
Fa Kam, patron d’une triade, est l’un des chefs les plus respectés de l’organisation. Avec Wah, Fei et Kwok comme lieutenants de confiance, Fa Kam développe régulièrement ses affaires et son pouvoir. Il espère atteindre le sommet de l’organisation, mais les fonds de la triade dont il a la charge sont volés. Wah, Fei et Kwok, qui étaient chargés de transporter les fonds, se lancent à la recherche du coupable et récupèrent l’argent volé. Cependant, Wah est choqué de découvrir que la trahison vient de son propre cercle.
Avis de Cherycok :
L’an dernier, je vous parlais de Triad 2 (2023), alias The Brotherhood of Rebel, deuxième volet d’une trilogie qui rendait hommage à cette époque du cinéma de l’ex-colonie britannique qui faisait la part belle aux films de triades avec des sagas telles que Young and Dangerous ou Election. Un an plus tard, je vous parle donc de Triad 3 (2024), également appelé The Unwavering Brotherhood, qui, comme Triad 2 l’était à l’instar de Triad (2012), est une suite thématique de Triad 2 comme cela se fait depuis longtemps à Hong Kong. Triad 3 est donc une suite sans en être une, qui garde les mêmes mécaniques, les mêmes thématiques, les mêmes acteurs, mais ces derniers incarnent de nouveaux personnages dans un nouveau scénario. Le résultat est un film qui n’invente pas la poudre, mais qui propose un divertissement sympathique qui joue sur la fibre nostalgique en renouant avec l’essence de ce cinéma de gangsters que beaucoup d’amateurs de cinéma de Hong Kong appréciaient.
The Unwavering Brotherhood n’amène donc rien de nouveau, mais son réalisateur sait ce qu’il fait. Il veut refaire un film de triades du cinéma de Hong Kong des années 90/2000, un peu à la manière des Young and Dangerous et autres A True Mob Story, et c’est ce qu’il va faire. On sent bien que Terry Ng n’a pas hérité d’un bien gros budget, mais il sait aussi qu’il n’y a pas besoin de beaucoup d’argent pour un film de triades, surtout s’il surfe sur une ancienne vague qui s‘attardait finalement plus sur les protagonistes que sur les grosses scènes d’action. Il sait qu’en soignant ses personnages, en les rendant attachants soit par leur façon d’être, soit par leurs motivations, cela compenserait l’absence de sensationnalisme du film. Le film nous raconte l’histoire de trois gangsters de bas niveau, Wah, Fei et Kwok, qui vont prendre de très mauvaises décisions qui vont provoquer sans le vouloir la chute de leur boss qui est comme un père pour eux. Nous aurons droit à des moments de vie de ces trois sous-fifres des triades, leurs mésaventures pour essayer de concilier vie privée, en prenant soin de la sœur de l’un d’eux qui est gravement malade, et vie au sein de la triade. Il sera bien entendu question d’entourloupes entre mafieux, de trahison et de vengeance dans un schéma qu’il est assez facile de prévoir rapidement avec le chef mafieux respectueux d’un côté, qui a une certaine morale, et celui bien plus vicieux de l’autre, qui trempe dans la drogue, et prêt à tout pour devenir le grand chef. On regrettera que le film ne nous en apprenne pas un peu plus sur les liens qui unissent les trois héros et, clairement, les personnages manquent un peu de profondeur.
Le casting est très bon. Outre le trio de « jeunes » acteurs Bosco Wong, Carlos Chan et Louis Cheung qui font un travail des plus honnêtes, ce sont Mark Cheng, qui pète la classe, jouant le boss mais surtout la figure paternelle des trois antihéros, et le charismatique Michael Tiu qui tirent leur épingle du jeu en « frères » qui se respectent mais se détestent. Ce dernier est impeccable en méchant méprisable qu’on a envie de baffer à chacune de ses apparitions. Ils sont clairement les personnages les plus intéressants du film, à contrario des rôles féminins donnés à Niki Chow et Angel Lam qui, une fois de plus dans ce genre de films, ne sont à aucun moment développés. La mise en scène est bonne, propre, sans esbrouffe bien que se permettant quelques plans séquences bien fichus (lors du final par exemple), le tout agrémenté d’une jolie photographie. Les affrontements sont ici brutaux, façon règlements de compte, à la machette, sans réelle chorégraphie, entre membres de gangs dans les ruelles de Hong Kong. On regrettera juste le sang numérique dégueulasse en post-prod. Mais on est content de retrouver cette ambiance de Hong Kong, ces soirées dans des bars remplis de néons roses / violets, ces parties de mahjong entre mafieux, ces ruelles étroites aux enseignes lumineuses multicolores, et ces thématiques certes maintes fois vues et revues mais qui fonctionnent quand on aime un tant soit peu ce cinéma, à savoir la fraternité, l’honneur, le respect, la famille, la trahison, …
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des personnages attachants… ♥ Bien mis en scène ♥ Un bon casting ♥ Un scénario simple mais efficace |
⊗ … mais pas approfondis ⊗ Vu et revu |
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The Unwavering Brotherhood est un solide troisième opus d’une saga qui rend un hommage nostalgique assez émouvant au genre gangsters made in Hong Kong. Bien qu’inférieur au 2ème opus, le divertissement est malgré tout toujours là. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Mark Cheng a déjà joué dans plusieurs films du genre comme par exemple Young and Dangerous 5 (1998) et Election 2 (2005).
Titre : The Unwavering Brotherhood / Triad 3 / 紮職3
Année : 2024
Durée : 1h34
Origine : Hong Kong
Genre : Triades à l’ancienne
Réalisateur : Terry Ng
Scénario : Ronald Chan
Acteurs : Louis Cheung, Bosco Wong, Carlos Chan, Niki Chow, Mark Cheng, Michael Tiu, Angel Lam, Zhu Tian, Kenneth Lai, Chu Pak-Him, Terry Zou, Chun Wong, Alan Chui