Peter est un jeune délinquant ayant de sérieux penchants pour la violence gratuite et la toxicomanie. Un soir, alors que ses parents lui demandent de s’occuper de sa jeune sœur pendant leur absence, Peter entre dans une rage folle et se bat violemment avec son père. Contraint et forcé par l’autorité paternelle, il finit par accepter de garder la petite Annette mais prépare déjà une terrible vengeance… En effet, plutôt que d’endormir la charmante enfant avec des contes de fées comme le ferait un frère attentif, il décide de la terroriser en lui racontant des histoires atroces où se mêlent à une cadence infernale zombies décharnés, meurtres sauvages et mutilations sadiques, le tout dans un déluge écœurant de tripes et de sang. L’horreur des histoires va alors déteindre sur la réalité plongeant la demeure familiale dans un bain de sang !
Avis de John Roch :
Trois ans après black past, Olaf Ittenbach revient avec plus de budget (enfin, il a mis plus de thunes de coté quoi) pour The Burning Moon, certainement le titre le plus connu de sa filmographie. Pas le plus gore (Premutos mettra la barre bien plus haut par la suite), mais quand un film se voit saisir les copies pour destruction et envoie son réalisateur se justifier devant les tribunaux pour le contenu de son métrage, il devient quasiment instantanément culte aux yeux des amateurs du genre.
The Burning Moon se présente comme un film à sketchs, deux histoires et un fil rouge. Dans celui-ci, Peter (Olaf Ittenbach, qui aime les rôles principaux), un jeune camé, alcoolique, branleur, bagarreur, est contraint de baby-sitter sa petite sœur. Et comme il l’a mauvaise, il se fait un gros shoot d’héroïne et va raconter deux histoires plus horribles les unes que les autres à la gamine, avant de commettre l’irréparable. En dehors de la tronche hallucinée de Ittenbach et le final de ce fil rouge, on ne peut pas dire que le reste soit glorieux. S’il a fait d’énormes progrès dans l’ écriture et la mise en scène, le résultat est toujours aussi amateur. Ittenbach fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, pas forcement pour le meilleur, en particulier lors d’une baston entre gangs rivaux risible, qui renvoie plus à celle d’un épisode d’Hélène et les Garçons qui a fait le bonheur d’internet, qu’aux Guerriers de la Nuit. Ça commence (et fini) mal, mais ne partez pas, l’intérêt de The Burning Moon est dans les sketchs.
Dans Julia’s love, Julia est une femme malheureuse en amour, toujours à tomber sur des cons. Sa vie va tourner au cauchemar lorsqu’elle se rend à un rencard et rencontre Cliff, dangereux psychopathe fraîchement échappé d’un asile. Ce dernier ne supporte pas de se faire lourder par madame et va lui rendre la monnaie de sa pièce en assassinant toute sa famille. Classique, c’est le mot qui qualifie le mieux ce premier sketch. Si l’idée de départ aurait pu être un épisode des Contes de la Crypte avec son approche de l’ironie du sort propre à la série culte (Julia se plaint de tomber sur des cinglés, elle va en rencontrer un vrai), le segment reste un slasher tout ce qui a de plus classique. Ittenbach se fait plaisir sur le gore, et se permet quelques trouvailles visuelles par moment surprenantes, notamment un œil avalé filmé du point de vue de celui ci.
Bien plus intéressant, la pureté est le sketch qui donne tout son intérêt à The Burning Moon. Le père Ralf est un curé assassin et sataniste. Justus (André Stryi, dont les progrès d’acteur sont proportionnels aux progrès du réalisateur), le simplet du village, est accusé des crimes. Ralf lui fait la promesse que celui qui lui fera du mal sera damné pour l’éternité avant de se tirer une balle dans la tête. La pureté donne une image de l’Eglise qui a de quoi rendre malade n’importe quel suppôt de Christine Boutin. Il faut dire qu’avec un prêtre sataniste, violeur et assassin, qui de plus se suicide, il ne pouvait pas en être autrement. Mais au delà de sa vision de la religion, Olaf Ittenbach montre tout son potentiel dans la scène où Justus se fait assassiner par un habitant du village. Une scène étrange, où la violence est contrebalancée par une musique douce, où la mise en scène presque contemplative et naturaliste provoque l’émotion et le dégoût. Cette scène prouve que le réalisateur tente des choses et ne se contente plus de balancer des tripes à la face du spectateur. En parlant de tripes, le final de ce sketch, une descente aux enfers sous influence de Clive Barker pour l’assassin de Justus, est un moment incroyable, une succession de supplices ultra gores qui rassasiera les plus affamés de barbaque et de tripaille.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Olaf Ittenbach en plein progrès, que ce soit à la mise en scène ou à l’écriture ♥ Les fans de gore en ont pour leurs frais ♥ Le final du second segment, complètement fou |
⊗ C’est toujours aussi amateur, ce qui en rebutera à nouveau certains ⊗ Malgré la courte durée, avec seulement deux sketchs, c’est un peu long. |
Bien plus maîtrisé que Black Past, les progrès et la motivation d’Olaf Ittenbach ne sont plus à prouver avec The Burning Moon. Si l’on omet sa réputation sulfureuse que la censure allemande lui a collé à la peau, ce qui fait qu’on en attend un peu de trop, ce film reste un must have pour les amateurs de gore. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Une petite partie du casting de Black Past est dans The Burning Moon.
Titre : The Burning Moon
Année : 1992
Durée : 1h38
Origine : Allemagne
Genre : Barbaque et tripaille
Réalisateur : Olaf Ittenbach
Scénario : Olaf Ittenbach
Acteurs : Olaf Ittenbach, André Stryi, Rudolf Höß, Beate Neumeyer, Bernd Muggenthaler, Ellen Fisher, Alfons Sigllechner, Erwin Fraunhofer