[Film] The 33D Invader, de Cash Chin (2011)

Une femme envoyée par l’ONU de 2046 revient sur Terre en 2011 à la recherche d’un homme au sperme sain afin de perpétuer l’espère humaine de son époque où le taux d’infertilité est de 99% pour les hommes et 80% pour les femmes. Seulement, deux extraterrestres ont été envoyés à ses trousses afin de l’empêcher d’accomplir sa mission.


Avis de Cherycok :
Au détour d’une vidéo Youtube sur les ersatz de Terminator (merci Pacboy), vazytypa que je tombe sur un extrait complètement what the fuck d’un film HK dont j’ignorais tout bonnement l’existence. Vous savez, ce genre d’extrait qui à lui tout seul vous donne envie de voir un film, même s’il est nul, même si sa vision risque d’être très pénible et qu’elle vous donne envie de vous arracher un bras pour frapper votre écran. Quelques recherches sur le net plus tard, voici enfin le Saint Graal à portée de clic. Clic ! Et me voilà lancé dans l’aventure avec ce sentiment à la fois d’inquiétude (navet ?) et d’espoir (nanar ?). 1h22 plus tard, c’est les yeux pleins d’étoiles et le sourire jusqu’aux oreilles que je me lance dans l’écriture de ces quelques lignes. The 33D Invader est clairement un mauvais film, mais l’expérience était tout bonnement géniale tant le spectacle auquel j’ai pu assister se situait entre le délirant, l’improbable, le graveleux et nous permet d’affirmer une chose : la drogue, c’est mal !

Mais par où commencer tant il y aurait de choses à dire sur ce concentré de grand nawak ? La première chose qu’il faut savoir, c’est qu’à la réalisation, on retrouve un certain Cash Chin. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais pourtant il parlera aux amateurs de films classifiés Cat III étant donné qu’on lui doit des œuvres telles que Sex & Zen 2, Naked Poison, la duologie Sex and Chopsticks (Quel titre !) mais surtout le culte Eternal Evil of Asia. Et même si le genre n’a plus la côte depuis maintenant quelques années, le bougre insiste encore et toujours. Rien d’étonnant donc de retrouver dans The 33D Invader du nibard au kilomètre, des zguègues aux formes diverses et (a)variées et un des scénarios les plus débiles qu’il m’ait été donné de voir, ce qui va forcément engendrer des scènes toutes plus stupides les unes que les autres. Mais là où Cash Chin réussit son pari, c’est que le film ne se prend à aucun moment au sérieux (comment était-ce possible en même temps avec un postulat de départ pareil…) et qu’il se dégage une énergie et un fun qui font plaisir à voir.
Le ridicule ne tue pas et le casting du film l’a bien compris. Les acteurs semblent s’éclater comme des petits fous -et nous avec par la même occasion- et préfèrent privilégier le coté loufoque avec un cabotinage en mode industriel plutôt que leur jeu qu’on qualifiera d’approximatif. Vous voulez voir la scène de sexe la plus mal jouée de tous les temps avec des baisers parmi les moins crédibles qui soit? Vous la trouverez ici. A coté, Amour Gloire et Beauté ou Les Feux de l’Amour ressemblent à des tragédies grecques, et c’est peu de le dire ! Non, ici on est plus du coté de la grosse bouffonnerie, une ode à la débilité, aux blagues salaces, oscillant constamment entre humour gras et comédie non sensique, fleurant bon la vulgarité sans jamais réellement sauter à deux pieds dedans (quoi que…). De la poésie à l’état brut en somme…

Dès le générique d’introduction et la voix off qui nous raconte le pitch, on sent toute la dimension surréaliste de la « chose » dans laquelle on vient de se lancer. Une fille légèrement vêtue qui se fait poursuivre par un homme et une femme légèrement vêtus eux aussi, le tout dans un visuel épileptique à base de lumières multicolores et multicriardes. Une fellation psychédélique de 2 secondes et un passage de portail lumineux plus tard, on enchaine sur une toute autre scène avec un troupeau de pintades courant au ralenti sur la plage en maillot de bain, souriant comme des demeurées, arrivant à mal jouer sans même prononcer un mot, observées par trois de nos quatre héros aux têtes improbables, obsédés du cul et prêts à sortir tout leur attirail (télescope à vision nocturne, hélicoptère téléguidé avec camera embarquée, déguisements approximatifs…) pour apercevoir le moindre bout de boobs et essayer de s’attraper les quatre grognasses précitées, qui ne sont de toute façon pas bien farouches.
Ces trois mêmes héros vont rapidement tenir une discussion improbable se terminant sur une ligne magique : « On va être bronzés comme Louis Koo. Tu crois qu’il bronze sa bite aussi ? ». En voici deux autres petites, histoire de bien comprendre de quoi il en retourne :

– « Je suis presque mort de masturbation. »
– « Le citoyen lambda ne peut rien contre les gros bonnets. »

Oui, amis de la poésie et du bon goût cinématographique, ce film est fait pour vous. 100% approved by Jean-Marie Bigard himself (oui, parce qu’il faut faire appel aux spécialistes de temps en temps). Mais la référence à Louis Koo n’est pas la seule et plein d’autres parsèment le film. Citons par exemple le clin d’œil à Terminator donc, dont le pitch s’inspire clairement mais de manière érotiquement détournée, mais aussi Avatar, Sex & Zen premier du nom, 2046 et Chungking Express de Wong Kar-Wai, Stephen Chow, et même la fameuse poitrine d’Amy Yip, actrice HK aux poumons surdimensionnés.

Mais mes amis, nous n’en sommes qu’à 20 minutes de film, et la suite va être tout aussi improbable, si ce n’est pire ! Alors plutôt que de raconter l’heure restante, voici un petit florilège en vrac de ce qui attend encore les pauvres fous avides de pelloches décérébrées (oui, toi, je suis sûr que ça te donne envie !). Nos « terminators » arrivent sur Terre, nus bien entendu, par des ampoules. La première chose qu’ils font est d’arracher les attributs masculins de deux racailles qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment (et surtout parce que ça arrangeait le scénario). Chaque transition de scène est ponctuée par la sonnerie SMS que les possesseurs d’iPhone connaissent bien. Samuel Leung qui s’est vu faire (contre son gré) un nœud à son pénis, se voit obligé de demander à deux amis de le défaire. Ce même Samuel Leung se prenant pour le bonhomme vert de Cetelem se voit affublé d’un pénis géant en forme de cactus. Les aliens « terminators » sont hermaphrodites et aiment les préliminaires à base de petits éclairs. Law Kar-Ying fait un cameo génial dans le rôle d’un inspecteur loufoque. Les scènes de sexe (soft) sont accompagnées d’une musique d’ascenseur nous renvoyant directement aux téléfilms érotiques du dimanche soir sur M6 (roh le vieux, ça n’existe même plus !). Et encore, ne je vous en dis même pas la moitié !
Oui Mr Cash Chin, la drogue c’est mal, c’est très mal ! Mais le pire dans tout ça, c’est que la réalisation n’est pas trop mal troussée et que visuellement, c’est pas dégueux !

The 33D Invader est à prendre pour ce qu’il est, un gros délire portnawak d’où fusent des idées toutes plus cons les unes que les autres, avec pour seul et unique principe, qu’elles soient plus improbables et/ou funs que les précédentes. Un très bon repose cerveau.

Note :
Note fun :



Titre : The 33D Invader / The Fruit is Ripe 33D / 蜜桃成熟時
Année : 2011
Durée : 1h22
Origine : Hong Kong
Genre : Cactus Teub vs gros bonnets
Réalisateur : Cash Chin

Avec : Chen Jun-Yan, Macy Wu, Kato Taka, San Hei, Samuel Leung, Akiho Yoshizawa, Monna Lam, Justin Cheung, Zhi Zhi, Mia, Andrew Kwok, Tsui Cheong-Ho, Law Kar-Ying, Gill Mohindepaul Singh


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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