[Film] The Chronicle of Evil, de Baek Woon-Hak (2015)

Le chef de police Choi Chang Sik vient d’obtenir une promotion. Il décide alors d’aller boire un verre en ville avec ses collègues afin de fêter la bonne nouvelle. Cependant, alors qu’il rentre chez lui, il tue accidentellement un homme qui l’agresse, en essayant de se défendre. Ayant peur que cette histoire n’entache sa promotion, il nettoie rapidement la scène du drame. Malheureusement pour lui, le lendemain matin, le cadavre de l’homme est retrouvé pendu à une grue devant le commissariat et c’est à Choi que revient la charge de s’occuper du dossier. En essayant de mener l’enquête sur une fausse piste, il va s’attirer les suspicions de son jeune collège, Cha Dong Jae. C’est également sans compter l’apparition d’un homme qui déclare être le meurtrier.


Avis de Cherycok :
Baek Woon-Hak n’est pas ce qu’on pourrait appeler un réalisateur prolifique puisqu’en douze ans de carrière, on ne dénombre que deux films à son compteur. Le premier, Tube, sorti en 2003, n’avait que peu convaincu le public et la critique. Son deuxième, The Chronicle of Evil, arrive donc sur les écrans coréens douze ans plus tard. De courte durée (pour un film coréen), alignant un casting des plus sympathiques, proposant une histoire au rythme ne faiblissant que rarement, il divisera également les foules malgré plusieurs nominations dans divers festivals et un score au box-office plus qu’honorable. Et c’est vrai que dans la masse de polars coréens sortant chaque année, The Chronicle of Evil a du mal à tirer son épingle du jeu. Pourtant, il se montre assez intéressant sur bien des points pour mériter qu’on s’y attarde dessus un minimum.

On y suit un inspecteur de Police, interprété par Son Hyun-Joo (The Phone, Hide and Seek), qui dirige son équipe sur un meurtre qu’il a lui-même accidentellement commis mais qu’il a volontairement caché afin de ne pas pénaliser sa récente promotion. L’enquête qui avance, les possibilités de s’en sortir qui s’amenuisent, des collègues qui commencent à se douter de quelque chose, un passé enfoui qui ressurgit, … La première partie du film est sans doute la plus intéressante car la plus stressante, aussi bien pour le protagoniste principal qui subit ce qui lui arrive tout en essayant de faire au mieux pour aiguiller ses collègues sur de mauvaises pistes, que pour nous qui rentrons immédiatement dans le vif du sujet et nous laissons transporter par l’enchainement des évènements. Rapidement, des questions nous viennent en tête sur l’issue de l’histoire, chaque subterfuge de l’inspecteur pour amener l’enquête où il le veut ne se passant jamais comme prévu.
Jusque là, tout se passait à peu près bien. Son Hyun-Joo n’a pas un charisme monstre, se fait un peu monolithique, mais cela colle pas mal à son personnage. On retrouve toujours avec plaisir l’excellent Ma Dong-Seok (Dernier Train pour Busan, Kundo). Les seconds rôles font le job. Mais rapidement, dès sa deuxième partie, l’histoire commence à s’alambiquer. Aucun problème avec ça, bien au contraire, sauf qu’on a l’impression qu’on essaie de nous embrouiller juste pour nous embrouiller, de manière un peu grossière, avec du twist et du surtwist. Un peu comme si on nous disait « Hey tu as vu, je t’ai bien niqué avec mon retournement de situation hein ? Bah attends, je vais t’en mettre un autre, et puis un autre ! ». Oui, mais trop c’est trop…

Et c’est vraiment le gros problème de The Chronicle of Evil. D’une histoire à priori simple qui tient la route, avec ce qu’il faut de brutalité, de violence, d’histoires parallèles, d’interrogations, le film part dans une direction qu’il aurait mieux fait d’éviter. Le résultat final est loin d’être mauvais et se regarde même très facilement grâce à son très bon rythme, mais il fait une sortie de piste que le réalisateur n’arrive jamais à recadrer. Des personnages arrivent sans qu’ils ne soient jamais développés et là pour le coup, quelques minutes supplémentaires au métrage n’auraient pas été du luxe afin de donner un peu plus de consistance à, par exemple, un méchant qui nous parait bien fade.
Cette seconde partie désacralise tout ce qui avait été construit dans la première, le côté anxiogène très réussi des 45 premières minutes disparait petit à petit, et on suit une enquête donnant un peu cette impression d’être tirée par les cheveux. Ça se suit sans déplaisir grâce au rythme sans temps mort évoqué plus haut, la mise en scène tient la route du début à la fin, avec quelques sympathiques envolées lyriques, une photographie réussie et une bande son qui colle bien aux images, mais à aucun moment le film ne dépasse le stade du thriller juste sympathique. Dommage.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène correcte
♥ Les 45 premières minutes
⊗ Trop alambiqué pour rien
⊗ Le méchant
The Chronicle of Evil a beau ne jamais ennuyer et proposer un excellent début de film, il est plombé par des choix scénaristiques plus que discutables et un manque de profondeur de certains de ses personnages. Le divertissement est néanmoins assuré, et c’est toujours ça de pris.



Titre : The Chronicle of Evil
Année : 2015
Durée : 1h45
Origine : Corée du Sud
Genre : : Thriller
Réalisateur : Baek Woon-Hak
Scénario : Baek Woon-Hak

Acteurs : Son Hyun-Joo, Ma Dong-Seok, Daniel Choi, Park Seo-Joon, Jung Woo-Joong, Woo Jung-Kook, Jung Joon-Won, Lee Joon-Hyuk

 Ak-ui yeon-dae-gi (2015) on IMDb









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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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