Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.
Avis de Rick :
Ah la saga Predator. On peut dire ce que l’on veut, mais elle est encore plus bancale que la saga Alien. Après le premier opus signé McTiernan, culte, la 20th Century Fox ne tarde pas à commander un second opus. Personne ne revient, et la réalisation arrive entre les mains de Stephen Hopkins, alors faiseur débutant, dont la carrière oscillera entre l’honnête (La Nuit du Jugement) et le vraiment pas fameux (Perdus dans l’Espace). Un second opus qui divise, mais que personnellement, j’aime beaucoup. Puis c’est le vide pendant des années, jusqu’aux deux opus peu fameux AVP, contre Alien donc. Il faut en vérité attendre 2010 pour voir Predators, un film pas si mauvais, bien que simple remake déguisé du premier opus assez souvent. Lorsque la 20th Century Fox annonce un nouvel opus, avec Shane Black à la mise en scène, c’est parfait. Le réalisateur scénariste a en effet en parti créé le Buddy Movie dans sa forme que l’on connait (il a écrit L’Arme Fatale 1 et 2, réalisé Kiss Kiss Bang Bang, The Nice Guys), il est un réalisateur qui sait gérer un gros budget, et surtout, il était acteur dans le tout premier Predator. Il annonce vouloir un film R-Rated comme le premier (et donc très violent). Mais le film tarde à sortir une fois sa production achevée, et en effet, la 20th Century Fox réclame des reshoots, et apparemment, c’est tout le troisième acte qui est retourné, intégralement. Ça fait pas mal. À sa sortie finalement, public et critiques ne sont pas tendres envers le film, certains n’hésitant pas à dire que le film leur a fait réévaluer le second opus qu’ils n’aimaient pas jusque là. À cette période de sortie de remakes/reboots/suites, The Predator semble donc être le film qui fait tâche, à côté d’Halloween signant le retour de Jamie Lee Curtis et de John Carpenter dans la saga, ou du remake de Suspiria qui se prend des avis positifs.
J’y suis donc allé à reculons, mais je l’ai vu. Et si je peux affirmer que le film n’est pas vraiment bon sur pas mal d’aspects, je ne peux nier par contre son capital divertissant, même dans ses mauvais points. The Predator, mauvais film et bon nanar ? Pas si sûr, puisque dans le fond, on retrouve par moments la formule Shane Black, avec son humour. Donc, de l’humour volontaire. Un film donc difficile à bien classer, difficile à aimer (encore plus pour le fan du premier film), mais divertissant. Il raconte quoi donc ce nouveau Predator ? Un vaisseau Predator se crash sur Terre. Il est récupéré par l’armée pour être étudié, tandis qu’un militaire l’ayant trouvé s’est envoyé à lui-même une partie de l’équipement du vaisseau, pour couvrir ses arrières si l’armée veut se débarrasser de lui. Sauf que le Predator s’échappe, veut son équipement, le fils du militaire récupère tout ça pour ne pas faciliter les choses, et que le Predator en question est un fugitif bientôt rejoint par un Predator chasseur de prime qui veut sa peau, et détruire toute trace de sa venue et de ce qu’il était venu faire ici. À la lecture du pitch, pourquoi pas. Ça nous promet deux Predator, de l’action, des morts, des militaires encore, un enfant (car Shane Black aime les enfants). Dans les faits, c’est un peu plus différent, Shane Black et son coscénariste Fred Dekker (qui lui doit rester scénariste, car sinon il a réalisé Robocop 3) ayant décidés de mélanger les genres. The Predator est donc à la fois un film d’horreur (peu convaincant), un film d’action (parfois efficace), une comédie (parfois bien stupide), en plus d’être une suite aux trois précédents opus. Tout un programme. Et sans mentir, malgré de gros défauts, comme des personnages clichés et peu intéressants, la première heure tient plutôt bien la route. Ça va vite, ça ne traîne jamais en longueur malgré la multitude de personnages à introduire (souvent pas très réussis). Et ironiquement, ça fonctionne tant qu’il n’y a qu’un seul Predator à l’écran.
On a un peu de gore, une équipe de militaires burnés (en route normalement pour la prison), une scientifique jouée par Olivia Munn qui devient soudainement une experte en arme à feu en deux scènes, quelques scènes surprenantes, et des scènes à l’humour totalement WTF qui peuvent déclencher des fous rires, ce qui n’est, on est d’accord, pas forcément le but d’un film Predator à la base. Car voir le Predator se servir d’un bras coupé avec un pouce en l’air pour signaler à un chauffeur de camion que tout va bien à l’arrière, c’est fait avec humour, mais ça reste incroyablement con. L’humour est bien entendu également là dans les personnages, avec notamment le personnage joué par Thomas Jane qui est atteint du syndrome de la tourette. Tout un programme, donnant des scènes bien stupides, et malheureusement aussi qui s’étirent parfois en longueur. Quand à la violence donc, celle promise par le réalisateur, elle est présente, ça gicle, ça coupe, mais avec le ton comique et décontracté de l’ensemble, elle n’a pas le même effet qu’autrefois, c’est une violence plus de comic book. Mais la première heure fonctionne oui. Jusqu’à l’arrivée du chasseur de prime Predator. Un Predator beaucoup plus grand, plus brutal, accompagné de deux chiens (pour la chasse donc, traquer les proies).
Si Shane Black tease parfaitement bien son apparition, via des ombres, le sol qui tremble, et bien malheureusement dés que ce nouveau Predator est à l’écran, on ne peut s’empêcher de ne voir là qu’une créature géante en CGI peu convaincante, parfois mal finalisée, et qui semble beaucoup trop légère pour sa taille. En fait, juste un Predator plus gros que le précédent, ce qui n’ajoute pas de grosses nouveautés dans le design ou dans ses actions. Et c’est à partir de là et avec son dernier acte que les défauts du film explosent carrément à l’écran. Un chien de chasse Predator bien méchant mais qui après une balle dans la tête devient tout gentil, des personnages qui se téléportent par magie, un Predator géant qui utilise de super fonctionnalités qui jusque là n’étaient utilisées qu’avec le casque, sauf qu’il n’en a pas de tout le film. Les incohérences se multiplient, les trous de scénario aussi, et la dernière partie en forêt, de nuit, se fait bien moins convaincante, et l’action parfois moins lisible. Tout s’enchaîne comme un bête blockbuster, et même l’humour est quelque peu délaissé pour faire place à un film d’action lambda peu convaincant. Et c’est dommage. Alors oui, l’ensemble reste divertissant, on a vu bien pire, et le film semble assumer pleinement sa bêtise, mais ça n’en fait clairement pas quelque chose de vraiment bon, et ça reste à des années lumières du premier Predator, et même du second. Du coup, pas étonnant que le film se fasse descendre par une horde de fan qui espérait une suite certes osée mais qui resterait dans le même ton. Sauf que The Predator est une comédie d’action SF peu subtile, et non pas un film d’action SF comme le premier qui s’amusait à briser les codes. Moi personnellement, je sais que c’est mauvais, mais dans le fond j’aurais passé un moment divertissant. Et vu le peu que j’attendais du film, et bien ça me va.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Parfois c’est gore ♥ Incroyablement débile ♥ Rythmé ♥ Quelques idées par-ci par-là |
⊗ Parfois trop lourd et débile ⊗ Les trous de scénarios et incohérences ⊗ Le dernier acte, raté ⊗ Le Predator géant en CGI |
The Predator est une suite bien différente des originaux. Lorgnant bien plus vers la comédie, que ce soit de situations ou de dialogues, c’est souvent ultra débile, en plus d’être gore, et plutôt rythmé. Malheureusement, il faudra fermer les yeux malgré tout sur de très nombreux défauts. Divertissant à défaut d’être un bon film donc. |
Année : 2018
Durée : 1h48
Origine : U.S.A.
Genre : Science Fiction
Réalisation : Shane Black
Scénario : Fred Dekker et Shane Black
Avec : Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia munn, Jacob Tremblay, Keegan-Michael Key, Sterling K. Brown, Thomas Jane et Alfie Allen
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