Kikuno Kei fréquente une école professionnelle en tant qu’étudiante. Pour son emploi à temps partiel, elle travaille comme tueuse à gages. Elle est excellente dans son travail et n’a jamais peur de personne. Un jour, elle reçoit la demande la plus exigeante qu’elle n’ait jamais eue.
Avis de Rick :
Le Japon et les jeunes femmes tueuses à gages, ça ne date pas d’hier. Les plus fragiles se souviendront bien évidemment de Kite, animé ultra violent et sexuel censuré dans de très nombreux pays. Mais encore récemment, sur un ton beaucoup plus fun, on avait eu droit à Baby Assassins, pas parfait, mais amusant et avec de très solides chorégraphies. Et bien maintenant, nous avons droit à The Violence Action, qui, aucune surprise, adapte un manga, encore en cours de parution au moment où j’écris ces lignes, ayant eu droit à sept volumes pour le moment, dont trois d’ailleurs parus en France. Un manga écrit par Sawada Shin, un nom de scène en réalité, de son vrai nom Muroi Daisuke. Comme souvent donc, le Japon n’aura pas attendu la fin de parution du manga, de savoir où l’intrigue mène le lecteur pour en faire une adaptation cinématographique, mais pourquoi pas, après tout, cela permet de dévier et d’avoir deux visions différentes des personnages et de l’intrigue, basées sur la même, et bien, base ! Au programme donc ? Une jolie jeune étudiante aux cheveux roses, des meurtres, de l’action, des flingues, des tueurs qui refusent de tomber, de l’humour stupide, de l’humour débile, de l’humour non-sensique. Bref, un bien beau programme, qu’est ce qui aurait pu mal tourner ? Surtout avec la toute charmante Hashimoto Kanna dans le premier rôle, charmante donc à défaut d’avoir le plus grand des talents, mais que l’on retrouve depuis bien 5 ans un peu partout malgré tout dés lors qu’on s’intéresser un peu à la culture manga, voir à la culture populaire au Japon. Oui, elle avait eu les honneurs de reprendre le rôle culte d’Izumi dans la suite / reboot de Sailor Suit and Machine Gun en 2016, puis on la retrouvait dans les adaptations lives (un peu ratées d’ailleurs) Assassination Classroom, ou encore dans 12 Suicidal Teens sous la caméra experte de Tsutsumi Yukihiko. Attendez, où est-ce que je voulais en venir moi déjà ? Ah oui, qu’est-ce qui aurait pu mal tourner ?
Oh, c’est simple finalement, car la déception, voir le ratage qu’est The Violence Action ne tient qu’à peu de choses. Trois choses en fait, mais principalement deux. La première, c’est qu’il aurait mieux valu embaucher un caméraman qui connait son travail plutôt qu’un qui se contente de filmer tout et n’importe quoi sous 47 angles différents. En seconde position, fatalement, avec un tel bordel, ça aurait été de ne pas embaucher un monteur tournant sans doute sous coke pour monter tout ça, car le montage des scènes d’action est un ratage intégral. Un comble pour un film d’action nous sommes bien d’accord ! Bon ceci dit, à sa décharge, le montage des scènes plus calmes n’est pas meilleur, loin de là. On a en fait souvent la très désagréable impression que le caméraman a filmé chaque action sous pleins d’angles différents, parfois sans chercher d’ailleurs la logique entre deux actions différentes, et a refilé tout ça au monteur pour qu’il se démerde, et que le pauvre, il a fait ce qu’il a pu, et que ne pouvant créer aucune cohérence dans ce bordel, il s’est donc lâché, en multipliant les coupes, les effets de styles, les actions improbables qui s’enchaînent sans logiques. Comme voir notre super tueur faire un saut de côté avec un flingue dans la main, mais dans le plan suivant, elle saute différemment et dans une autre direction, avant d’avoir un gros plan sur son visage, puis un plan sur des figurants qui meurent, avant de revenir sur le premier plan… C’est clairement dommage, car en ce qui concerne les chorégraphies, sans relever du génie bien évidemment, The Violence Action se montre généreux, a quelques bonnes idées. Souvent anéanties par le montage catastrophique, sans logique, et rendant même certaines scènes totalement illisibles. Finalement, le fait que le film ne se prenne jamais au sérieux, avec sa galerie de personnages hauts en couleurs, son humour de bas étage, c’est le dernier de ses soucis, car je l’admets, certains gags m’auront fait rire, d’autres moins mais auraient néanmoins pu fonctionner si tout ce qui gravitait autour relevait le niveau.
Car moi j’aime les jeunes et jolies Japonaises qui tuent des yakuzas par paquet de 50 avec le sourire en faisant des pirouettes improbables. Mais j’aime encore plus ça quand je ne dois pas tendre le bras pour atteindre une boite de doliprane après chaque scène d’action. Dommage car des idées, il y en a. On pensera à ce combat avec une caméra totalement libre tournant autour des personnages alors qu’ils se foutent sur la gueule, dans un style pouvant rappeler le style de Matthew Vaughn sur le premier Kick-Ass ou les Kingsman, mais sous coke ici. Ou ces moments improbables où un simple coup fait éjecter plusieurs adversaires en l’air, donnant un aspect jeu vidéo. Mais non, The Violence Action, malgré sans doute de bonnes intentions, et une actrice qui semble y croire et se donne à fond pour virevolter dans tous les sens, ça ne fonctionne pas. Surtout quand on additionne tout ça avec l’ultime défaut du film, à savoir sa durée. Pour une simple histoire de tueuse et de yakuzas, qui n’a au final d’ailleurs pas tant de choses que ça à raconter, il y a une bonne demi-heure de trop, car l’ensemble dure 1h50. Une demi-heure de moins n’aurait pas rendu le film meilleur, mais aurait sans doute rendu le public plus clément envers son côté boiteux. Là, c’est un peu comme s’il tendait le bâton pour se faire taper sur la gueule. Du coup, dans un genre assez similaire et tout aussi décalé, préférez-lui Baby Assassins.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Hashimoto Kanna, charmante ♥ Des idées, il y en a |
⊗ Ce montage des enfers sous coke ⊗ Beaucoup trop long pour ce qu’il raconte ⊗ Un humour pas très fin et parfois trop lourd |
The Violence Action, ça aurait pu (dû ?) être sympathique, mais entre sa durée qui s’étire et son montage venant détruire toutes les idées des scènes d’action, on a un produit bancal et souvent illisible. Dans le même genre préférez lui Baby Assassins en spectacle léger, ou Kite en spectacle bien plus choc et adulte. |
Titre : The Violence Action – バイオレンスアクション
Année : 2022
Durée : 1h52
Origine : Japon
Genre : Action
Réalisation : Ruto Toichiro
Scénario : Era Itaru et Ruto Toichiro
Avec : Hashimoto Kanna, Baba Fumika, Daito Shunsuke, Izuka Kenta, Morisaki Win, Okamura Takashi, Ota Yuuri, Sato Jiro et Shirota Yu
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