Après un contrat au Japon qui ne se déroule pas comme prévu, l’assassin 13 est suspendue. Elle fait la rencontre de Monji, un enfant de 11 ans qui vient de perdre sa mère, et qui finit kidnappé par la pègre de Jakarta. La jeune assassin va partir à sa recherche, laissant derrière elle une trainée de morts.
Avis de Rick :
On ne dira pas que Timo Tjanhjanto était attendu au tournant, puisqu’au cours de sa carrière, il n’y a pas encore eu d’erreurs de parcours, que ce soit dans l’horreur ou dans l’action (même si son Headshot signé avec Kimo Stamboel est plus faible que le reste de sa filmographie), mais on attendait son nouvel opus avec impatience. Surtout que depuis The Night Comes for Us, on attend une suite et la mise en avant de Julie Estelle avec impatience. Ce ne sera pas arrivé avec The Big 4, comédie d’action qu’il signait également pour Netflix, et là aussi, on se disait qu’une suite, pourquoi pas, tant certains personnages étaient funs. Puis vint l’annonce et le trailer de The Shadow Strays, qui paraissait beaucoup plus dans le style de The Night Comes for Us. Action ultra violente, absence d’humour, monde des tueurs. Bref, j’avais hâte. Seule la durée annoncée de quasi 2h30 me faisait peur. Car autant Timo est un réalisateur généreux et sait parfaitement gérer sa mise en scène et l’action, autant les scénarios, ils restent le plus souvent minces. Verdict le jour de la sortie, et bien The Shadow Strays m’a donné pile ce que j’attendais de lui, et se retrouve avec quelques défauts que j’attendais clairement. A savoir un scénario assez simple, un film un poil trop long, et comme pour ces précédents, quelques figurants qui attendent en arrière-plan lorsque les combats mettent en scène des dizaines de combattants. Est-ce si grave ? Putain non, car Timo Tjahjanto m’a offert LE défouloir de l’année 2024. 2h24 de fureur, de sang, de combats, de fusillades, de poursuites, de mises à morts ultra graphiques, le tout avec une mise en scène ultra léchée, une magnifique photographie, des idées à la pelle et des idées de plans ultra fluides qui font toujours plaisir.
Alors, l’histoire, elle est encore une fois très simple. 13 est assassin pour un groupe de l’ombre, et après une mission d’introduction où l’on fait sa connaissance, ainsi que celle de sa formatrice, Umbra, est mise de côté, car tout ne se déroule pas comme prévu. Introduction au Japon, qui montre déjà ce que le film a dans le ventre. Combats fluides, décapitations, corps transpercés, fusillés, chorégraphies qui font plaisir, caméra fluide à coup de travellings, de caméra à l’épaule suivant l’action, utilisation du décors, utilisation de l’obscurité, jeu sur les couleurs (oui, une décapitation dans la neige toute blanche, c’est beau). Bref, il ne faut pas plus de 15 minutes pour que je sois, à titre personnel, conquis. Mise de côté, 13 retourne à Jakarta tandis qu’Umbra part en mission ailleurs, et 13 va se prendre d’affection pour un jeune garçon de 11 ans. Pas de bol, sa mère meurt et le garçon est kidnappé. 13 va tout faire pour le récupérer, quitte à mettre Jakarta à feu et surtout à sang, en butant tout ce qui se trouve sur son chemin, que ce soit des truands, des flics corrompus, des politiciens véreux. Si le métrage se pose après son introduction pour poser un minimum ses enjeux (simples) et ses personnages (tout aussi simples dans le fond), et bien une fois qu’il démarre vraiment avec la scène de la boite de nuit, il décide quasiment de ne plus s’arrêter jusqu’à sa dernière image. Sur 2h24 donc, un bon 1h45 de défouloir de très bonne tenue, bourré d’idées dans tous les sens, où le réalisateur sait se renouveler constamment pour trouver de nouvelles manières de briser quelques os, de brûler quelques visages, de décapiter quelques têtes. Purement jouissif quand un tel spectacle y allant à fond est en plus de très bonne tenue visuellement.
Evidemment par contre, comme déjà énoncé, et comme pour The Big 4 avec qui il partage sa durée, The Shadow Strays n’échappe pas à quelques petites longueurs, car aussi jouissif soit-il, son propos reste au final ultra simple, voire ultra basique, et quasiment deux heures et demi pour ça, c’est un peu beaucoup. C’était prévisible, c’était ma crainte, et c’est le cas. Saluons, malgré le côté mince de son intrigue et le côté classique de ses personnages, les prestations d’Aurora Ribero dans le rôle de 13 et de Hana Malasan dans le rôle d’Umbra, qui donnent tout ce qu’elles ont, physiquement bien évidemment vu la dose d’action du métrage, mais aussi émotionnellement. Ça a beau être simple dans le fond, ça fonctionne lors du final. Final oh combien généreux d’ailleurs, faisant presque office de double final dans deux lieux différents, un peu comme si le réalisateur reprenait l’exacte formule de The Night Comes for Us, mais multipliait le tout. Les enjeux, les ennemis, les affrontement, mais en gardant comme unique héroïne 13, et donc lui faisant faire tout le sale boulot. Quand au final à sa scène durant le générique, faisant sourire puisque teasant une possible suite à la manière d’un film Marvel, si elle sonne comme une nécessité dans l’ère du temps, et bien si Timo veut se lâcher encore plus dans une suite, je ne dirais pas non ! Mais qu’il nous remette Julie Estelle alors !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un défouloir de 2h24 ♥ Ultra violent ♥ De l’action à revendre ♥ Fluide dans sa mise en scène ♥ Bourré d’idées |
⊗ Un poil trop long ⊗ Toujours un propos hyper simple |
The Shadow Strays est exactement ce que l’on attendait de lui. Ultra violent, ultra défoulant. C’est certes très simple dans ce que ça raconte, et aussi un poil trop long, mais c’est tellement généreux et bien fichu que l’on adhère, et on en redemande déjà. |
Titre : The Shadow Strays
Année : 2024
Durée : 2h24
Origine : Indonésie
Genre : Action
Réalisation : Timo Tjahjanto
Scénario : Timo Tjahjanto
Avec : Aurora Ribero, Hana Malasan, Taskya Namya, Agra Piliang, Andri Mashadi, Kin Wah Chew, Naomi Hitanayri Christy, Mawar Eva de Jongh, Adipati Dolken et Eva Celia Latjuba
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