Cole a 12 ans. Sa meilleure amie est Melanie et son pire ennemi, Jeremy. Ses parents absents pour le week-end, Cole fait la connaissance de sa babysitter, Bee. Leur relation semble magique et Bee devient une amie plus qu’une babysitter. Poussé par Melanie à l’espionner pour savoir si elle se fait des mecs pendant qu’il dort, Cole découvre l’impensable.
Avis de Cherycok :
La carrière de McG est ce qu’elle est et il est clair qu’on n’est pas chez le plus grand réalisateur du monde. On y trouve des films funs tels que Charlie et ses Drôles de Dames ou Target, des séries sympathiques du type Chuck ou L’Arme Fatale, du foirage avec 3 Days to Kill, ou encore une tentative ratée, mais non dénuée d’intérêt, de renouveler une saga culte avec Terminator Renaissance. Alors qu’on n’avait plus de nouvelles de lui depuis quatre ans en termes de long métrage, le voilà qu’il déboule de nulle part avec The Babysitter, tout sobrement renommé La Baby-Sitter chez nous, un vendredi 13 de ce mois d’octobre 2017 via Netflix. Une comédie horrifique assez jubilatoire qui ne se prend jamais au sérieux et qui embrasse totalement son statut de série B décérébrée. Un divertissement popcorn très fun, sorte de « Maman j’ai raté l’avion » bien barré et bien gore, avec lequel McG semble s’amuser comme un petit fou, et nous avec. A noter qu’il est préférable de ne rien avoir vu ni lu du film avant de se lancer dedans (ça a été mon cas) sous peine de ruiner une bonne partie du scénario. A bon entendeur.
Tout commence en 2014 où le scénario de cette comédie horrifique écrit par Brian Duffield se retrouve sur la fameuse « Liste Noire », une liste des scénarios les plus appréciés mais qui n’ont pas encore trouvé preneur. McG se positionne dessus via sa société de production Wonderland Sound and Vision mais en 2015, il figure toujours dans la « Liste Noire ». En septembre 2015, McG se retrouve réalisateur du film pour New Line Cinema et le film sortira finalement en VOD chez Netflix qui, avec sa politique agressive pour concurrencer les circuits classiques, essaie de rameuter dans son catalogue de plus en plus de films de réalisateurs ayant déjà pas mal bourlingué à Hollywood.
Le film commence comme une comédie pour teenager tout ce qu’il y a de plus débile, avec ce jeune homme de 12 ans un peu trop couvé par ses parents, qui a peur de tout, un peu geek sur les bords, et raillé par presque tous ses camarades, mais qui provoque de la jalousie dès que sa baby-sitter apparait : une bombasse atomique à la plastique parfaite qui le défend bec et ongles. Alors qu’il avait une entière confiance en elle, que leur amitié et complicité étaient sans faille, il se rend compte que la demoiselle préparait quelque chose d’impensable. Quelque chose qui allait tout remettre en cause. A partir de là, soit à la 28ème minute, le film prend un tournant inattendu (pour ceux qui n’ont pas vu la bande annonce donc) et se transforme soudain en faux home invasion, « faux » car la menace est déjà à l’intérieur. A partir de ce moment-là, l’histoire va être mise au second plan et la folie va s’emparer du film. On va assister à une longue succession de scènes complètement déjantées, parfois bien gores, souvent débiles, le tout avec un humour aussi décalé que ravageur.
The Babysitter nous présente une panoplie de personnages archétypaux au possible et s’amuse constamment à jouer avec tous ces poncifs qu’on voit depuis de nombreuses années : le quaterback musclé et belle gueule, la pom-pom girl au QI limité, l’asiatique bizarre jusque dans son look ou encore le black qui parle beaucoup pour ne rien dire. Les confrontations entre le jeune héros et ses agresseurs sont juste géniales et certaines scènes valent leur pesant de cacahuètes à l’image de ce traumatisme lorsque la forte poitrine de notre pom-pom girl se retrouve quelque peu endommagée et que la seule chose qui la tracasse c’est que « Plus personne ne voudra lécher mes tétons ! ». On ne compte plus le nombre de scènes cocasses que le film comporte avec pour toile de fond le passage au monde des adultes de ce jeune geek un peu renfermé sur lui-même.
The Babysitter est volontairement trash et McG ne se préoccupe pas de certaines incohérences (le héros qui se remet volontairement en danger alors qu’il ne l’était plus) afin de privilégier le spectacle et garder un rythme qui ne faiblit jamais. La dernière partie a beau être un peu plus convenue, elle n’en reste pas moins jubilatoire avec un côté gore à la limite du grotesque (dans le bon sens du terme) provoquant quelques barres de rire. Le manque de subtilité (là aussi volontaire) des dialogues donne lieu à des échanges complètement improbables où les références à la pop-culture et au cinéma de genre sont nombreuses (Star Trek, Predator, Alien, Vendredi 13, Halloween, …). Ce côté-là est appuyé par des effets visuels à l’écran qui pourront paraître accessoires, voire forcés, mais qui pourtant s’accommodent parfaitement avec la mise en scène dynamique de McG. Cette dernière est d’ailleurs des plus réussies, avec un réalisateur qui joue de manière très habile avec les ombres et les éclairages nocturnes. Plans séquences, travellings, ralentis bien sentis (même si un peu trop nombreux), effets de style, photographie magnifique, McG est un bon faiseur et cela transpire à l’écran.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Fun, très fun ♥ La mise en scène ♥ Le casting excellent |
⊗ Ne va pas assez loin |
McG signe avec The Babysitter sans doute son meilleur film. Un jeu de massacre débridé, régressif, gore, jouissif, décérébré, à la bonne humeur communicative. Que demander de plus… Une suite ? C’est ce que la fin laisse supposer en tout cas, j’ai hâte ! |
Titre : The Babysitter / La Baby-Sitter
Année : 2017
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Genre : Baby-Satanic-Sitter
Réalisateur : McG
Scénario : Brian Duffield
Acteurs : Judah Lewis, Samara Weaving, Robbie Amell, Hana Mae Lee, Bella Thorne, Emily Alyn Lind, Andrew Bachelor, Doug Aley, Leslie Bibb, Ken Marino