Deux sœurs sirènes travaillant dans un nightclub doivent affronter de bien cruelles et sanglantes décisions lorsque l’une d’elles tombe amoureuse d’un beau jeune homme.
Avis de Rick :
The Lure, voilà bien le genre de film qui attire l’œil lorsque l’on est un brin curieux. Car ce n’est déjà pas tous les jours que l’on peut mettre ses yeux sur un film en provenance de la Pologne, alors quand en plus, le film s’avère être un conte pour adultes avec deux sirènes, du sang, le tout enrobé de comédie musicale et d’un contenu volontairement un peu kitchounet dans son visuel, avouez que la curiosité est à son comble. Si l’on ajoute à tout ça des avis plutôt positifs, de très bons retours de festivals (le film était présenté à Paris à l’Étrange Festival, mais débile que je suis, je l’ai raté), on est d’autant plus curieux. Surtout quand mon passif avec le cinéma Polonais est légèrement compliqué, puisqu’il n’est constitué que de la saga Fantom Kiler. Mais si, vous savez, ces vrais/faux films tournés par Roman Nowicki (qui est un pseudo), soi-disant Polonais, mais qui seraient en réalité d’origine Anglaise, tournés avec des actrices Russes et Polonaises, redoublés ensuite pour un résultat calamiteux. Et bien The Lure, c’était l’occasion de rattraper le coup. Alors, est-ce que les festivaliers se sont emballés pour rien ou bien nous avons un vrai ofni devant les yeux. Ni l’un ni l’autre. The Lure alterne le bon voir très bon, m’aura au départ enchanté, avant en quelque sorte de s’effondrer sous ses ambitions, ou disons plutôt, face à l’histoire qu’il voulait raconter, pourtant pas inintéressante. Car pendant la moitié du métrage, on a un pur film musical comme il nous était vendu, et qui parvient en plus à se justifier. Oui, ça chante, beaucoup, mais le film se déroulant dans un nightclub avec ses nombreux numéros sur scène, pas de soucis. Les chansons sont dynamiques, souvent délicieusement kitch, et le temps défile à la vitesse de l’éclair, surtout que malgré un budget que l’on devine faible, c’est plutôt bien emballé.
Ironiquement, l’histoire est alors totalement en retrait. On se retrouve plutôt face à un film musical, un film qui ne tient qu’à son concept. Son concept ? Deux femmes, deux sœurs plutôt, deux sirènes, se retrouvent à travailler dans une boite de nuit. Leur particularité attire tout de suite l’attention. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit deux vraies sirènes chanter et se baigner avec leur longue queue sur une scène. Après le show, la nuit, elles sortent souvent pour séduire de jeunes hommes et les manger. Le nom des sœurs ? Silver et Gold, Argent et Or donc. Il faut dire que ça leur correspond, elles attirent la clientèle et donc l’argent dans le club. Pendant 45 minutes, le métrage met son scénario en arrière plan, se contentant alors d’alterner morceaux musicaux assez punchy (oui, j’ai acheté l’ost sur Bandcamp), quelques mises à morts sanglantes mais peu choquantes, et forcément, de part l’attribut physique de nos jeunes demoiselles, pas mal de nudité, puisque lorsqu’elles dévoilent leur queue, les voilà nue, seins à l’air, et même sur scènes avant la transformation, nous avons là du nu intégral, atténué par le fait qu’elles n’ont pas de sexe. Une entre-jambe toute lisse, voilà qui est inhabituel. Un contenu sexuel malgré tout assez présent, mais qui se justifie facilement par son concept donc, mais également par l’histoire, qui nous arrive au départ par toutes petites bribes, avant de prendre le pas par la suite sur la musique et l’ambiance. Puisque si une sirène tombe amoureuse d’un homme, c’est le début des ennuis. Et Silver, jouée par Marta Mazurek, tombera amoureuse d’un musicien du club, et sera prête à se plier en quatre pour lui. Ou plutôt, à subir une opération visant à lui retirer sa queue et de l’échanger avec le bas du corps d’une femme, afin de… vous voyez ! Sauf que les légendes disent que si la sirène est amoureuse d’un homme, elle perdra sa voix, et que si celui-ci choisit finalement une autre femme pour être sienne, la sirène périra.
Un concept simple, et plutôt en arrière plan au départ. Faisant de la première partie de The Lure une bouffée d’air frais. Ça chante, ça danse, c’est un peu kitch, on a des ambiances colorées un brin surréalistes, un peu de sang, beaucoup de nudité, mais l’ensemble passe comme une lettre à la poste. Mieux, certains passages musicaux sont véritablement entrainant. Et tout à coup, un virage s’opère. L’ambiance joyeusement pop et colorée fait place à un contenu plus mélancolique et rock, et l’histoire prend le pas. Les chansons s’espacent alors un peu plus, et le film veut absolument nous raconter son histoire. Qui n’est pas inintéressante en soit, on a même quelques passages plutôt réussis, comme l’opération de Silver pour qu’elle devienne plus humaine, ou encore quand elle se fait plus ou moins virée du club, ayant perdue sa voix. Mais une partie de la magie du métrage a alors foutue le camp. Et c’est dommage. Comme si le métrage était déséquilibré, entre ce qu’il raconte (la seconde partie) et le style qu’il voulait s’octroyer, la comédie musicale (la première partie), sans trouver le bon équilibre entre les deux. Ça n’en fait aucunement un mauvais film, mais ça abaisse le verdict final, le film perdant de sa magie. Même si mine de rien, des comédies musicales clairement pour adultes, ça ne court pas les rues, et en voir une fait clairement du bien. Surtout qu’encore une fois, c’est correctement emballé (quelques jolis plans, photographie agréable), les chansons sont très sympathiques pour la plupart, et les actrices principales ont un charme assez magnétique, ce qui correspond totalement aux personnages. Bref, pour vous citer une des premières chansons du film : I Feel Love !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des chansons entrainantes ♥ Une première heure pop ♥ Plutôt bien filmé ♥ Les deux actrices ♥ Bon concept |
⊗ Une dernière partie moins convaincante ⊗ Vers la fin, ça chante moins |
The Lure, c’est un mix improbable, un conte pour adulte plein de sang et de nudité, le tout enrobé de chansons pop car oui, c’est une comédie musicale, et c’est Polonais. Et même si tout ne tient pas sur la durée, c’était très sympa. |
Titre : The Lure – Corki Dancingu
Année : 2015
Durée : 1h32
Origine : Pologne
Genre : Comédie Musicale
Réalisation : Agnieszka Smoczynska
Scénario : Robert Bolesto
Avec : Marta Mazurek, Michalina Olszanska, Kinga Preis, Andrzej Konopka et Jakub Gierszal
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