[Film] The Shaolin Boxers, de Huang Ta (1974)


Chuan Tai, maître de l’école Shaolin, espère qu’en remportant le tournoi annuel d’arts martiaux, il pourra aider les villageois, soumis à la tyrannie d’une équipe de sécurité malveillante.


Avis de Cherycok :
Dans les années 70 à Hong Kong, il n’y avait pas que la Shaw Brothers qui avait pignon sur rue (roh cette expression de vieux), il y avait également la Golden Harvest qui a produit tout un tas de bobines qui valent le détour telles que Lady Whirlwing, Hapkido, When Taekwondo Strikes, Broken Oath, les Bruce Lee au début des années 70 ainsi que tout un tas de Sammo Hung, Yuen Biao et autres Jackie Chan. Mais ils ont aussi sorti tout un tas de films de kung fu bien moins connus, bien moins prestigieux également, comme le film du jour, The Shaolin Boxers, sorti en 1974, dont la seule réelle curiosité est de trouver un Ching Siu-Tung (Duel to the Death), alors à peine âgé de 21 ans, déjà à la direction des scènes martiales. Alors, est-ce que cette unique réalisation d’un certain Huang Ta vaut le détour et arrive à sortir du lot ? Pas vraiment…

Avec The Shaolin Boxer, nous sommes en présence d’un film de kung fu lambda, qui ressemble à tant d’autres qui ont été produit dans les années 70. Beaucoup de ces productions que pas mal qualifient de seconde zone sont d’ailleurs arrivés par chez nous au début des années 2000, avec des titres parfois farfelus, dans des éditions DVD au rabais, à bas prix, et se retrouvant rapidement dans les bacs à solde. Dans le tas, il y en avait de vraiment très bons, d’autres aussi extrêmement mauvais. Et puis il y avait les milieux de gamme, souvent interchangeables tellement rien n’en ressortait. The Shaolin Boxers aurait pu être de ceux-là. Sauf que The Shaolin Boxers a clairement deux choses pour lui, à savoir sa courte durée, 1h15 génériques compris, et de très nombreux combats au point que, si on les met bout à bout, ils doivent bien occuper la moitié du film. Et comme dit plus haut, c’est Ching Siu-Tung aux commandes, et bien qu’il n’en était qu’à ses débuts de directeur de scènes d’action (il n’avait fait que 3 films à ce poste avant cela, dont The 14 Amazons pour le compte de la Shaw), il démontre déjà un certain talent à ce niveau-là. Nous sommes ici très loin de son style virevoltant que tous les amateurs connaissent. The Shaolin Boxers propose des combats réalistes, sans câble, et bien qu’il n’y ait aucun coup d’éclat, aucune fulgurance, que les chorégraphies restent très classiques, l’ensemble se fait plutôt efficace, avec des enchainements assez rapides pour un kung fu old school. Epoque oblige, certains combattants ne peuvent s’empêcher de singer Bruce Lee, en imitant par exemple son petit sautillement caractéristique qui revient de temps en temps.

Rien donc d’original ici, on retrouve pas mal d’éléments déjà vus des dizaines et dizaines de fois : une rivalité entre écoles, un tournoi, un viol et la vengeance qui va s’en suivre. La réalisation est assez médiocre. Les combats ne sont pas toujours bien mis en valeur, certains cadrages sont assez étranges, et le réalisateur ne semble pas toujours à l’aise avec les scènes de dialogue. On sent qu’il essaie d’éviter le plan-plan classique, mais le résultat est parfois assez bizarre. Et puis quel combat de fin étrange. Pas le combat en lui-même, mais les protagonistes se déplacent et on a l’impression qu’entre chaque petite course poursuite, ils ont parcouru des kilomètres en quelques secondes. Et difficile de voir l’intérêt d’une telle chose. On les voit partir d’une colline pour aller se battre sur une autre colline. Pourquoi ne pas être resté sur la première ? Quand ce n’est pas ça, c’est d’un plan à l’autre, un des deux combattants qui a disparu et le 2ème part à sa recherche alors que quand on les avait quittés le plan, ils étaient en train de se maraver la gueule. C’est assez étrange à regarder. Niveau casting, à l’exception de James Tien (The Iron Fisted Monk, Dragons Forever), tout un tas de têtes qu’on a déjà vu dans des petits rôles mais aucun de mémorable à l’exception de Mars, l’acolyte de Jackie Chan, dans un micro-rôle. Le casting fait le taf mais on sent bien que la plupart sont là uniquement pour leurs compétences martiales.

LES PLUS LES MOINS
♥ Beaucoup de combats pas trop mal
♥ Bien rythmé
♥ Et c’est déjà pas mal
⊗ Mise en scène médiocre
⊗ Scénario vu et revu

Non, définitivement rien de bien transcendant dans The Shaolin Boxers, bien que l’ensemble se suive sans souci grâce à sa courte durée et son nombre assez important de combats. Une petite production martiale lambda.

LE SAVIEZ VOUS ?
• L’acteur martial James Tien a été extrêmement prolifique dans les années 70 puisque qu’entre 1970 et 1979, il est apparu dans pas moins de 42 films.



Titre : The Shaolin Boxers / The Shaolin Boxer / 福建少林拳
Année : 1974
Durée : 1h15
Origine : Hong Kong
Genre : Pim pam poum
Réalisateur : Huang Ta
Scénario : Huang Tien

Acteurs : James Tien, Lee Tin-Ying, Leung Tin, Li Min-Lang, Tien Mi, Hon Kwok-Choi, Chu Mu, Choi Sui-Cheng, Cheung Chok-Chow, Mars, Ma Chien-Tang, Hoh Wan

The Shaolin Boxer (1974) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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