[Film] The Cyprus Tigers, de Phillip Ko Fei (1990)


Une équipe de flics chinois basée à Chypre, connue sous le nom de « Cyprus Tigers », et un homme d’affaires véreux, accompagné de ses hommes de main japonais, sont à la recherche d’un ensemble de plaques d’impression de fausse monnaie.


Avis de Cherycok :
Qui s’intéresse un peu au cinéma de Hong Kong connait forcément cette bonne vieille trogne de Phillip Ko Fei, omniprésent dans les années 70/80/90 et apparaissant dans pas moins de 250 films. Également chorégraphe et directeur de l’action sur plusieurs dizaines de films, il est également réalisateur de 54 films souvent considérés de seconde zone par les amateurs de ciné HK. Des productions souvent à petit budget, régulièrement tournées à la va-vite, mais certaines valent malgré tout le détour à l’instar de Final Run (1989). Mais il faut avouer que, le plus souvent, c’est assez moyen, pour ne pas dire mauvais. Dans le tas de ces productions bas de gamme, il y a The Cyprus Tigers qui, malgré son casting des plus alléchants, nous offre une comédie d’action certes parfois réjouissante, mais malgré tout la plupart du temps assez navrante. Le résultat est ce qu’il est, une bobine un peu difforme qui ne vaut peut-être pas qu’on y perde 1h32 de son temps.

Phillip Ko Fei a, semble-t-il, eu envie de se payer quelques vacances à Chypre et il a dû se dire que, quitte à aller dans un lieu dépaysant, autant y tourner un film. Le scénario est ultra simpliste, avec d’un côté un homme d’affaires et ses sbires qui veulent faire de la fausse monnaie, de l’autre un groupe de flics qui cherchent à les arrêter. Et voilà, on fait un film de 1h30 avec ça. Que font ces trois flics chinois à Chypre ? On n’en sait rien du tout. Les intrigues secondaires ne mènent à rien et au final The Cyprus Tigers ne propose pas grand-chose. On a plus l’impression d’assister à une succession de petites scènes où tout le monde fait le con. Comme il ne semblait pas y avoir assez de matière, on rajoute des scènes dans le film qui ne semblent avoir que très peu d rapport avec le reste. On a vraiment parfois cette impression de deux, voire trois en un. Une chose est sûre, c’est que toute la partie où Simon Yam retourne à Hong Kong et dans laquelle on voit Joey Wong aurait pu être dégagée sans que cela ne gêne quoi que ce soit à la cohérence de l’ensemble. Comme souvent dans le cinéma de Hong Kong de la fin des années 80 / début 90, l’humour est extrêmement limite et une fois de plus, ça va souvent trop loin. Entre le côté homophobe de certains moments (c’est apparemment rigolo un flic gay), et d’autres blagues qui versent dans les insultes raciales (l’acteur noir Winston Ellis se fait plusieurs fois traiter de singe), c’est assez gratiné. Si on rajoute un personnage qui s’appelle Dick (bite en anglais), des personnages qui portent des casquettes « boobs » et tout un tas de blagues en dessous de la ceinture, vous aurez compris le niveau de comédie du bousin…

Simon Yam est souvent en roue libre, Conan Lee se la joue Jackie Chan du pauvre, Phillip Ko Fei surjoue le bad guy au possible, et absolument tous les gweilos jouent comme des pipes. Mais au moins Simon Yam semble s’amuser et fait son show typique de cette époque, permettant à certaines scènes comiques un peu bancales de s’en sortir malgré tout. Heureusement, les scènes d’action sont là, bien qu’au final on ait vu largement mieux. Elles sont parfois un peu boiteuses, et on a l’impression de gâchis compte tenu des artistes martiaux présents au casting, mais elles sont clairement le point fort du film. Elles sont bancales car elles sont parfois montées n’importe comment, avec des plans qui s’enchainent sans aucune logique de cinéma. Malgré tout, certaines valent le coup d’œil, comme par exemple ce final entre Simon Yam et Phillip Ko Fei, avec des coups et des chutes qui font mal, et un ensemble suffisamment nerveux pour que cela soit agréable à l’image. Il se dégage du film une certaine folie et beaucoup d’entrain, comme beaucoup de films HK de cette époque, et bien qu’il soit quand même assez raté, il y a toujours ce charme, certes en pointillé, mais qui opère malgré tout, empêchant The Cyprus Tigers de sombrer dans les tréfonds obscurs des bobines HK de seconde zone. Malgré tout, il y a très largement mieux dans le genre vous ne raterez pas grand-chose si vous ne voyez pas cette bobine de Phillip Ko Fei.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques gags funs…
♥ Des scènes d’action sympathiques
♥ Quelques cascades qui font mal
⊗ … mais une majorité qui ne fonctionnent pas
⊗ Mis en scène à la va-vite
⊗ Scénario quasi inexistant

The Cyprus Tigers est une comédie d’action uniquement sauvée par ses scènes d’action tant l’humour au rabais plonge le film dans une mascarade vite fatigante. Le résultat est très moyen et on s’amuse beaucoup moins que le casting qui prend du bon temps à Chypre.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Une longue scène est tournée dans une plage bondée, avec des gens qui semblent filmés à leur insu et une caméra qui s’attarde très souvent sur les poitrines dénudées des touristes. Il y a des chances que tout cela ait été tourné à l’arrache, sans aucune autorisation, et sans qu’on demande à ces pauvres touristes si elles étaient d’accord pour que leurs tétons apparaissent à l’image.



Titre : The Cyprus Tigers / 東方老虎
Année : 1990
Durée : 1h32
Origine : Hong Kong
Genre : C’est les vacances !
Réalisateur : Phillip Ko Fei
Scénario : Charcoal Tan

Acteurs : Simon Yam, Conan Lee, Cheung Chi-Tak, Phillip Ko Fei, Luk Chuen, Joey Wong, Robin Shou, Winston G. Ellis, Sophie M. Crawford, John Ladalski

The Cyprus Tigers (1990) on IMDb


5 1 vote
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments