Après une fête qui a duré toute la nuit, un groupe de fêtards se réveille sous un soleil de plomb. Ils réalisent très vite que la plage est devenue carnivore et qu’elle va dévorer tout être vivant qui touche le sable.
Avis de John Roch :
The Sand est la première réalisation de Isaac Gabaeff, abonné au département artistique des plateaux de séries TV qui a officié en tant qu’accessoiriste, décorateur et même pépiniériste. Après avoir travaillé sur la pré-production d’un drame en milieu océanique qui ne verra pas le jour, le scénario de Killer Beach lui tape dans l’œil. Après un tournage de 12 jours étalé sur l’année 2012, le film sort en 2015 sous le titre The Sand, bien que le titre original ait été conservé en début de métrage. Écrit à quatre mains par Alex Greenfield et Ben Powell (rien de notable par la suite, tout comme le film dont il est question ici au final), Killer Beach reprend le principe du jeu « le sol est de la lave », ou de Tremors pour rester dans l’univers du cinéma, pour les personnages qui doivent rester le plus haut du sol possible pour survivre mélangé au métrage la Plage Sanglante, où une créature dévorait quiconque mettait les pieds sur ladite plage. Sauf que ce type de concept au lieu unique et au faible nombre de personnages nécessite un script qui puisse tenir en haleine le spectateur, en ce sens The Sand aurait pu être un bon court métrage, mais sur une pourtant courte durée de 1h20 le film ne tient pas la distance, pas plus que dans d’autres domaines. En résulte un naveton pas catastrophique, mais tout de même très mauvais.
The Sand commence lors d’une soirée Spring Break sans règles, sauf celle de laisser les portables dans un sac pour éviter que le métrage ne se termine avant d’avoir commencé. Ça boit, ça baise, ça ramène un objet gluant non identifié sur la plage et ça s’endort. Au réveil ils ne sont plus que huit et ils vont se rendre compte que quelque chose sous le sable est prêt à les grignoter au moindre contact avec le sol. Le décor est rapidement exposé : une voiture, un poste de garde, une table de pique-nique et un bidon où sont dispersés les protagonistes. Jusqu’ici, soit une dizaine de minutes, The Sand n’est pas désagréable et pose ses enjeux sans trop s’attarder sur ses personnages puis le scénario décide de les faire agir et de les faire parler et c’est là que le métrage déraille. Car dans The Sand, les personnages sont cons, très cons. Non pas qu’ils prennent de mauvaises décisions au départ pour s’en sortir, mais c’est au départ. Alors oui, pourquoi pas tenter de rejoindre la table depuis la voiture pour chercher un peu de bouffe en se servant de deux planches de surf alors que ces abrutis ont sacrifié deux minutes plus tôt des Knackis pour mieux apprendre à connaitre la créature qui erre sous le sable au lieu de les becter. Et puisque la mission planche de surf a échoué pourquoi pas retenter l’expérience, mais cette fois-ci avec des rampes en bois avec un diamètre qui empêcherait même la plus équilibrée des gymnastes de tenir en équilibre, alors qu’il aurait été plus pertinent de se servir de ces rampes pour atteindre le coffre de la voiture où sont planqués les téléphones au lieu de tenter plus tôt de l’ouvrir en faisant l’équilibriste sur le pare choc arrière, par ailleurs seule scène qui tient un minimum en haleine. Les personnages de The Sand ont des plans soit très cons, soit décidés trop tard mais peut importe, si vous détestez les gens qui hurlent après les personnages des choses du genre « fais pas-ci » ou « vas pas par-là », vous allez vous transformer en ce que vous haïssez tant les situations deviennent trop idiotes pour être vraies, et ce n’est là que les grandes lignes qui sont abordées. Et ça, c’est quand ils agissent, quand ils causent, ce n’est pas plus glorieux.
Regarder du sable en se demandant ce qui s’y cache dessous ne suffit pas pour un film d’1h20, c’est la voie du triangle amoureux qui a été choisie pour combler le reste, parce qu’il est évident que pour régler des différents amoureux, être bloqué en plein cagnard sans eau ni nourriture tout en étant à la merci d’une créature qui attend son repas est un moment opportun. Mieux encore, ce n’est pas quand ils sont plantés à ne rien faire, mais en plein pendant l’un de leurs plans foireux qu’ils se prennent la tête, ce qui amène il faut le reconnaitre des petites surprises dans l’ordre des morts. Pour le reste, ça braille souvent, ça répète la même chose tout le temps (voir ce gars coincé dans un bidon, seul bonne idée du métrage au niveau des personnages mais dont les scénaristes ne savaient visiblement pas quoi faire). Reste un garde cote qui arrive dans l’intrigue histoire de faire un peu bouger les choses, aux dialogues sympas mais sa scène traine tellement en longueur que ça ne prend pas. Reste à évoquer la chose sous le sable, seul élément qui pourrait donner un film de monstre si ce n’est réussi au moins correct mais là encore, The Sand se plante. Le film tente le pari de l’horreur indicible, tout d’abord représentée par des genres de fibres qui sortent du sable pour attraper ses victimes et ne plus les lâcher, aux capacités aléatoires suivant la page du script tournée (elles sont capables de percer un pneu mais pas des pompes ; la taille varie selon la scène mais pour une situation identique…) pour ensuite prendre une forme lovecraftienne disco hentaï dont la mocheté n’a d’égale que la fluorescence des tentacules en CGI des enfers. Car au niveau des sfx, The Sand est également un beau ratage. Pas qu’au niveau des fibres et des tentacules disco hentaï qui auraient pu être mis sur le compte d’un budget sans doute minime, The Sand fait appel aux CGI systématiquement pour tout, il y a en tout pour tout qu’un effet pratique qui se résume à du sang qui coule de la bouche, tout le reste est numérique, y compris pour ce qui sont pourtant des effets spéciaux gores rudimentaires. Préparez-vous à saigner des yeux à un point où on regretterait presque cette mort qui n’est pas hors champs mais complètement zappé. Que retenir de positif dans The Sand ? La plage est jolie, les actrices aussi, de quoi donner envie de partir à la mer et de se pavaner sur le sable chaud.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’espace d’une scène, ça tient en haleine ♥ C’est court |
⊗ Les fibres en CGI ⊗ Les tentacules en CGI ⊗ Le gore en CGI ⊗ Un script vraiment très con |
The Sand est un ratage de quasi tous les instants, aux CGI atroces et au scénario d’une débilité incroyable même pour une série Z. N’espérez pas rire de ce navet ou même passer un moment un minimum sympa, fuyez et aller à la plage à la place. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• En plus de The Sand ou Killer Beach, le film est également nommé Killer Sand dans certains pays.
• Tourné en Californie.
• Nikki Leigh est devenue Playmate juste avant le tournage du film.
Titre : The sand / Killer beach / Killer sand
Année : 2015
Durée : 1h20
Origine : U.S.A
Genre : Du sable, du sang, des Knackis
Réalisateur : Isaac Gabaeff
Scénario : Alex Greenfield et Ben Powell
Acteurs : Brooke Butler, Cleo Berry, Cynthia Murell, Dean Geyer, Megan Holder, Mitchell Musso, Nikki Leigh