Becca, 15 ans et son frère Tyler de 13 ans partent pour une semaine chez leurs grands parents qu’ils n’ont jamais rencontrés. Mais rapidement, le comportement des petits vieux leur paraît suspect.
Avis de Rick :
Shyamalan, après plusieurs échecs artistiques (tout à fait justifiés) persiste. Et ça, il faut bien avouer que ça force le respect. Six voir sept films qu’il est critiqué, que le box office est décevant, qu’on se moque de lui, et il continue d’essayer. Mais après le Dernier Maître de l’Air et After Earth qui étaient de très grosses productions, il se dit que ce serait peut-être plus prudent de prendre la petite porte. Et ça tombe bien, car pour The Visit, il prend vraiment une très petite porte. Finançant lui-même le film avec ce qu’il a gagné sur ses derniers métrages, avec Blumhouse à la production (Paranormal Activity, Sinister, Insidious, The Purge), le voilà lancé avec 5 millions dans un found footage. Oui, ce genre que j’apprécie tant. Mais the Visit se paye de bonnes critiques, de bonnes moyennes, et on me l’avait conseillé en me disant que la plupart du temps, le métrage se moquait du genre. Je demandais à voir. Résultat des courses, ce n’est pas bon. Pondre un scénario souvent ridicule peut certes servir à se moquer d’un genre, mais dans ce cas, il faut y aller à fond. Sauf que non, car à côté, The Visit reste bel et bien du found footage. Ici donc, un documentaire filmé par deux enfants, Becca et Tyler, âgés de 15 et 13 ans. Ils partent pour une semaine chez leurs grands parents qu’ils n’ont jamais vus de leur vie car leur mère a quitté la maison familiale longtemps avant pas forcément en bons termes. Je me dis pourquoi pas, des enfants, cela change. Cinq minutes plus tard et voilà que Tyler se met à faire du rap dans le train avec le contrôleur… Malédiction ! Mais je m’accroche, on arrive sur les lieux, on rencontre les vieux, et là, Shyamalan parvient à instaurer quelques belles scènes.
Parfois oui, quand on ne s’y attend pas, le réalisateur touche au but. Comme lorsque les enfants, découvrant la maison d’enfance de leur mère, décident de jouer à cache-cache sous la maison, mais que rapidement, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls. On commence alors à paniquer avec eux. Et l’instant suivant, Shyamalan brise tout encore une fois, avec de l’humour. Et plus le film avance, plus les situations deviennent ridicules. Et on comprend que ce n’est pas les jeunes que Shyamalan ne comprend pas, mais ce sont les vieux. Car les personnages sont perchés, et certes c’est voulu, mais pas toujours perchés dans le bon sens. Perso, mes enfants m’appellent pour me dire que la grand-mère se ballade nue la nuit en grattant au mur et se déplace à quatre pattes, et que grand-père a été vu avec un fusil dans la bouche, je m’inquiète, je panique, je débarque direct. Ici, non rien de tout ça. Et vous savez pourquoi ? « Ils sont vieux essaye de les comprendre ». Véridique, voilà la réponse de la mère la moins paniquée du monde. Du coup pendant une heure, on alterne comique volontaire, comique involontaire et quelques moments mieux sentis. Et du coup on regrette à la fois que le film ne soit pas une simple comédie, ou un simple film d’horreur, plutôt que d’essayer d’être les deux. Car à force de faire tout et n’importe quoi, plus rien ne fonctionne.
Et au final, la vision de The Visit devient, à défaut d’être pénible (quoi que des fois…), puisqu’on pourra en rire, anecdotique. Oui, on pourra textoter ou regarder facebook en regardant les aventures de nos deux jeunes aux prises avec deux vieux louches qui parfois tapent des gens dans la rue en se voyant suivis. Mais ça aussi c’est normal il faut leur excuser, ils sont vieux ! Quand le métrage balance enfin sa seule vraie bonne idée au bout d’une heure de métrage, on comprend que ça va décoller, mais on a des doutes, on se demande encore une fois de quel côté le film va aller. Horreur sérieuse et dérangeante, ou vaste blague ? Et encore une fois malheureusement, le métrage va ne pas choisir et rester entre les deux. Si bien que dans le fond, oui on ne va pas s’ennuyer devant The Visit, mais à trop hésiter et alterner humour et horreur, l’horreur ne fonctionne pas ou si peu, et l’humour est plus ridicule qu’autre chose et semble même par moment forcé. Alors oui, à de nombreux instants, The Visit se moque clairement du genre, tout en restant totalement un film de ce même genre. Donc oui, ça reste du found footage tout ce qu’il y a de plus classique. Peut-être un poil moins épileptique quand ça s’emballe, mais tout de même !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques bons moments ♥ Moins pire que les précédents de Shyamalan |
⊗ Ridicule ⊗ Alterne trop horreur et humour ⊗ Juste un found footage de plus |
Si The Visit est meilleur que les précédentes œuvres de Shyamalan, il n’est toujours pas un bon film. Entre petits coups de stress, humour et ridicule total, on ne s’ennuie pas au moins, mais bon… Heureusement, il y a eu Split depuis ! |
Année : 2015
Durée : 1h34
Origine : U.S.A.
Genre : Found Footage
Réalisation : M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan
Avec : Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan, Peter McRobbie et Kathryn Hahn
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