Tous les ans, Nana retrouve ses amis du lycée pour une petite réunion entre amis. Mais nous sommes en 2020, et alors qu’il est impossible pour eux de se retrouver, ils décident de faire leur rencontre de chez eux, via leur webcam, une petite réunion apéro. Mais lorsqu’ils se retrouvent enfin, le petit ami d’Ayumi leur montre le cadavre de la jeune femme, en leur demandant s’ils sont responsables, s’ils sont allés ensemble dans un endroit interdit…
Avis de Rick :
Nagae Jirô, il traine dans le milieu du cinéma fauché made in Japan depuis quasi 20 ans maintenant. Et le plus souvent, je le défends corps et âme. Kokkuri-San, Kotsutsubo, Sukima Onna, jusqu’à tout récemment avec Kisaragi Station, qui m’avait bien fait plaisir. Un réalisateur donc qui manque souvent de budget, mais pas d’envie, ni d’un certain savoir-faire pour que ces films aient ce petit quelque chose. Bon, sauf pour Curse of Twitter, impardonnable. Il est d’ailleurs fortement amusant de constater que le réalisateur s’était totalement planté en mettant Twitter en avant à une époque où les réseaux sociaux prenaient de l’importance, et qu’il s’en sort aujourd’hui bien mieux en mettant la crise du corona en arrière-plan dans un film qui fonctionnerait au final même sans cet élément. C’était de toute façon probablement la bonne chose à faire, placer ça là, mais ne pas appuyer lourdement dessus. Car The Samejima Incident, assez étonnement, on pourrait presque dire qu’il s’agît là d’une version Japonaise de Unfriended. Film que je n’avais pas du tout apprécié par ailleurs. Nagae Jirô évite d’ailleurs plusieurs pièges qui étaient clairement tendus vers lui dés le départ. Là où Unfriended allait à fond dans sa proposition, quitte à ne clairement pas tenir sur la durée, The Samejima Incident lui est filmé comme un véritable métrage. Nous n’aurons jamais l’impression d’assister à une simple capture vidéo d’un écran d’ordinateur, non, le réalisateur dynamise tout ça en filmant ses personnages, en variant les angles, et également en variant les point de vue. Hors de question de rester durant 1h20 aux côtés de Nana, même si elle est clairement le personnage principal. A plusieurs reprises, le métrage laisse alors d’autres personnages s’exprimer.
Mieux, vers la fin du métrage, le frère de Nana sera lui aussi de la partie, et ira explorer une demeure abandonnée, sans doute la source de la malédiction frappant Nana et ses amis, et le film s’ouvre alors, quittant les appartements sombres et étriqués pour… oui bon, des lieux abandonnés sombres et étriqués, au moins tout cela reste constant et cohérent. Par contre, on notera que le scénario, également signé Nagae Jirô, manque parfois de cohérence. Le frère de Nana rentre dans l’aventure en étant en conversation vidéo via le téléphone de Nana, alors que peu de temps avant, ils étaient incapables de contacter qui que ce soit, prisonniers presque de ce que l’on pourrait appeler une version parallèle de leurs appartements. De même, par moment, on peut se poser des questions sur comment la fameuse malédiction commence. Nana semble en effet avoir des effets de la malédiction dés l’ouverture du film, alors qu’elle rentre chez elle, et pourtant, l’esprit vengeur s’en prendra aux autres en premier. Avouons néanmoins que le métrage s’en sort bien dans ses apparitions, préférant jouer sur l’ambiance et la surprise, mais pas sur l’agression auditive si courante de nos jours, ce qui est un point positif non négligeable, surtout sur ce genre de toutes petites productions manquant de moyens. On pourrait même dire, en s’emballant un brin, qu’une de ses apparitions est très réussie, et est, dans son domaine de petite production fauchée, l’une des meilleures tentatives depuis un bail. Mais attention justement, ne nous emballons pas, The Samejima Incident n’est pas non plus un grand film de frousse. A la manière de Kisaragi Station, autre pseudo légende urbaine ayant fait sensation sur internet, le métrage est, dans son domaine, à savoir le film un peu fauché mais pas dénué d’idées et d’ambitions, tout à fait recommandable.
Surtout qu’il a comme souvent la bonne idée de ne pas étirer son concept, ne durant que 1h20, générique inclus. On pourrait bien dire qu’avec sa courte durée, le métrage manque quelque peu de développement sur certains points. Les personnages principaux par exemple, à l’exception près qu’ils sont amis depuis le lycée, on ne saura absolument rien d’eux, puisque les ennuis commencent extrêmement rapidement., et que les personnages n’ont alors plus le temps de gagner de la profondeur, mais veulent juste survivre. Quitte à prendre, parfois, une ou deux décisions stupides, qui pourront faire sortir du film les moins cléments. Les autres pardonneront ces égarements, surtout quand tout cela amène quelques bonnes scènes, avec l’ajout du frère par exemple, ouvrant le métrage vers de nouveaux lieux et idées, mais dans le fond, on peut tout de même lever un sourcil, tant l’on voit où tout cela va nous emmener, et que oui, cela revient à impliquer une nouvelle personne dans la malédiction qui perdra très probablement la vie. En tout cas, comparé à son homologue Américain, The Samejima Incident est certes plus fauché, mais plus généreux, plus varié, et même au final plus intéressant. Sans pour autant, dans son genre, déborder d’originalité, puisqu’en plus de 20 ans de Jhorror, tout ou presque a été dit depuis le temps, et il est très dur de surprendre son public.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un petit métrage clairement sympathique ♥ Court et plutôt prenant ♥ Le film ne cède pas à la facilité de filmer un écran ♥ Le film sait renouveler son concept |
⊗ Mais rien de vraiment original non plus ⊗ Manque de développement, des personnages, de la légende ⊗ Certaines réactions un peu étranges |
Toute petite production signée Nagae Jirô, The Samejima Incident est sympathique, plutôt bien rodé, court, et fonctionne malgré quelques facilités et incohérences. |
Titre : The Samejima Incident – Shin Samejima Jiken – 真・鮫島事件
Année : 2020
Durée : 1h20
Origine : Japon
Genre : Fantastique
Réalisation : Nagae Jirô
Scénario : Nagae Jirô
Avec : Takeda Rena, Konishi Sakurako, Hama Shogo, Hayashi Karasu, Shuhama Harumi, Sano Gaku, Sato Takehito et Tsurumi Moe
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