[Film] The Amazing Spider-Man, de Marc Webb (2012)

Peter Parker est un adolescent combattant le crime sous l’identité de Spider-Man après avoir été mordu par une araignée transgénique dans les laboratoires Oscorp. Chassé par les autorités sous les ordres du capitaine George Stacy, le père de sa petite amie Gwen, Peter tente de sauver New York du Docteur Connors, l’ex-associé de son père métamorphosé en créature reptilienne, le Lézard.


Avis de Rick :
Après la sortie de Spider-Man 3, c’est un carton au box office, mais le film laisse un petit goût amer à beaucoup de monde. Trop de personnages, trop de méchants, trop de sous intrigues. Certes, quelques scènes parmi les meilleures de la trilogie, mais aussi quelques scènes parmi les pires. Raimi lui-même n’aime pas le troisième opus. Quand à moi, avec le temps, je suis certes plus tendre avec lui comparé à sa sortie cinéma où j’avais détesté, mais je ne le considère toujours pas comme un réel bon film. Et il y a et il y aura toujours des choses qui me dérangent dans la trilogie de Raimi. Le personnage de Peter Parker par Tobey Maguire n’est à mon goût par excellent, Mary Jane malgré le talent de Kirsten Dunst n’est qu’un personnage qu’il faut sauver et qui crie un peu trop, et Raimi plonge souvent dans tous les aspects de sa trilogie sans honte, sauf que pour moi, le côté naïf a beaucoup de mal à passer. Oui, je suis comme ça moi. Mais oui, un Spider-Man 4 était prévu, des scénaristes ont bossé dessus, Raimi également, mais finalement, le scénario ne convint pas, de manière générale, l’équipe, et Raimi préfère s’éloigner du projet. Sony, qui détient les droits et produit via la Colombia, décide alors de lancer un reboot, et Marc Webb, alors réalisateur d’un seul et unique métrage, à savoir 500 Jours Ensembles, une comédie romantique avec Joseph Gordon-Levitt, doit prendre les rennes du métrage. Pourquoi pas, quoi de mieux que quelqu’un qui semble maitriser les tourments adolescents et les romances pour remettre sur le devant de la scène la découverte des pouvoirs de Peter Parker, et ses premiers amours. Mais pas de Marie Jane ce coup-ci, non, le personnage principal féminin sera Gwen Stacy. De quoi rendre justice au personnage après son apparition désastreuse et assez inutile dans Spider-Man 3 ? Le choix de la production est pour ce reboot de se rapprocher de l’univers des comics Ultimate (que je ne connais pas hein), et le casting ainsi que l’équipe prennent vite forme. Andrew Garfield sera Peter Parker, Emma Stone (Zombieland, Easy Girl) sera Gwen Stacy, Denis Leary sera son père, et Martin Sheen sera le fameux oncle Ben. James Horner lui rejoint l’équipe pour signer la musique. En 2012, ce reboot sort et ne semble pas plaire aux fans (jamais contents ceux-là). Mais le succès est malgré tout là, et une suite sera mise sur les rails, mais là est une autre histoire.

The Amazing Spider-Man donc. Était-il utile de nous raconter une seconde fois la jeunesse et donc les premiers pas de Peter Parker ? Assurément pas, dans les faits, soyons honnêtes. Mais The Amazing Spider-Man fait un choix à l’opposé de la trilogie de Sam Raimi, et ça me parle tout de suite mieux, à savoir se vouloir un peu plus réaliste, moins niais. Ce n’est pas parfait non plus, mais le film ne se focalise plus sur les mêmes détails, malgré des similitudes (si l’oncle Ben ne meurt pas, rien ne débute vraiment), et nous avons là un Peter Parker bien différent. Ce qui me dérangeait dans les films de Raimi avec ce personnage est ici effacé. Parker n’est plus le bas de la chaine alimentaire, plus un raté sujet aux moqueries de tous, le geek à lunettes que personne ne remarque. Il est juste, et bien, un adolescent comme les autres. Il y a des jeunes bien au-dessus de lui, mais il y en a d’autres bien en dessous de lui. Cela semble anodin voir inutile, mais finalement, cela donne une autre dimension au personnage. Une dimension plus réaliste. Si Ben et tante May sont bien dans l’intrigue et ont leur importance, la scène d’ouverture nous révèle elle enfin des éléments sur les parents de Peter, chose absente chez Sam Raimi, et qui seront plus développées dans la future suite. Quand au personnage féminin joué par Emma Stone, elle n’est pas la simple amie ou copine qu’il faut sans cesse sauver, mais un personnage bien plus réaliste également, qui fait des choix, et qui ose faire des choses, quitte parfois à se mettre en danger bien entendu, mais qui n’a pas toujours besoin de la présence de Peter Parker pour exister. Et ça fait du bien (tout en devant être plutôt gratifiant pour l’actrice au sein d’un blockbuster qui n’est pas axé sur elle). The Amazing Spider-Man donc, c’est encore la naissance de Spider-Man, après sa morsure par une araignée (pas radioactive ici, mais génétiquement modifiée) dans les locaux d’Oscorp, la découverte des pouvoirs du héros, mais aussi la création de son nouveau costume (encore) et de son lance toile (oui, il ne tire pas des toiles sortant de nul part ici). Et c’est également l’occasion de nous présenter un nouveau méchant, ici, le docteur Connors, devenant le Lézard.

Et contre toute attente, même si le public aujourd’hui se rappelle surtout des films de Sam Raimi (le premier en 2002 sortait à une époque où les films de super héros n’avaient pas encore la côte, malgré la sortie de X-Men peu de temps avant) et les récents films entre Sony et Marvel pour le MCU, et bien j’aime beaucoup ce premier Amazing Spider-Man, allant jusqu’à la trouver meilleur que les opus de Raimi, mais dans un genre différent. Marc Webb n’est assurément pas autant à l’aise pour filmer l’action, sans doute moins dynamique et folle que dans la trilogie précédente, mais s’en sort bien mieux pour nous montrer des personnages plus humains, plus profonds et intéressants. Il faut dire que le casting y est plus que correct, le rythme soutenu, et que malgré quelques faux pas, le scénario tout comme l’action sont très agréables à suivre. Des faux pas ? Oh oui, comme ce moment où Peter Parker décide de prendre le Lézard en photo afin de prouver aux habitants de New York son existence, mais qu’il utilise des appareils photos où est écrit derrière « Property of Peter Parker » raaaaaaah. Quel boulet ! On pourra aussi noter que l’arc concernant l’oncle Ben, forcément toujours présent, n’a aucune finalité. L’événement est censé éveiller chez Peter son besoin de vengeance, puis de justice, mais ici, jamais il ne retrouvera le coupable. Notons d’ailleurs l’excellente interprétation de Martin Sheen dans le rôle. Quand aux effets spéciaux, même si Marc Webb semble un peu moins à l’aise dans l’action que Raimi, il n’a pas à rougir pour autant, il nous livre même quelques plans de balancements en vue subjective du plus bel effet, et comparé au tout premier Spider-Man, les effets spéciaux sont mieux incrustés, malgré encore quelques moments un peu maladroits. De mon point de vu, malgré l’aspect certes un peu redite, il est difficile de bouder le métrage, conçu avec sérieux par une équipe plus que compétente. Le score de James Horner est d’ailleurs sympathique bien que parfois discret, et oui, nous aurons encore une fois un caméo de Stan Lee, peut-être un de ses meilleurs d’ailleurs.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un très solide casting
♥ Une histoire bien construite
♥ Moins niais que les Raimi
♥ Emma Stone a un personnage utile
♥ Un aspect plus terre à terre
⊗ Mais en soit, juste un reboot
⊗ Quelques facilités de scénario assez énormes
⊗ Plus terre à terre, et sans doute moins marquant
note45
Souvent oublié des fans de l’homme araignée, The Amazing Spider-Man est un reboot qui ose s’éloigner de ce qui a déjà été fait, apportant son regard sur les parents de Peter, sur Gwen, sur un nouveau méchant, et en essayant d’être plus réaliste et moins niais dans ses sentiments. Pas parfait, loin de là, mais un divertissement attachant.



Titre : The Amazing Spider-Man

Année : 2012
Durée :
2h16
Origine :
Etats Unis
Genre :
Super Héros
Réalisation : 
Marc Webb
Scénario : 
James Vanderbilt, Alvin Sargent et Steve Kloves
Avec :
Andrew Garfield, Emma Stone, Rhys Ifans, Denis Leary, Campbell Scott, Irrfan Khan, Martin Sheen et Sally Field

 The Amazing Spider-Man (2012) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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