[Film] The Barbarians, de Ruggero Deodato (1987)

La tribu de baladins des Ragniks est attaquée par les troupes du cruel tyran Kadar. Kadar capture Canary, la reine de la tribu, afin de lui faire révéler où elle a caché un rubis magique. Les deux jumeaux Kutchek et Gore sont également capturés. Des années plus tard, devenus adultes, Kutchek et Gore s’échappent de la forteresse de Kadar et vont s’employer à libérer Canary tout en protégeant le rubis.


Avis de Cherycok :
Dans le milieu des mauvais films, on distingue deux catégories : les navets et les nanars. Et dans le milieu des nanars, il y a donc les nanars, mais aussi LES nanars, ceux qui vous marquent toute une vie, qui ne prennent pas une ride malgré l’âge et les multiples visionnages, qui du début à la fin débordent de scènes tellement crétines qu’ils permettent de rigoler à s’en faire mal au bide. Et parmi eux, on trouve The Barbarians, fleuron de l’heroic fantasy made in Italia, une masterpiece que tous les amateurs de mauvais films sympathiques se doivent d’avoir vu une fois sous peine d’avoir raté leur vie !

Après le succès de Conan le Barbare, la Cannon décide de produire son propre film d’heroic fantasy et pour réduire le budget délocalise le tout en Italie, l’El Dorado de l’époque pour tous les films d’exploitation, en y plaçant comme héros deux catcheurs culturistes, les frères David et Peter Paul. De l’aveu même de Ruggero Deodato, le film à la base devrait être tout ce qu’il y a de plus sérieux. Mais devant l’amateurisme des frères Paul, et surtout leur forte tendance à déconner et rigoler sans arrêt, il décida de plus se la jouer sur le ton de la comédie. Toujours selon le réalisateur, les deux frangins ne forceraient même pas le trait de la grosse pantalonnade pour leur personnage, ils seraient réellement dans la vie comme ils sont dans le film, c’est-à-dire un cerveau d’un gamin de 8 ans dans un corps d’adulte musclé à outrance aussi haut que large.
En résulte un film à l’image de ses deux héros : bourré de testostérone et complètement débile, mais toujours dans la joie et la bonne humeur.

C’est simple, ça n’arrête pas une seconde, aussi bien en terme d’action que de conneries à la seconde, car s’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher aux frères Paul, c’est d’être des maitres de l’autodérision. Ils ont l’air de se foutre complètement d’être ridicule à l’écran et s’éclatent comme des petits fous à pousser des cris de bêtes, se chamailler, le tout dans des dialogues complètement crétins récités avec toujours un petit sourire en coin. Certaines scènes sont tout simplement mythiques à l’instar du combat entre nos deux héros, chacun croyant que son frère est mort, avec l’un des deux qui, découvrant la tête de l’autre après avoir cassé son casque nous balance d’un air benêt : « Mais qu’est ce que tu fais avec ma tête !?! ». C’est du grand art de bout en bout.
Il faut dire que le scénario et sa mise n’aident pas à rendre tout ça crédible avec ses incohérences toutes les trois scènes, comme par exemple nos jumeaux qui vieillissent de 15 ans alors que tout le reste du casting n’a pas pris une ride et ont gardés les mêmes vêtements, maquillages et coiffure. Mais si ce n’était que cela… Un gosse de 8ans pourrait trouver les passages secrets, les animations des monstres en latex sont catastrophiques, plus particulièrement celles du dragon si on peut appeler ça comme ça… Les raccourcis scénaristiques tiennent vraiment du n’importe quoi… C’est simple, pas une minute du film ne peut être prise au sérieux et chaque scène est une œuvre d’art à elle seule.

Quand ce ne sont pas les rares scènes calmes qui tiennent du nanar de compétition, ce sont les scènes d’action nombreuses et particulièrement les bastons. Point d’affrontement épique ici mais plutôt des bagarres à la sauce Bud Spencer et Terence Hill, parfois avec des armes blanches, avec tout ce que ca implique des grosses baffes qui claquent bien dans la gueule de cascades grotesques à base de sauts périlleux approximatifs. D’autres se la jouent un peu plus sérieux comme le combat final mais sont complètement décrédibilisés par une bande originale foireuse de A à Z et d’innombrables faux-raccords qui feraient la joie de Michel et Michel d’Allociné, fleurant bon le jemenfoutisme du monteur.
Même les personnages qui participent à ces scènes sont complètement folklo, certains pourtant interprétés par des acteurs ultra charismatiques à l’instar de Richard Lynch ou de Michael Berryman (La Colline a des Yeux), orné d’une corne de rhinocéros ridicule sur le front, totalement en roue libre, se contentant dans toutes ses scènes de cabotiner jusqu’à plus soif.

The Barbarians, c’est du nawak ultra jouissif, le genre de nanar mouse costaud qu’on ne se lasse pas de revoir tant il est d’une débilité sans nom, digne représentant d’une époque aujourd’hui belle et bien révolue où le cinéma d’exploitation était capable de générer pas mal de pognon, le film ayant rencontré son petit succès en salles dans plusieurs pays (dont l’Italie). Si on pouvait parler de chef d’œuvre du nanar, The Barbarians en serait un sans problème.

 


Titre : Les Barbarians / The Barbarians / I Barbari / The Barbarian Brothers / I Fratelli Barbari
Année : 1987
Durée : 1h24
Origine : Italie / U.S.A
Genre : Nanar heroico-fantasico-débilico-jouissif
Réalisateur : Ruggero Deodato

Acteurs : Peter Paul, David Paul, Richard Lynch, Eva LaRue, Virginia Bryant, Sheeba Alahani, Michael Berryman, George Eastman, Raffaella Baracchi, Benito Stefanelli


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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