A quelques heures de la fin du monde, James décide de rejoindre sa copine à la plus grosse fête du coin afin d’oublier la mort qui l’attend. Sur le parcours, il tombera sur Rose, une jeune adolescente à la recherche de son père, qu’il sauvera des mains de deux ignobles pédophiles. Après cela, il devra faire le choix entre l’aider ou continuer son chemin…
Avis de Florian :
La science-fiction post-apocalyptique a depuis quelques années contaminé tous les médias: le cinéma live (Hell, 2011), le cinéma d’animation (Wall-E, 2008), le marché du direct to vidéo (Bounty Killer, 2013), la télévision (Z Nation, 2014), le jeu vidéo (The Last of Us, 2013) jusqu’à l’implosion?
Il faut dire que la SF fait vendre, Hollywood ne produisant quasiment plus que cela. D’ailleurs pour 2014 la liste est déjà impressionnante: La Planète des Singes: L’Affrontement, Transformers: L’Age de L’Extinction, X-Men: Days of Futur Past, Lucy, Edge of Tomorrow, Divergente, Les Gardiens de la Galaxie, Interstellar…
L’avantage avec la science-fiction post-apocalyptique, c’est qu’elle peut être produite avec un budget dérisoire, idéal pour se faire remarquer avec un premier film. Il suffit de filmer dans le désert Américain, Australien ou dans le Nord-Pas-de-Calais! On se souvient encore du choc Mad Max, film Australien réalisé en 1979 par un total inconnu George Miller avec seulement 400 000 dollars!
Le film totalement en avance sur son temps (il faut dire que c’est un film futuriste aussi) redéfinira à la fois la science-fiction (mélange habile de western, de survival horror et d’anticipation) et le traitement des scènes d’action au Cinéma (film 100% action aux courses poursuites en voitures ahurissantes) enfantant une pléthore de films calqués sur les mêmes codes esthétiques. Pas mal pour un film qui traitait surtout de mortalité!
Avant sa propre redéfinition de la science-fiction post-apocalyptique par Miller lui-même en 2015 avec un quatrième épisode de la saga intitulé Mad Max: Fury Road (avec un budget cette fois-ci très confortable), deux réalisateurs eux-aussi Australiens ont décidé cette année de proposer leur vision du genre.
These Final Hours de Zak Hilditch, était, avec The Rover de David Michôd, l’autre film Australien post-apocalyptique à voiture présenté cette année au Festival de Cannes. A la différence que le premier était présenté à la Quinzaine des réalisateurs tandis que le second était en lice pour la Palme d’Or. Différence qui a son importance car le film de Hilditch aurait mérité une meilleure couverture médiatique surtout en comparaison à The Rover où une fois le film visionné (désolé par avance pour ceux qui voue un culte au film) on en retient pas grand chose. Aussitôt vu, aussitôt oublié…
L’oubli c’est justement le thème du film de Zak Hilditch ou plus exactement le refus d’oublier. James, notre anti-héros (l’excellent Nathan Philips, Wolf Creek), sorte de grand ado bodybuildé avec une coupe de hipster/télé-realité décide à quelques heures de la prévision de la fin du monde de prendre sa voiture pour rejoindre la plus grosse teuf de la région, organisée par son beau frère, où il pourra rejoindre sa copine pour se défoncer et se bourrer la gueule une dernière fois, afin d’oublier la mort qui l’attend.
Sur son chemin, il croisera Rose : une jeune fille (la surdouée Angourie Rice qu’on retrouvait déjà dans les courts-métrages du réalisateur) qui recherche son père. Elle lui ouvrira les yeux sur la futilité de sa démarche et de ses fréquentations.
Après cette rencontre, il lui sera impossible d’oublier.
L’originalité première du film vient dans sa description spatio-temporelle des évènements qui le positionne à la fois en tant que film pré-apocalyptique et post-apocalyptique. En effet, ailleurs dans le monde, des pays entiers ont déjà été ravagés.
Du film de science-fiction post-apocalyptique façon Mad Max, le réalisateur Hildtich n’en garde que la voiture. Ici, point de scènes d’action renversantes, le réalisateur préférant se focaliser davantage sur la psychologie des personnages que sur le spectaculaire (avec une belle galerie de personnages singuliers), en n’hésitant pas, au passage, à nous poser des questions existentielles telles que : Que ferions-nous à l’annonce de notre mort prochaine? Qu’avons-nous envie de laisser comme trace de notre passage sur terre ?
Dans ce qui s’apparente comme un dernier voyage initiatique, le personnage apprendra aux côté de la jeune fille que ce qui compte réellement dans la vie, c’est l’amour des autres et non de soi. Tout au long du film il se retrouve à jouer le rôle du père qu’il aurait pu être, du fils modèle qu’il aurait du être. Contrairement à sa copine, James refuse de mourir, non pas par autocentrisme mais pour venir en aide aux autres. A quelques heures de l’imminence de sa mort, il trouve enfin un sens à sa vie…
These Final Hours, la fin d’un monde, la naissance d’un cinéaste, une ode à la vie.
Titre : These Final Hours
Année : 2014
Durée : 1h27
Origine : Australie
Genre : Science-fiction post-apocalyptique
Réalisateur : Zak Hilditch
Acteurs : Nathan Phillips, Angouri Rice, Jessica de Gouw, Daniel Henshall, Lynett Curran
Galerie d’images :