Silver, Mia Sara, Bruce McGill, Gloria Reuben, Scott Bellis, Jason Schombing, Scott Lawrence