[Film] The Primevals, de David Allen (2023)

Au plus profond des montagnes de l’Himalaya, un groupe de sherpas réussit à se saisir d’une créature humanoïde colossale et à la tuer. L’énorme dépouille — et surtout son cerveau qui semble porter des marques de chirurgie — est acheminée jusqu’au laboratoire de la docteure Claire Collier. Celle-ci est convaincue qu’il s’agit bien d’un spécimen de yéti. D’autres personnes se réunissent, dont Rondo Montana, un chasseur de gros gibier, et Matt Connor, un ancien étudiant de Collier ayant toujours cru dur comme fer à l’existence de l’abominable homme des neiges. Une expédition de recherche scientifique est aussitôt mise sur pied dans le but d’identifier d’autres yétis, mais l’intrépide docteure et son équipe découvriront davantage que ce qu’ils avaient espéré. Dans les montagnes, après avoir localisé une tribu d’hominidés primitifs, ils feront une autre trouvaille d’autant plus effrayante : des êtres que nul n’aurait jamais pu imaginer


Avis de John Roch :
Protégé de Ray Harryhausen, David Allen s‘est imposé comme un petit génie de la stop motion dont le travail peut être admiré dans des productions tels que Willow, Chérie, j’ai Rétréci les Gosses, Le Secret de la Pyramide ou encore Hurlements. Mais c’est surtout chez Full Moon que David Allen a officié, sur les sagas Puppet Master et Subspecies, Dolls, Robot Jox ou Doctor Mordrid. Mais plus que la stop motion, David Allen envisage très tôt la réalisation et soumet à Charles Band l’idée de The Primevals dès 1978, qui refuse car peu enclin a investir un million de billets et dix à douze semaines de tournage alors qu’il produit un film pour cinq fois moins de temps et d’argent. Le projet The Primevals n’était pas mort pour autant et commence à prendre forme en 1993, époque à laquelle la Full Moon est au top de sa forme financière, notamment grâce à un deal avec la Paramount qui distribue les productions de Charles Band. Les galères commencent alors, Charles Band accorde 2 ans de post-production à David Allen mais perd entre temps son accord de distribution avec la Paramount, ce qui freine l’avancement de The Primevals.

Mais l’ultime coup de grâce vient avec le décès de David Allen en 1999, depuis Charles Band essaie de terminer ce film en hommage à son collaborateur et ami de longue date, chose qui se concrétise enfin en 2018 suite au succès d’une campagne participative, suite à laquelle il n’engage pas n’importe quel tâcheron mais Chris Endicott qui a travaillé avec David Allen sur les productions Full Moon et sur The Primevals. Il y a donc de la sincérité de la part de Charles Band derrière ce film tardif qui est avant tout un hommage posthume, il y en avait aussi de la part de David Allen qui rend quant à lui hommage aux films fantastique et d’aventure de son enfance. Mais si la passion, l’énergie et les meilleures intentions sont là, elle n’en font pas un bon film pour autant. C’est un métrage qui manque avant tout de rythme. The Primevals est pensé comme un film d’aventure au détail près qu’il ne s’y passe pas grand-chose. Il y a de beaux décors naturels mais cette expédition de scientifiques accompagnés de guides, l’un de chasse et l’autre local et de Walker Brandt, dont le nom ne parlera pas mais elle est mimi et son rôle n’est de toute façon pas clairement défini, sur les traces du yéti qui va les emmener sur d’autres qui amènent à une civilisation extra-terrestre (qui ressemble à des mini Godzilla, période Jun Fukuda) n’est pas intéressante.

C’est mou et les dialogues se résument à décrire ce qu’il se passe à l’écran ou à assommer le spectateur à coup d’explications scientifiques à dormir debout. Passé une introduction prometteuse, The Primevals ne démarre réellement qu’à 30 minutes de la fin pendant laquelle toute l’ambition de David Allen explose. Le métrage propose des effets spéciaux qui conservent un charme intact, l’expertise de Allen dans la stop motion trouve ici un zénith en terme de détail et d’animation qui en impose. En tant que film posthume, de voir le film inachevé résumant à lui seul tout le talent d’un artiste parti trop tôt est le principal. The Primevals remplit son contrat bien que concrètement il reste assez ennuyeux pendant une bonne partie du temps. Le film est également ce que la Full Moon a balancé de plus respectable depuis longtemps, ce qui n’est pas si étonnant puisqu’il renvoie à une époque ou les productions de Charles Band étaient encore des séries B respectables pour la majorité. Et rien que pour ça, ça mérite un petit coup d’œil

LES PLUS LES MOINS
♥ L’ hommage posthume à David Allen
♥ Des effets spéciaux qui ont du charme
♥ Un film qui renvoi à l’époque ou Charles Band produisait des séries B respectables
♥ La dernière demi heure
♥ La sincérité derrière le projet
⊗ Un film la plupart du temps ennuyeux
⊗ C’est mou
⊗ Des dialogues à dormir debout

The Primevals est un film posthume sincère de la part de Charles Band qui rend hommage au petit génie de la stop motion qu’était David Allen. Un métrage non pas sans défauts mais avec du charme, qui renvoie à une époque où la Full Moon produisait des séries B respectables.



Titre : The Primevals
Année : 2023
Durée : 1h30
Origine : USA
Genre : Hommage
Réalisateur : David Allen
Scénario : David Allen et Randall William Cook
Acteurs : Juliet Mills, Richard Joseph Paul, Leon Russom, Walker Brandt, Tai Thai, Eric Steinberg, Robert Cornthwaite
The Primevals (2023) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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