Tyler est un fanatique de film, obsédé par l’idée de trouver une copie complète d’un tristement célèbre film d’horreur intitulé The Hills Run Red. Cette obsession va les conduire, deux amis et lui, dans la région où a été tourné le film. Ils réalisent trop tard que le tournage n’a jamais cessé et qu’ils doivent survivre à une cauchemardesque attaque s’ils ne veulent pas faire partie du film à tout jamais.
Avis de Cherycok :
Depuis que le Scream de Wes Craven a relancé le genre en 1996, le marché du DTV est inondé de slashers de plus ou moins (surtout moins) bonne qualité. Certes, peu au final arrivent chez nous, mais outre Atlantique, ce sont des dizaines de bobines du genre qui arrivent chaque année sur les étals ou en VOD. Difficile de dénicher les bons éléments sans s’être tapé trois ou quatre bouses auparavant, mais en fouillant un minimum, certains titres sortent du lot. Laid to Rest, Hatchet, Détour Mortel, Girl House, See No Evil, Sorority Row, Behind the Mask, ou encore The Hills Run Red de Dave Parker. Ce dernier est d’ailleurs un hommage et une déclaration d’amour aux slashers des années 80, période pendant laquelle le genre a vécu ses heures de gloire. Un film dans lequel le réalisateur va se jouer des différents clichés et poncifs pour les retourner contre ses personnages, le tout agrémenté de twists plus ou moins bien sentis et un refus catégorique de happy end. Le résultat n’est pas exempt de défauts, mais néanmoins très sympathique et agréable à regarder. Bon, il est vrai que les nombreux plans boobs y sont pour quelque chose, mais que voulez-vous, nous sommes dans un slasher !
D’entrée de jeu, The Hills Run Red nous sort du bon craspec bien glauque, avec un jeune garçon devant un petit miroir se découpant au ciseau la peau du visage, le tout agrémenté d’une bande son un peu tordue à base de comptine chantée par une voix inquiétante. Puis le film change radicalement de ton pour s’intéresser à Tyler, un amateur de bobines horrifiques bien décidé à percer les secrets d’un étrange film de 1982, The Hills Run Red, dont le casting a mystérieusement disparu suite au tournage, tout comme le réalisateur, à l’exception de la fille de ce dernier, travaillant aujourd’hui dans un club de Striptease. Un film jamais sorti à cause de la pression de la censure et qui obsède complètement Tyler au point que ce dernier décide de partir en road trip avec sa petite amie et son meilleur ami Nano afin d’en faire un documentaire. Ils récupèrent Alexa, la fille du réalisateur, et les voilà partis, avec pour seules informations quelques photos d’archives et les souvenirs flous de Alexa, à la recherche des lieux de tournage, dans un trou perdu à 150km de toute civilisation, en pleine forêt. Petit à petit, ils vont s’apercevoir que si les acteurs d’époque ont disparu, c’est peut-être qu’ils ont été sacrifiés pour le film, ce qui expliquerait les effets spéciaux si réalistes dans la bande annonce de ce petit budget de 1982.
Sauf que ce qui devait arriver arriva, après avoir été la cible des rednecks du coin voulant explorer les parties intimes des jolies demoiselles du groupe, le mystérieux meurtrier du film Babyface, un gros molosse orné d’un masque de poupée de porcelaine, refait étrangement surface et sème la panique chez nos quatre compères. L’appel à la Police menant à un cul de sac, ils vont être obligés de trouver refuge dans l’unique bâtisse des environs, un grand corps de ferme, où tout ne se passera pas comme ils l’auraient espéré… Le film finira comme il a commencé, par une scène bien macabre, au milieu du générique de fin.
Dave Parker a beau être dans le milieu du cinéma depuis le début des années 90, occupant divers postes tel que scénariste (House of the Dead), acteur (Chickboxer), monteur sur divers making of (Kingdom of Heaven) ou encore assistant réalisateur (Bimbo Movie Bash, aux côtés de Mike Mendez), ce n’est qu’en 2000 qu’il se lance seul en réalisant le sympathique Les Morts Haïssent les Vivants. Mais ce n’est que 9 ans plus tard qu’il décide de mettre sur pellicule avec son deuxième film son amour pour les slashers des années 80 avec The Hills Run Red, un film qui pourrait être le croisement entre The Blair Witch Project (pour le coup du film perdu), Vendredi 13, Massacre à la Tronçonneuse et Carnage. Car oui, Dave Parker connait ses classiques et va s’amuser avec tous les clichés qui ont fait le succès des slashers. Il y a toujours un plan nichon gratuit dans un slasher ? Attendez, je vous en mets des caisses dans la première demi-heure histoire qu’on soit débarrassé de ça ; nos protagonistes en tant qu’experts du genre savent que les lampes de poche tombent toujours en panne et donc achètent des fusées éclairantes ; ils s’amusent du fait qu’ils aient du réseau sur leur téléphone alors que d’habitude c’est toujours un « no signal » qui s’affiche, et ça va se retourner contre eux ; nos jeunes héros se moquent du fait que, une fois de plus, c’est encore un enfant abusé qui devient une invulnérable machine à tuer, …
Dave Parker joue avec les attentes des fans du genre pour mieux les prendre à contrepied. Il s’amuse également des différences entre les slashers d’antan, brutaux, donnant une part importante aux moments intenses, dramatiques, représentés par le réalisateur du film (dans le film), et les slashers contemporains qui se contentent d’aligner des morts, si possible sadiques et très visuelles, en se foutant complètement du reste, représentés par un autre personnage dont nous tairons l’identité histoire de ne pas spoiler ceux qui seraient tentés par l’expérience.
Concrètement, il y a du bon et du moins bon dans The Hills Run Red. Du coté des points positifs, c’est le côté sans prétention et sans esbroufe du film qui n’a clairement pour objectif que de satisfaire son public avec une bonne maitrise en termes de mise en scène. Les meurtres, élément principal de ce genre de film, sont des plus intéressants, parfois brutaux, parfois lents et sadiques, souvent très graphiques (l’écartèlement aux crochets) et souvent très sanglants. Les effets gores mixent plutôt habilement effets numériques et old school, et Babyface, malgré un accoutrement qui pourra diviser, en impose clairement par son charisme. Pas du niveau du classieux Chromeskull du Laid to Rest de Robert Hall sorti la même année mais il se défend. William Sadler (58 Minutes pour vivre, Les Evadés) est, comme à son habitude, absolument génial, trouvant ici un de ses meilleurs rôles de méchant. Mais celle qui impressionne le plus, c’est Sophie Monk (Sexy Movie, Spring Breakdown), une mannequin chanteuse s’essayant parfois à la comédie. Pourtant, à sa première apparition, avec son look de Barbie sans cervelle, on n’aurait pas misé un kopeck sur elle. Et pourtant, la bougresse fait le job contrairement au reste du casting qui n’apporte que peu d’émotion, au point qu’on se fiche éperdument de leur sort. Citons également un excellent score de Frederick Wiedmann (Hostel 3, Mirrors 2).
Mais également quelques points qui fâchent. Certaines situations ne sont pas très subtiles et The Hills Run Red fait preuve dans sa première partie de nombreuses facilités scénaristiques. La cure de désintox express par exemple, le lieu de tournage retrouvé grâce à deux arbres précis qui, si on regarde bien, ressemblent écore pour écorce aux milliers d’autres qui les entourent, … Le film enchaine les twists dans sa dernière partie, certains plutôt sympas, d’autres beaucoup trop prévisibles. Les twists dans le cinéma sont intéressants quand ils sont placés avec parcimonie au bon endroit au bon moment, mais les enchainer leur fait perdre petit à petit tout leur impact. C’est dommage car on sentait cette réelle envie de bien faire les choses de la part de Dave Parker et un amour pour le slasher à chacune des scènes du film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les différents hommages ♥ William Sadler ♥ La bande son |
⊗ Les facilités ⊗ Des persos peu attachants |
Dans la masse de slashers qui sortent chaque année, The Hills Run Red fait partie du haut du panier de l’année 2009 aux côtés de Laid to Rest. L’hommage au genre est réussi, les clins d’œil nombreux, et le film est un bon divertissement, parfait pour les soirées pluvieuses qui s’annoncent. |
Titre : The Hills Run Red
Année : 2009
Durée : 1h21
Origine : U.S.A
Genre : Slasher 80’s
Réalisateur : Dave Parker
Scénario : David J. Crow, John Dombrow
Acteurs : Sophie Monk, Tad Hilgenbrink, William Sadler, Janet Montgomery, Alex Wyndham, Ewan Bailey, Danko Jordanov, Mike Straub, Hristo Mitzkov