Chef d’un gang satanique, Luc Crash assassine l’ancien délinquant Jimmy Cuervo et sa petite amie dans le cadre d’un rituel lui offrant des pouvoirs démoniaques. Ramené d’entre les morts par un corbeau, Jimmy prépare sa vengeance.
Avis de Rick :
En 2000, The Crow Salvation, ce n’était pas bon, et on n’en retiendra pas grand-chose, si ce n’est la présence de la future Marie-Jane Watson pas encore mondialement connue à l’époque par le grand public, à savoir Kristen Dunst. Avec son budget de 10 millions et sa sortie en direct to vidéo (enfin, pour la prestance, Dimension Films aura sorti le film dans UNE salle aux Etats Unis, histoire de dire que non ce n’est pas un DTV), il faut croire que ça a malgré tout été rentable. Car très vite, un quatrième opus est envisagé, d’abord avec le rappeur DMX en 2000, avant que le projet tel qu’on le connait ne prenne forme en 2003. En 2005, la bête sort, encore une fois sur un seul écran histoire de, avant de débarquer directement en DVD. Et que dire ? Si l’on pensait que l’on avait atteint le fond avec le troisième opus, Dimension Films et les frères Weinstein prouvent qu’avec un peu de bonne volonté, il est toujours possible de faire pire. Le pire justement dans tout ça, c’est qu’après 100 minutes de torture devant le métrage, un constat s’impose, une question ultime tourmente notre âme. Pain au chocolat ou chocolatine ? Ah non pardon, je me suis trompé d’article. Non, la question que l’on se pose, et dont l’on n’aura probablement jamais la réponse, c’est est-ce que le film a été fait sérieusement ou bien est-ce qu’il nous trolle tout du long ? Car dire que rien ne va est un euphémisme. Alors par où commencer, vu qu’il y a énormément de choses négatives à dire ? L’histoire tient, commençons par-là, c’est simple non un synopsis ? The Crow Wicked Prayer, c’est donc l’histoire de John Connor (Edward Furlong), ancien meurtrier en liberté conditionnelle, qui est fort amoureux d’une Indienne. Tout irait pour le mieux, si le destin ne mettait pas sur sa route un groupe de tueurs sataniques. Un groupe qui contient Angel de Buffy (David Boreanaz), la blonde d’American Pie comme dirait Karim Debbache (Tara Reid), Tank de Matrix (Marcus Chong), un chauve et un asiatique. En guise de rituel, ils tuent le couple, car notre grand méchant Angel, qui se fait appeler, attention, Death (véridique), il veut que Satan se réincarne en lui blablabla.
Ne vous inquiétez pas, ses hommes de main ont des noms tout aussi débiles, avec War, Famine, Pestilence… Du très lourd donc. John Connor va donc revenir grâce au corbeau pour se venger, mais il n’a pas trop envie, au départ il ne comprend pas pourquoi il revient. De l’autre côté, la papounet de sa défunte copine, Indien pur souche, donc fatalement joué par Machete (Danny Trejo) veut se faire justice lui-même, armé d’un magnum dans la main gauche et d’une bible dans la main droite (véridique aussi tout ça hein), tandis que le groupe satanique espère bien accomplir le rituel le soir-même auprès du père de la blonde d’American Pie, El Nino, Mexicain pur souche, donc fatalement joué par Dennis Hopper. Voilà voilà. Si ça a l’air ridicule, c’est normal, ça l’est ! Mais encore, si ce n’était que ça, mais que l’on avait derrière des thématiques intéressantes, surtout que le film tente de rapprocher le mythe de The Crow avec des mythes Indiens, ou si la mise en scène débordait d’idées, que la photographie était grandiose, que les costumes étaient magnifiques, que… oui ben non évidemment ! On pourrait parler du mauvais goût de la mise en scène par exemple, autant à la ramasse lors des scènes d’expositions que lors des scènes d’action montées clairement à la hache, ou avec un monteur qui piquait des micro sieste en plein montage, le coude appuyé sur le bouton pour la vitesse des plans, ce qui expliquerait ce mélange d’accélérés et de ralentis dégueulasse. Pour ce qui est de l’exposition des personnages, ben le film annonce la couleur avec de nombreux manifestants (5 figurants donc) devant une mine, une Tara Reid en mode sniper (essayez d’y croire bordel) et un culte satanique qui vient délivrer Death donc, le tout avec arrêt sur image à chaque personnage et texte à l’écran pour présenter les personnages, leur donner un air cool. Mais vu le texte… Lors de l’action donc, on a des accélérés, des plans saccadés, du ralentis maladroit, sans doute pour étirer des scènes qui en vrai se limitent à trois coups de poings et on n’en parle plus.
Scénario raté, et racontant encore un peu toujours la même chose, mise en scène totalement à la ramasse. Que reste-t-il ? Mais oui, bien entendu, les personnages et les acteurs. Bon, si Tara Reid en tueuse sadique et pro du sniper est une erreur de casting presque aussi grosse que celle d’en faire une scientifique dans Alone in the Dark, qu’Edward Furlong semble se demander la même question que son personnage (pourquoi suis-je revenu ?), il faut parler des autres. Alors souvent, il n’y a pas de développement. Quand il y en a, il y a de quoi rire. Devons nous parler de Danny Trejo en Indien croyant, qui va effectuer au ralenti une bien belle danse pour guérir un corbeau ? Faut-il parler de Dennis Hopper qui… oui parlons de Dennis Hopper, puisqu’il est en réalité le seul intérêt du métrage. Le reste est mauvais, très nanar, mais trop mou du genou pour intéresser. Puis dans les 25 dernières minutes arrive Dennis Hopper, notre sauveur, en roue libre totale, avec des dialogues d’un ridicule extrême qu’il semble prendre plaisir à jouer de manière excessive, pour nous donner la scène de mariage satanique la plus improbable qui soit, en mode « voulez vous prendre machin pour épouser pour vous éclater en enfer et vice versa ? ». Il semble avoir clairement conscience de l’absurdité qu’on lui fait jouer, et du coup il se lâche. Bon, il faudrait bien dire un petit quelque chose sur le grand méchant de l’intrigue, Death, ou Luc, ou Angel, enfin David Boreanaz, qui d’ailleurs a un air et un visage bien trop gentils pour être un grand méchant, et qui se retrouve le plus souvent à porter des vêtements d’un kitch absolu qui achèvent le spectateur et ne permettent clairement pas de le prendre au sérieux une seule seconde. Un bien gros souci quand le métrage en fait 5953 (de secondes, oui j’ai été convertir la durée). On me dira que je le fais exprès, qu’il ne faut pas tirer encore plus sur l’ambulance. Oui, mieux vaut lui défoncer sa gueule à l’ambulance !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Dennis Hopper, quel petit rigolo | ⊗ Un peu toujours la même histoire ⊗ Des personnages risibles ⊗ Des erreurs de casting ⊗ Visuellement hideux ⊗ L’action ratée et maladroite |
Voilà voilà, on dit souvent que les bonnes choses ont une fin, et heureusement, les mauvaises aussi. The Crow Wicked Prayer, quatrième métrage de la saga, prouve qu’il est toujours possible de faire pire, plus ridicule, et d’achever, 11 ans après l’original, la saga. |
Titre : The Crow Wicked Prayer
Année : 2005
Durée : 1h40
Origine : Etats Unis
Genre : Fantastique
Réalisation : Lance Mungia
Scénario : Lance Mungia, Jeff Most et Sean Hood
Avec : Edward Furlong, David Boreanaz, Tara Reid, Marcus Chong, Tito Ortiz, Okamoto Yuji, Dennis Hopper, Emanuelle Chriqui et Danny Trejo
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