Après le décès de sa mère, Samantha quitte la maison familiale où il ne reste que son beau-père qui abusait d’elle. Elle s’installe dans une maison pour étudiants dans une zone réputée hantée. Des rumeurs disent que le Kuntilanak vit dans le vieil arbre près de la maison. Rapidement, les hommes autour d’elle commence à mourir…
Avis de Rick :
Si le grand public connait surtout Gareth Evans, ou encore Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, ils sont pourtant loin d’être les réalisateurs les plus présents dans le cinéma Indonésien. Il est d’ailleurs assez amusant de voir que l’industrie horrifique Indonésienne attire énormément de monde dans les salles là-bas. Du coup, rien d’étonnant à ce que certains réalisateurs se soient fait une spécialité de travailler dans le genre. Et si les réalisateurs cités au-dessus ont ou travaillent toujours dans le genre, il faut néanmoins se dire que leurs styles s’éloignent des standards, avec une violence souvent radicale, une mise en scène ultra stylisée et millimétrée, et mine de rien, une certaine représentation des mythes et légendes assez éloignée de certaines traditions, facilitant un peu l’exportation des dites œuvres. Le réalisateur du jour justement, il fait un peu l’opposé, utilisant souvent des mythes bien connus en Indonésie, et ne cherchant aucunement à les moderniser ou à changer leur représentation. Rizal Mantovani, ce n’est pas le réalisateur le plus connu, mais c’est un des plus prolifiques, et le premier film Indonésien que j’avais pu voir était justement un de ces métrages. Et j’avais trouvé ça affreusement mauvais. Pour les curieux du fond, il s’agissait d’Air Terjun Pengatin, un slasher made in Indonesia très laborieux. Mais après tout, on ne peut pas juger un homme sur un seul métrage, surtout quand sa carrière en compte plus de 50. C’est avec toute la bonne volonté du monde que pour mon second essai, je me suis tourné vers Kuntilanak. Non, pas la version de 2018, ayant donné une trilogie, et réalisé ceci dit par Mantovani, mais sa première version, de 2006… ayant aussi donnée une trilogie.
Oui, le monsieur, dans sa filmographie, a traité du sujet du Kuntilanak sur pas moins de 6 films. C’est qu’il doit y être attaché à ce mythe, à cette légende. Mais voilà, il faut également avouer que voir ce Kuntilanak, ayant eu droit au titre international The Chanting, est également une curiosité puisqu’il s’agît du premier rôle au cinéma de Julie Estelle, alors âgée de 17 ans, et bien plus connue aujourd’hui pour jouer du marteau dans The Raid, ou conduire des motos dans The Night Comes for Us. Kuntilanak version 2006 donc, c’est l’histoire de Samantha, qui débarque en ville pour louer une chambre d’étudiante, et accessoirement, pour fuir son beau père abusif. Sauf que le lieu est tout sauf rassurant. Imaginez un peu, pour rejoindre l’entrée de la demeure, il faut juste traverser le cimetière du coin. De plus, le meilleur ami de son copain lui indique clairement que la famille tenant la demeure n’est plus censée être là, puisqu’ils étaient accusés bien des années auparavant d’être dans un culte satanique. Et pour ne rien arranger, dés son arrivée, on lui raconte l’histoire de Kuntilanak, de son chant, de son rire qui semble s’éloigner quand elle est en réalité proche, et de l’arbre qui semblerait être sa demeure. N’importe quelle jeune femme de son âge aurait fui, ainsi que les autres demoiselles louant des chambres dans la demeure, mais comme on est dans le monde du cinéma, non. Forcément, dés la première nuit, ça tourne mal, puisque dés que Sam se sent en danger, la voilà comme possédée, chantonnant le son invoquant la créature maléfique, qui ne tardera pas à venir chercher sa proie. Chaque fois, Sam se sent mal, vomira, et une étrange marque apparaîtra sur son cou. Et bien voilà, je dois bien avouer que si The Chanting n’est qu’une petite série B, ce fut sympathique. Bourré de défauts, mais divertissant.
Je ne connaissais pas en détail le mythe du Kuntilanak, juste les grandes lignes, mais sa mythologie, clairement bien développée dans le métrage, est assez intéressante. On ne pourra que regretter que cette mythologie ne serve qu’un petit film de genre qui manque sans doute de recul, alors qu’il y avait énormément à faire. Un monstre apparaissant quand on l’invoque, dont le rire, si proche, n’indique aucun danger, mais qui, s’il semble éloigné, indique que le danger est proche. Bon malheureusement, ce détail est clairement laissé au second plan, alors qu’il aurait pu amener de bien belles choses au niveau sonore. Niveau mise en scène, en se remettant dans le contexte de 2006, ce n’est pas si mal. Evidemment, ça sent la série B, le tournage à l’économie avec peu de lieux, peu de personnages, mais ça fait clairement le boulot. Même ladite créature, au look pas forcément réussi, cinématographiquement parlant, évite le ridicule, en n’apparaissant que furtivement, ou en arrière-plan. Le casting également s’en sorte plutôt bien en fin de compte. Ce qui passe beaucoup moins, ce sont les quelques effets de style que la mise en scène se permet de temps en temps, particulièrement hideux visuellement, avec filtres de couleurs et effets de montage à la clé. Sans oublier l’enrobage sonore du métrage, parfois envahissant et particulièrement raté lorsqu’il s’agit d’accompagner les moments de tension, et déjà un peu mieux pour l’ambiance pure et dure. Mais venant d’Indonésie, surtout ces années-là, on pouvait attendre bien pire du métrage, et il s’avère au final divertissant et tout à fait regardable, malgré ses fautes de goût énormes. Maintenant, est-ce que le concept est assez grand pour tenir sur deux autres films ?
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des efforts certains ♥ Un mythe intéressant ♥ Julie Estelle |
⊗ Des effets de style ratés ⊗ Des fautes de goût |
Kuntilanak, ou The Chanting, c’est étonnement une série B sympathique qui se suit avec intérêt. La légende est plutôt bien abordée, et malgré de grossières erreurs, c’est un métrage assez solide. |
Titre : The Chanting – Kuntilanak
Année : 2006
Durée : 1h37
Origine : Indonésie
Genre : Fantastique
Réalisation : Rizal Mantovani
Scénario : Ve Handojo
Avec : Julie Estelle, Evan Sanders, Ratu Felisha, Alice Iskak et Lita Soewardi
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