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Un jeune homme pauvre est accusé à tort de trafic de drogue après avoir été trompé. Un ancien procureur enquête sur l’affaire, découvre le stratagème d’une équipe d’avocats corrompus et rétablit la justice malgré l’obstruction des forces du mal.
Avis de Cherycok :
Les derniers films de Donnie Yen n’ont pas rencontré le succès escompté en Chine et à Hong Kong. Clairement, il ne semble plus en odeur de sainteté et il cherche encore la recette qui le relancera complètement et le fera être une valeur sûre du box-office. Le voilà qui pointe le bout de son nez avec The Prosecutor, un film de procès, genre que le public chinois aime bien comme le prouve le très gros succès de A Guilty Conscience en 2023. Donnie Yen oblige, il ne s’agira pas ici d’un simple film de procès et, que les fans du bonhomme se rassurent, il y aura aussi de la bonne grosse baston dont il a le secret. Librement inspiré d’une affaire réelle de trafic de drogue survenue en 2016, le film raconte l’histoire d’un inspecteur de police devenu procureur qui risque sa vie et sa carrière pour aider un accusé à tort mêlé à un syndicat du crime dirigé par un baron de la drogue ayant fait des études de droit. Donnie Yen va de nouveau incarner ici son fameux Mr Perfect qui commence à faire grincer des dents pas mal de monde, et le résultat, bien que sympathique, est malgré tout en demi-teinte.
The Prosecutor est donc librement inspiré d’une affaire réelle datant de 2016 où un adolescent, Ma Ka-Kin, a été accusé de trafic de drogue et incité à plaider coupable par son avocat et son conseiller juridique en échange de l’absolution du second accusé, Hung Chi-Him. Supervisé par le Parquet Suprême du Peuple, coproduit par Hong Kong et la Chine, le projet voit le jour en pleine crise du Covid 19 et doit d’abord être un pur drame. Raymond Wong, producteur, et Edmond Wong, scénariste, veulent s’éloigner malgré tout des drames judiciaires stéréotypés et créent un personnage d’inspecteur de la Police des stupéfiants qui va devenir procureur général pour mener l’histoire. Alors que Raymond Wong est en pourparlers avec Donnie Yen pour produire une suite à Flash Point (2007), il lui montre le scénario de The Prosecutor qui ai début ne lui parle pas. Il finit par accepter, à la seule condition que l’histoire soit réécrite pour coller au style de Donnie Yen et en y intégrant des scènes d’action. Le contrat est signé, le budget est de 300M$HK, soit environ 38M$US. Fort de son expérience sur John Wick 4, Donnie Yen apporte sa pierre à l’édifice pour élever les valeurs de productions, et c’est finalement lui qui sera au poste de réalisateur de The Prosecutor. Le résultat au box-office est malheureusement en demi-teinte, aussi bien en Chine, qu’à Hong Kong, et même dans les autres pays asiatiques, et ce malgré des scores malgré tout honorables. Donnie Yen ne fait-il définitivement plus recettes ? L’avenir nous le dira, mais le melon démesuré de Donnie Yen ne semble plus réellement jouer en sa faveur et son rôle de Mr Perfect, toujours droit en toutes circonstances, ne semble plus tout à fait remplir les caisses. Où est le problème au final ? Peut-être au niveau du film en lui-même qui, bien que mixant deux genres qu’on a pas l’habitude de voir ensemble, à savoir le film de procès et le gros film de baston, s’en retrouve assez bancal, avec en plus un scénario qui ne se concentre pas toujours sur ce qu’il faudrait. Et puis difficile de ne pas voir, en particulier dans le dernier acte, l’éloge du système judiciaire de Hong Kong, comme si tout le monde voulait s’attirer les faveurs du gouvernement pour que le film puisse sortir sans accroc de la censure.
Sur le papier, le film avait tout pour plaire à l’amateur de cinéma de Hong Kong. Donnie s’entoure de tout un tas d’anciennes gloires du cinéma de Hong Kong, de Francis Ng à Kent Cheng en passant par Michael Hui ou encore Ray Lui. Et sincèrement, ça fait plaisir à voir, d’autant plus que tous donnent encore de la personne pour rendre leurs personnages crédibles. Le problème, c’est que le scénario est clairement bancal, on a l’impression qu’il ne sait pas toujours comment gérer ses scènes de procès ou ce qu’il y a autour, et The Prosecutor finit par devenir beaucoup trop bavard pour pas grand-chose. Pire encore, les plaidoyers de Donnie ‘Mr Parfait’ Yen, la justice jusqu’au bout des ongles, finissent par devenir fatigantes car pas toujours crédibles. Il faut dire que lorsque Donnie Yen tatanne, il n’y a pas de problème, mais à 60 ans passés, il ne semble toujours pas à l’aise dans les scènes plus dramatiques. Et au final, on trouve parfois un peu le temps long, et l’ensemble manque un peu d’impact. C’est dommage car la relation entre ce jeune homme accusé à tort et son grand père et plutôt mignonne, mais elle est traitée un peu grossièrement. Heureusement, l’action du film va venir clairement sauver l’ensemble. Passée la scène d’action d’introduction, boursoufflée au possible, remplie d’effets visuels ni faits ni à faire (faut arrêter avec la vue FPS) et d’effets de caméra filant la gerbe, le reste est vraiment très réussi. Les chorégraphies de Takahito Ouchi (Kenshin, Enter the Fat Dragon) collent parfaitement au style de Donnie Yen qui, plus son âge avance, adapte parfaitement sa façon de faire. C’est nerveux, punchy, souvent d’une grande violence, avec un décor qui fait toujours partie intégrante de ce qui se passe à l’écran. Certes, Donnie Yen est doublé dès que cela devient un peu trop virevoltant (ce qui est logique à 60 ans passés), mais ça garde cette grande brutalité et cette hargne qu’on lui connait depuis pas mal d’année. Le final dans le métro vaut à lui seul le visionnage du film pour qui aime un tant soit peu le cinéma martial de Hong Kong.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les scènes d’action… ♥ Un excellent casting de têtes connues ♥ Plutôt bien mis en scène ♥ Des moments touchants |
⊗ … sauf la première ⊗ Trop bavard pour pas grand-chose ⊗ Donnie Yen frôle l’auto-parodie |
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Si tout le côté juridique du film n’avait pas un peu plombé l’ensemble par sa lourdeur, The Prosecutor aurait pu être un immanquable de la filmo de Donnie Yen. En l’état, c’est juste un divertissement sympathique aux très bonnes scènes d’action. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le vieux monsieur que Donnie Yen promène à deux reprises en fauteuil roulant dans le film est son vrai père.
Titre : The Prosecutor / 誤判
Année : 2024
Durée : 1h58
Origine : Hong Kong / Chine
Genre : Procès et kicks dans la gueule
Réalisateur : Donnie Yen
Scénario : Edmond Wong
Acteurs : Donnie Yen, Julian Cheung, Francis Ng, Michael Hui, Michael Cheung, Kent Cheng, Ray Lui, Mark Cheng, Lau Kong, Yu Kang, Adam Pak, Lam Ka-Hei