En 2070, la monnaie a été remplacée par le temps. Les gens sont à présent génétiquement modifiés et sont prévus pour ne plus vieillir après 25 ans et à partir de là, un compteur sur leur avant bras droit démarre avec le temps pour une année… Toutefois, si vous avez suffisamment d’argent (donc de temps dans votre escarcelle), il est tout à fait possible de racheter des années supplémentaires. Au point de devenir immortel ?
C’est dans ce monde inégalitaire que Will Salas, un prolétaire vivotant dans le ghetto de Dayton, va un jour se retrouver malgré lui en possession d’une centaine d’années à vivre… La révolution est en marche.
Avis d’Oli :
Andrew Niccol… Avant de visionner TIME OUT, je me suis attardé quelques instants sur le nom de ce réalisateur. Ça me disait quelque chose tout en restant plutôt flou. Et puis paf, c’est revenu ; GATTACA, c’était donc lui. J’en garde un bon souvenir, mais je ne l’ai jamais revu depuis sa sortie (et ça commence à dater). A-t-il bien vieilli ? Après être sorti du naufrage absolu qu’est TIME OUT, le doute est permis. Car après GATTACA et ses bébés-éprouvettes, voici TIME OUT et ses spectateurs éprouvés.
Éprouvés car il faut pouvoir encaisser une telle dose de ringardise… On peut alors penser que dans le meilleur des mondes, un film aussi mal génétiquement modifié que TIME OUT n’aurait jamais vu le jour. Mais qu’est-ce qui coince donc dans TIME OUT ? A peu près tout. En gros le seul moment où l’on y croit, c’est durant la lecture du pitch au dos de la jaquette du DVD. Parce que dès que le film commence, c’est la douche froide. Impossible d’entrer dans l’histoire de ce jeune prolo qui prend les armes aidé par une petite bourgeoise, et qui va renverser un régime tout entier à la seule force de ses poignets.
Quand James Bond massacre une armée à lui tout seul, lorsqu’il fait des choses impossibles pour le commun des mortels, quelque part on y croit quand même. Car les auteurs ont fait l’effort de justifier le truc par le biais d’un background travaillé : l’agent 007 a en effet suivi tous les entrainements possibles et imaginables, depuis des classes de full-contact à des cours de tir en passant par des stages d’arrachage de bijoux du nombril des filles avec la langue. Le héros de TIME OUT, lui, comment peut-il mettre à terre des forces de sécurité surarmées ? Comment peut-il conduire des voitures les yeux fermés ? Comment fait-il pour se défaire de bandits impitoyables alors qu’il est attaché à une chaise ? Le tout est d’autant moins crédible que l’intrigue fait l’inverse de ce que voudrait la logique : plutôt que de tenter de justifier les capacités héroïques du personnage principal (je sais pas moi, ils auraient pu imaginer des implants, une mémoire cachée à la TOTAL RECALL…), ils la roulent dans la farine (préalablement sniffée par les scénaristes, c’est de la bonne je vous dis) en précisant plusieurs fois que le temps, c’est de l’argent. Et que les pauvres n’en ont pas. En effet, les gens du ghetto n’ont pas une minute à perdre. Dès lors on imagine mal notre héros prendre des cours de conduite auprès de Rémy Julienne, ou encore des stages de tir intensifs avec les forces spéciales de l’armée.
Mais s’il n’y avait que ça ! TIME OUT accumule les inepties du début jusqu’à la fin, c’est un festival d’incongruités qui prend ses spectateurs pour les derniers des imbéciles. Oui, en plus d’être un film de SF pour les nuls blindé de stéréotypes faciles, TIME OUT est un nanar, un bon gros nanar bien baveux déguisé en blockbuster trop sérieux. Du genre qui risque de vous faire rire involontairement. Ou pleurer de dépit, c’est selon…
Titre : Time Out / In Time
Année : 2011
Durée : 1h55
Origine : U.S.A
Genre : science-fiction
Réalisateur : Andrew Niccol
Acteurs : Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Olivia Wilde, Cillian Murphy, Matthew Bomer