Paul Sturges, accompagné de sa femme et de ses deux enfants, arrive en vacances à Bahia Azul (Cancún). Lors d’une promenade en famille en mer, ils s’approchent d’une plateforme pétrolière en ruine appartenant à la société de Paul pour la visiter. Mais la petite famille va soudain se retrouver coincer face à l’attaque d’un mégalodon. Paul va devoir mettre sa famille en sécurité et affronter « le démon noir ».
Avis de Rick :
Dès sa pochette qui n’est qu’un copier coller générique de n’importe quelle pochette de film de requins depuis l’existence même du genre, ça ne sentait pas bon. Pourquoi ai-je foncé connement tête baissée ? Peut-être car sortant au cinéma dans certains pays, The Black Demon avait au moins l’aura d’un film de cinéma, celle d’un vrai film, pas d’un torchon tourné à l’arrache pour la blague par certaines sociétés que je ne citerais pas ce coup-ci. Du coup j’ai voulu lui donner une chance, en hommage à ses métrages cinéma tout à fait correct dans le genre ces derniers temps, comme The Shallows, 47 Meters Down ou encore The Reef. Le premier du nom en tout cas pour ce dernier titre, pas sa suite bancale de 2022. Je suis comme ça moi, je laisse le bénéfice du doute, même si le nom du réalisateur aurait déjà dû me mettre la puce à l’oreille, vu que monsieur Adrian Grunberg, pour les plus attentifs, ou ceux ayant une bonne mémoire, on lui devait l’ultime opus de Rambo… Oui, un film qui ne brillait pas par sa mise en scène, ni ses effets spéciaux, ni son scénario… un film qui ne brillait juste pas en réalité. The Black Demon donc, venons y. L’histoire de Paul, qui a une famille heureuse, une femme, une fille adolescente, un jeune garçon, et qui travaille dans les plateformes pétrolières. Il fait l’entretien, vérifie tout ça, bref, si une plateforme reste ouverte, ou ferme, c’est sa décision, et Paul se rends dans un lieu de rêve avec sa famille afin de contrôler justement la plateforme du coin. Allier travail et plaisir en famille, quel petit malin ce Paul. Ce qu’il n’avait par contre pas du tout prévu, c’était la pauvreté du petit village côtier, et le danger qui rôde dans l’océan, puisque la plateforme est quasiment déserte, la faute, excusez du peu, à un Megalodon qui rôde dans le coin.
Enfin, Megalodon, ou Black Demon, peu importe, en vrai, on ne saura rien des origines de la bête, de pourquoi elle est véritablement là, entre les croyances des uns, les croyances des autres, les faits scientifiques inexistants, et le fait qu’en vrai, on s’en tamponne le coquillage. Bon bon, par où commencer du coup ? The Black Demon n’est pas bon, c’est un fait, c’est limite une logique à ce stade dans le genre. Mais il n’est pas mauvais au niveau d’un DTV pitoyable, non non, heureusement, c’est tout de même un poil au-dessus, et d’ailleurs, le film a quelques qualités. Comme par exemple, son casting. Ce qu’on leur fait jouer n’a rien de différent de tous les autres films du genre (la famille, tout ça tout ça), mais au moins, nous avons de vrais acteurs pour les jouer, et pas des alcooliques recrutés la semaine avant le tournage. Dans les faits, ça ne change pas grand-chose pour la qualité globale du métrage, mais ça évite de nous faire soupirer dés que quelqu’un doit crier ou jouer la peur. The Black Demon joue du côté des films voulant jouer sur la tension. Peu de personnages, un lieu menaçant de s’effondrer à tout moment, un requin géant qui rôde, comment la famille va-t-elle s’en sortir ? Plus important, comment le petit chien d’un des personnages va-t-il s’en sortir ? Et directement, rentrons dans le premier souci du film, son absence totale de tension. On ne ressent rien, on n’a jamais peur pour les personnages, et les acteurs ont beau être dans les faits corrects, sans aucune fausse note, et bien la sauce ne prend jamais, on ne s’intéresse jamais à cette famille, ils pourraient tous crever au bout de 20 minutes que ça ne changerait rien.
Du coup, le film lui-même s’écroule vu qu’il s’axe sur cet aspect-là, la tension, la survie, la famille. Notons malgré tout que le réalisateur parvient à nous offrir quelques rares plans marins qui ont de la gueule, notamment lorsque la fille de notre vaillant héros tombe à l’eau et se retrouve entourée de cadavres. Pour le reste, pas de surprises, le requin est en CGI, heureusement le film s’efforce de le montrer furtivement et le plus rarement possible, et oui heureusement, car c’est bien perfectible, même si là aussi, on est très loin d’être dans le pire du genre. Il est juste dommage du coup, qu’en voulant mettre en avant un Megalodon, la bestiole ne nous offre absolument aucun moment marquant, si ce n’est, peut-être, dans les derniers instants du métrage. Rien de nanar comme dans Shark Attack 3, rien de totalement décomplexé comme dans En Eaux Troubles, juste un requin, qui fait sa ronde autour de la plateforme, fonce sur ce qui tombe dans l’eau, souvent en vue subjective, laisse apparaître un aileron, et nous, spectateurs, on baille face au spectacle. Les plus cléments et les plus grands amateurs du genre y trouveront peut-être leur compte, allez savoir, mais en l’état, The Black Demon n’est pas une catastrophe, mais juste un film de requin jamais palpitant, jamais vraiment intéressant, et dont on se fiche du sort des personnages.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des acteurs compétents ♥ Dans le genre, on a vu bien pire c’est clair |
⊗ La famille… mais on s’en fou un peu ⊗ Un requin tout en CGI ⊗ Rythme peu emballant ⊗ Aucune tension de tout le film |
The Black Demon n’est, en soit, pas une catastrophe comme pourrait l’être toutes les productions bas de gamme du genre. Mais jamais il n’intéresse, jamais nous n’avons peur pour les personnages, jamais il n’amuse. Pauvre requin ! |
Titre : The Black Demon
Année : 2023
Durée : 1h40
Origine : Etats Unis
Genre : Mi démon mi requin
Réalisation : Adrian Grunberg
Scénario : Boise Esquerra
Avec : Josh Lucas, Fernanda Urrejola, Venus Ariel, Carlos Solorzano, Raul Mendez, Jului Cestar Cedillo, Jorge A. Jimenez, Omar Patin et Omar Chaparro
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