Un dernier kumite, un dernier combat
Avis de John Roch :
Présenté comme un film d’arts martiaux rétro dans le style de Bloodsport, Kickboxer et Karaté Tiger, The Last Kumite c’est la promesse de faire revivre le film de kickboxing de la fin des années 80 et 90 et de rendre hommage à ce genre star des vidéo-clubs. Le métrage a été produit via un financement participatif qui a récolté un peu plus de 175,000 Dollars, ce qui a permis à Ross W. Clarkson de réunir Cynthia Rothrock, Billy Blanks, Mathias Hues, Kurt McKinney, Mohammed et Abdel Qissi. C’est peu, mais le maigre budget n’a sans doute pas permis d’ajouter quelques têtes bien connues du genre à son casting. Il y a cependant d’autres surprises, coté musique pour celles-ci avec la participation de Paul Hertzog à qui l’on doit les scores de Bloodsport et Kickboxer, et celle de Stan Bush qui a posé sa voix sur certaines des meilleures chansons de l’espoir typiques des 80’s (« Never Surrender » dans Kickboxer: yeah!, « Fight To Survive » de Bloodsport : fuck yeah!). La musique sera par ailleurs l’une des seules choses à sauver de The Last Kumite qui, dans le fond, fait ce qu’il peut pour ressembler à un produit de vidéo-club. Ça va de petits détails qui tentent de faire revivre la vibe des films de l’époque ou la présence au générique de David Yeung, Bolo Jr. de son second prénom, au scénario qui ne va pas chercher bien loin puisque The Last Kumite est un mélange de Bloodsport et de Kickboxer.
Les meilleurs combattants du monde sont approchés par Mathias Hues pour participer à un Kumite avec à la clé 1 millions de dollars pour le gagnant. Ceux qui refusent sont motivés par le kidnapping de leurs proches, dont le héros qui va trouver en Billy Blanks la seule personne capable de lui apprendre à se battre pour affronter le champion de Mathias Hues, ancien élève de Cynthia Rothrock qui va rejoindre pour le coup le camp des gentils, parmi lesquelles Kurt McKinney qui cherche à libérer sa femme. Oui, dans The Last Kumite, le casting pour lequel on lance pourtant le métrage est présent dans des rôles secondaires. Quant à Mohammed et Abdel Qissi, c’est à peine si ils font partis du décor. Il ne faudra pas compter sur leurs compétences martiales puisque le film nous donne ce pourquoi il a été créé uniquement dans ces derniers instants, il ne faudra d’ailleurs surtout pas cligner des yeux pour voir Cynthia Rothrock en action. C’est donc la jeunesse qui a le premier rôle dans The Last Kumite, des acteurs aux compétences martiales bien présentes mais au jeu limité, tout comme leurs aînés finalement. Mais la palme du n’importe quoi revient à Mike Derudder dans le rôle de boss de fin psychopathe. Bloosport avait Chong Li, Kickboxer Tong Po, The Last Kumite a Dracko qui en fait des tonnes dans le surjeu jamais crédible. Mais ce que celui qui est surnommé la machine de guerre Belge gagne en ridicule, il le compense par sa prestance imposante lors de bastons pas déshonorantes dans le fond.
Les combats sont brutaux (ça bouffe des yeux, ça arrache des baballs), bien chorégraphiés et les différentes disciplines sont bien mises en valeur si ce n’est un détail qui cloche : la réalisation ne suit pas. Ross W. Clarkson n’est pas un étranger aux film d’action, son CV est même bien fourni au département caméra et direction de la photographie notamment sur des films de Isaac Florentine et cela se ressent dans le style de mise en scène proposé ici. Le problème, c’est qu’à force de se concentrer sur les mouvements d’un artiste martial, Ross W. Clarkson a tendance à oublier le reste, en résulte des bastons bizarrement cadrées où la plupart du temps seule la moitié de l’action est captée, en plus de donner l’impression d’avoir été tournées à l’arrache. Car The Last Kumite ne trahit pas son manque de budget. Visuellement c’est assez vilain, le lieu où se déroule le Kumite ressemble à une salle de théâtre, c’est tourné dans un lieu désaffecté qui ressemble de très loin a des ruines mystiques, bref techniquement c’est pas la joie mais en plus de ça, les combats sont bâclés et finalement pas si nombreux que ça. The Last Kumite est un film qui démarre trop tardivement et quant au scénario, il ne raconte plus rien et tourne en rond très rapidement, les scènes d‘exposition tiennent trop du remplissage et on s’ennuie rapidement, que le film décolle enfin ne changera rien à de trop régulières baisses de rythmes. Finalement, The Last Kumite ne dépasse jamais le stade de film de seconde zone destiné à alimenter le marché de la vidéo. Certains diront que c’est raccord avec le genre auquel le film rend hommage mais c’est raté, et si on est pas dans la médiocrité d’une production Cine Excel, on est pas chez PM Entertainment non plus.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les anciennes gloires des vidéo-clubs… ♥ Des bastons dans le fond pas déshonorantes… ♥ La musique |
⊗ … réduits à des rôles secondaires ⊗ … mais mal mises en scène ⊗ Le rythme ⊗ Ça tourne vite en rond ⊗ Ça joue pas très bien ⊗ Ça met trop de temps à démarrer ⊗ C’est cheap |
|
|
|
| The Last Kumite ne dépasse jamais le stade de film de seconde zone destiné à alimenter le marché de la vidéo. Certains diront que c’est raccord avec le genre auquel le film rend hommage, mais c’est raté et si on est pas dans la médiocrité d’une production Cine Excel, on est pas chez PM Entertainment non plus. | |
Titre : The Last Kumite
Année : 2024
Durée : 1h45
Origine : USA
Genre : Hommage raté
Réalisateur : Ross W. Clarkson
Scénario : Ross W. Clarkson et Sean David Lowe
Acteurs : Mathis Landwehr, Matthias Hues, Kurt McKinney, Billy BlanksCynthia Rothrock, Monia Moula, David Kurzhal, Mike Derudder, Kira Kortenbach
