Une petite bourgade thaïlandaise, en bord de rivière, vient de perdre l’un de ses pécheurs. Les recherches débutent donc et bien vite, sa vétuste embarcation est retrouvée en pièces. Après avoir écarté la thèse de l’accident, les villageois évoquent la potentialité d’une attaque animale, celle d’un crocodile d’une taille tout à fait hors norme…
Avis de Laurent :
La Thaïlande est un pays formidable. Non seulement ils ont la culture du nanar mais en plus ils nous réchauffent depuis quelques années le concept du crocodile tueur. Après les déplorables Krai Thong et Krai Thong 2 qui ont fait pleurer de désolation les rares cinéphiles aventureux, voilà que nous arrive en pleine face l’énigmatique The Brutal River. Réalisé par Anat Yuangngern, déjà responsable de Curse of the Sun qui mérite sa place au rayon fruits et légumes à proximité des navets, The Brutal River a de quoi attiser tous nos espoirs de mauvaises surprises.
L’histoire se déroule en 1964 dans une zone rurale de la Thaïlande. Toute l’activité se déroule aux abords des nombreux canaux qui alimentent la région. Les habitants vivent dans des maisons sur pilotis, se nourrissent de poissons et de fruits et légumes cultivés autour des canaux. Seulement voilà, un énorme crocodile a décidé de mettre la pagaille dans ce joli monde qui vivait jusque-là en harmonie avec la nature. Sa présence se manifeste tout d’abord par quelques attaques isolées. Ensuite la fréquence des massacres augmente et les villageois se décident enfin à se débarrasser de la vilaine bestiole.
The Brutal River est donc un film de crocodile qui ne se distingue pas par ses qualités. Les scènes gores sont peu nombreuses (tout juste deux petits moignons à se mettre sous la dent) mais quelques machouillages de villageois sont tout de même sympathiques. Le crocodile est piteusement réalisé par des CGI approximatifs (excepté quelques scènes sous-marines plutôt bien foutues), dommage de ne pas avoir privilégié des effets spéciaux à l’ancienne. Toutes les scènes où le crocodile est à moitié immergé souffrent d’un manque de réalisme dû à des effets numériques hasardeux (comme 99% des réalisations thaïlandaises). L’interprétation, malgré quelques visages connus comme celui de Chartchai Ngamsan (2499 Dang Bireley’s and young gangsters, Les larmes du Tigre noir) est globalement désastreuse et très soap.
Cependant The Brutal River n’est pas totalement mauvais. Tout d’abord le cadre est somptueux et parfaitement exploité par une photographie en tout point magnifique. Ensuite, comme pour de nombreuses productions thaïlandaises, le folklore local est omniprésent avec son quota de personnages mystiques et/ou parfaitement timbrés (les scènes du sorcier et du mercenaire à la dynamite sont plutôt réussies). Enfin, le rythme et le cadrage des scènes d’attaque en vues subjectives sont maîtrisés. Tout cela pour constater en fait que The Brutal River enterre la concurrence thaïlandaise (faut dire que Krai Thong en était l’ancienne référence).
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les quelques effets gores ♥ Très belle photographie ♥ Mise en scène correcte |
⊗ Les CGI ⊗ L’interprétation des acteurs ⊗ Se rate sur pas mal de choses |
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| Ami des animaux et des nanars sympathiques, The Brutal River est fait pour vous. Raté sur de nombreux points, il possède tout de même cette générosité dans l’envie de bien faire propre au cinéma thaïlandais. | |
Titre : The Brutal River / โคตรเพชฌฆาต
Année : 2005
Durée : 1h27
Origine : Thaïlande
Genre : Croco qui tue
Réalisateur : Anat Yuangngern
Scénario : Anat Yuangngern
Acteurs : Chartchai Ngamsan, Chirapat Wongpaisanlux, Worapod Cha’am, Lukana Lisani
