1786, une femme perd son mari parti en guerre entre la frontière thaïlandaise et birmane. En partant à sa recherche, elle est tuée par des bandits et son âme est réincarnée dans la peau d’un tigre. Un siècle plus tard, un groupe de chasseurs se retrouve dans les mêmes lieux et est confronté à un étrange démon mi-femme mi-tigre.
Avis de Laurent :
Surfant sur la brèche ouverte par l’excellent Nang Nak de Nonzee Nimibutr et son histoire d’amour fantastique sur fond d’exotisme, Tigress of King River reprend la trame des amants séparés par la mort sur fond de croyances locales.
Bhandit Rittakol, que l’on avait pu découvrir dans le drame politique The Moon Hunter, nous revient cette fois-ci dans un genre complètement différent et met en scène un groupe de chasseurs confronté à un démon mi-femme mi-tigresse en pleine jungle hostile. L’action se passe autour de la King River, ancien lieu de bataille, entre la Thaïlande et la Birmanie. On retrouve de fait une galerie de personnages hauts en couleurs : des chasseurs locaux teigneux, un moine mystérieux, une métisse au sang karen et un britannique qui sort d’on ne sait où. Cinématographiquement il n’y a quasiment rien à sauver dans Tigress of King River tant les bases de la mise en scène sont complètement passées à la trappe. Plans approximatifs, scènes d’action à la caméra tremblotante pour appuyer une sensation d’agitation complètement foireuse, incohérences scénaristiques et personnages inutiles (le britannique ne sert à rien et son jeu d’acteur frise le néant absolu).
On ne reviendra pas sur les nombreux effets spéciaux complètement ratés basés essentiellement sur l’incrustation du tigre à l’écran. Comme très souvent dans la production thaïlandaise, on retrouve un savoureux mélange des genres et Tigress of King River ressemble à un mixe improbable entre Nang Nak, The Fog et Predator pour notre plus grand plaisir. Ceci fait qu’on peut lui vouer une affection toute particulière malgré ses défauts impardonnables. Ce plaisir coupable résulte du fait que le film est blindé de bonnes intentions, d’énergie et d’envie (il n’y a qu’à voir le making of pour s’en convaincre).
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les personnages pittoresques | ⊗ Mise en scène ratée ⊗ Scènes d’action illisibles ⊗ Incohérences scénaristiques ⊗ CGI foireux |
Tigress of King River est un bel exemple d’un cinéma d’un autre monde qui fait vraiment du bien car il ne se préoccupe d’aucune règle, d’aucun complexe et part, du début jusqu’à la fin, en totale roue libre. C’est ce genre de film qui fait aimer le cinéma thaïlandais dans ce qui se fait de pire et nous rappelle implicitement que les bons films (on pourra citer Nang Nak par exemple) se font rares. |
Titre : Tigress of King River
Année : 2002
Durée : 1h57
Origine : Thaïlande
Genre : Action / Aventure / Fantastique
Réalisateur : Bhandit Rittakol
Scénario : Bhandit Rittakol
Acteurs : Punu Suwanno, Prangthong Changdham, Susina Brown