Pendant la Seconde Guerre mondiale, la jolie Rosemary écrit une lettre à son petit ami parti au combat. Mais elle n’en peut plus d’attendre et préfère mettre un terme à leur amour plutôt que de souffrir trop longtemps. Quelques jours plus tard, Rosemary et son nouveau fiancé sont sauvagement assassinés par un mystérieux soldat. Trente ans plus tard, cette sombre histoire refait surface…
Avis de Rick :
Ah les slashers, au début des années 80, il y en a partout, pour tous les goûts, venant de partout. Si bien qu’aujourd’hui, beaucoup de ses métrages sont tombés dans l’oubli. C’est le cas de The Prowler, également appelé parfois Rosemary’s Killer, qui bénéficie pourtant des maquillages de Tom Savini, reconnaissant lui-même qu’il s’agît de son meilleur travail, rien que ça. Joseph Zito n’est pas encore connu des fans du genre à l’époque, n’ayant signé que le film Abduction en 1975 et le rare Bloodrage en 1979. Aimant mettre en scène des tueurs, il remet le couvert en 1981 et avec un million de budget, livre ce The Prowler. Film qui le fera pourtant remarquer auprès des producteurs, qui lui confieront les rennes du quatrième opus de la saga Vendredi 13 seulement trois ans après (puis le réalisateur chutera dans la production Chuck Norris ensuite). Qu’est ce qui change des autres productions du genre dans The Prowler ? Et bien à première vu, rien du tout. On se retrouve encore une fois la veille du diplôme du fin d’année (comme dans Graduation Day, sorti également en 1981), avec un bal de fin d’année (comme dans Le Bal de l’Horreur sorti l’année précédente), avec un tueur masqué et des victimes qui forcément, ne pensent qu’à boire, fumer, et baiser. Dans le fond oui, The Prowler est un film qui ne fait qu’utiliser une recette déjà établie et pas toujours de très bon goût. Pour survire, mieux vaut être sage, être vierge et ne pas s’adonner à aucun plaisir non autorisé par la loi.
Le tueur lui est un vétéran de la guerre mondiale, portant encore son accoutrement et se servant de quelques armes de guerre, comme un très long poignard, mais également d’une… fourche ! Pourquoi pas, cela amène un peu d’originalité dans les meurtres. Justement, là où The Prowler parvient à tirer son épingle du jeu, ou du moins à se démarquer des autres métrages du genre, c’est dans la forme. Là où la plupart des slashers abordent la même trame, avec une présentation des personnages, de la situation, quelques rapides meurtres, des scènes de tension rapides ne servant uniquement qu’à nous fournir des meurtres visuellement rapides, puis son final, Joseph Zito s’en amuse et décide d’étendre tout ça. Que ce soit la présentation des personnages, la tension, ou tout simplement les meurtres, Joseph Zito fait le choix, parfois ingénieux, et parfois mal géré, de faire durer les choses. Deux personnages rentreront dans la possible antre du tueur pour chercher des indices, là où n’importe quel slasher accélérerait le rythme pour que la tension aboutisse sur un meurtre sanglant mais furtif, ici, c’est l’opposé. Le réalisateur fait durer sa scène, encore et encore. Si bien que par moment, la tension fonctionne merveilleusement bien puisque l’on attend la chute.
Mais parfois, c’est l’effet opposé et on se demande bien quand le réalisateur va se décider à passer à la scène suivante tant l’ennui est quasi là. Déstabilisant, autant dans le bon que dans le mauvais côté. Heureusement, cet aspect, on le retrouve jusque dans les meurtres. Là où beaucoup de films et de réalisateurs fournissaient des images chocs et furtives (soit par peur de la censure, soit après le passage de celle-ci justement), The Prowler fait crier la censure en faisant l’exact opposé. Si la victime doit souffrir de longues et longues secondes avant de livrer son dernier souffle, paniquée, les yeux convulsés, et bien que le spectateur n’y échappera pas. Les lames pénètrent la chair, les corps sont transpercés, les personnages souffrent, se raccrochent à la vie jusqu’à leur dernier souffle, et la caméra capte cet instant, sans retenue. Complaisant, barbare, sadique, osé ! Surtout que le tueur se lâche totalement et nous livre, grâce aux maquillages de Tom Savini, des scènes franchement d’anthologies, et très surprenantes. La scène de la douche par exemple, mais également celle de la piscine resteront dans les esprits. C’est par cet aspect original, où le réalisateur fait durer la tension et la torture, que The Prowler s’est fait sa petite réputation, même s’il reste toujours quasi inconnu en France. Pour les plus curieux, Blue Underground a sorti en Amérique un Blu-Ray contenant des sous titres français, et surtout la version non censurée du film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques scènes de tensions réussies ♥ Généreux ♥ Des meurtres très violents, et très longs |
⊗ Quelques moments ennuyeux ⊗ Dans le fond, un banal slasher |
Un slasher qui marque les esprits par la radicalité et la durée de ses meurtres. Pas inoubliable, mais pour le fan, un bon moment ! |
Titre : The Prowler / Rosemary’s Killer
Année : 1981
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Slasher
Réalisation : Joseph Zito
Scénario : Neal Barbera et Glenn Leopold
Avec : Vicky Dawnson, Christopher Goutman, Lawrence Tierney, Farley Granger, Cindy Weintraub, Lisa Dunsheath et David Sederholm
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