[Film] The Wasp Woman, de Jim Wynorski (1995)


Janice Starlin est un ancien top modèle qui a créé sa propre société de cosmétique. Depuis des années, c’est elle qui pose dans toutes les pubs pour la société… mais la beauté est éphémère et les agents artistiques envisagent de trouver un visage plus jeune pour leurs photos. Janice, qui voit alors son univers s’effondrer, décide de recourir à une méthode peu courante pour retrouver sa jeunesse…


Avis de Cherycok :
Je l’ai déjà dit à travers mes différentes critiques de films de Jim Wynorski, j’aime bien le bonhomme, infatigable depuis 40 ans, qui tourne non-stop des bobines bas de gamme sans se soucier de ce que les gens peuvent penser de ce qu’il fait. Un peu comme son pote Fred Olen Ray, autre pape de la série B voire Z américaine des années 80/90. La carrière de Wynorski est bien moins intéressante aujourd’hui, et même depuis une 20aine d’années, ce dernier alternant bousins érotico policiers fauchés avec des demoiselles aux gros seins, film pour enfant avec un chien en guise de héros, ou des The Asylum like avec grosses bébêtes en CGI. Alors je me replonge dans ses bobines des années 80/90, et aujourd’hui c’est au tour de Wasp Woman, sorti chez nous directement à la télévision sous le titre Beauté Interdite, un téléfilm dans lequel une femme se transforme petit à petit en guêpe géante et qui rend hommage à Roger Corman. Oui, ça ne s’invente pas.

The Wasp Woman est le remake d’un film de 1959 du même nom dont Wynorski est fan. Un film réalisé par le roi de la débrouille Roger Corman auquel Wynorski veut rendre hommage, en partie par nostalgie pour le film original mais également par respect pour l’homme qui lui a fait faire ses premiers pas dans le cinéma, Roger Corman. De l’aveu même de Jim, il voulait également faire ce remake car l’original, de par sa date de sortie et ses faibles moyens, ne pouvait pas aller au bout de ses idées en termes d’effets spéciaux et son remake allait compenser la faiblesse de son modèle. Tourné en 20 jours avec Corman lui-même à la production, Jim Wynorski va devoir faire ce qu’il peut avec un budget des plus serrés et un talent qui est ce qu’il est, pour un film qui fait partie d’une série de remakes de classiques de Roger Corman produits par la chaine Showtime. The Wasp Woman version 1995 est un téléfilm et y ressemble du début à la fin. La mise en scène est très télévisuelle, très plan-plan, il n’y a aucun effort de fait pour rendre les scènes de dialogue un tant soit peu vivantes. Et ça cause beaucoup durant toute la première moitié du film ! On nous promet une femme guêpe mais elle met quand même du temps à arriver bien qu’on ne s’ennuie malgré tout pas trop grâce à quelques morts causées par des grosses guêpes, assez rigolotes tant par leur look et les effets spéciaux assez ringards qui vont avec. Lorsque la femme-guêpe arrive enfin vers 35/40min de film, on est enfin récompensé après ce début clairement pas passionnant. Ce qui est sûr, c’est que la personne qui a conçu le costume de la guêpe a un sens de l’humour assez extraordinaire et rien que l’idée de mettre un décolleté au monstre donne au film une saveur particulière pour les amateurs de bisseries.

Les effets spéciaux ont beau être parfois bien foireux lorsqu’il s‘agit d’incrustations ou de morphings dégueulasses, ils demeurent très cools lorsqu’ils sont en practical, du moins pour ceux qui aiment ça. Parce qu’elle a beau être kitch cette femme-guêpe, et avoir du mal à bouger dans son costume, elle est palpable et Wynorski n’hésite pas à nous la montrer sous tous les angles afin qu’on puisse bien admirer ce qui a sans doute bouffé une bonne partie du budget. Ce sacré Jim, en bon obsédé qu’il est, ne va pas s’empêcher de mettre des scènes érotiques bas de gamme et des boobs gratuits. Et ce n’est pas une légende que c’est un obsédé puisque même l’actrice principale du film, Jennifer Rubin (Planète Hurlante, Freddy 3) a déclaré que Wynorski était un porc et que ce tournage n’avait du coup pas été une bonne expérience. Ambiance… Ces scènes érotiques, que l’héroïne voit en rêves, semblent faire office de remplissage, tout comme ce flashback lors du final, reprenant 13 scénettes qu’on vient de voir pendant l’heure qui a précédé. On a l’impression que Wynorski avait en tête ses scènes avec la femme-guêpe mais qu’il ne savait pas réellement quoi mettre autour et qu’il a comblé comme il pouvait pour arriver péniblement à 1h21 génériques compris. Et puis The Wasp Woman se prend trop au sérieux et aurait mérité un peu d’humour, comme Wynorski en met souvent dans ses films. Ici, il n’y en a pas et c’est dommage car notre Jim est capable de livrer quelques gags bien sentis quand il s’en donne la peine. Il y a malgré tout des scènes où on éclate de rire, en particulier lorsqu’on découvre cette grosse guêpe et qu’on s’aperçoit qu’elle a un décolleté (car c’est important le souci du détail), mais ce n’était pas le but escompté car on sent bien qu’ils ont essayé de faire quelque chose d‘effrayant. Raté…

LES PLUS LES MOINS
♥ La femme-guêpe, improbable
♥ Quelques scènes bien funs
♥ Des boobs !
⊗ La mise en scène fainéante
⊗ La première moitié
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Les quelques CGI / morphing

Note :
Note nanar :

Remake du film du même nom de Roger Corman sorti en 1959, The Wasp Woman est un Wynorski décevant (dans le sens nanar du terme) qui ne vaut un visionnage que pour le spectacle assez involontairement fendart que procure sa femme-guêpe.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Lors d’une interview en 1992, Fred Olen Ray a déclaré qu’il avait demandé à Roger Corman s’il pouvait faire un remake de son film The Wasp Woman (1959), mais que Corman n’était pas intéressé. Ray a donc confié le concept à une autre société, a remplacé les enzymes de guêpes par des extraterrestres et a appelé le film Evil Spawn (1987). Jim Wynorski a ensuite convaincu Corman de refaire The Wasp Woman.



Titre : Beauté Interdite / The Wasp Woman
Année : 1995
Durée : 1h21
Origine : U.S.A
Genre : L’abeille coule
Réalisateur : Jim Wynorski
Scénario : Daniella Purcell, Guy Prevost, Leo Gordon

Acteurs : Thomas Roach, David Tracy, Nicole Tudor, Justan Wagner, David Curtain, John McGregor, Andy Krambousanos, Fiona Svamvur, Benny Blake, June Clarke

The Wasp Woman (1995) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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