[Film] Terror Toons 4, de Joe Castro, Brinke Stevens et Matthew Vinaja (2022)

Une anthologie inspiré du Terror Toons orignal…


Avis de John Roch :
Bouclé en trois jours et un budget de 2500 dollars, Terror Toons est un film qui fait souffrir le cerveau, un genre de spectacle d’art contemporain abstrait mis en scène par une équipe et des acteurs qui ont sûrement profité des trois jours de tournage pour gober un max de LSD devant une compilation de Itchy et Scratchy. 5 ans et un court (Terror Toons 1.5) plus tard, Joe Castro récidive avec Bloody Toons, un remake à peine déguisé du premier opus mais plus maîtrisé et plus fun et puisque c’est un remake, autant regarder celui-ci et laisser Terror Toons de côté, ça fait économiser quelques neurones. Puis vint Terror Toons 3, et là vos neurones vous pouvez leur dire adieu tant cette vraie suite mais pas trop de Terror Toons était une expérience qui défiait tout ce qui a été vu jusqu’à ce film auquel on ne peut pas enlever son rythme incroyablement soutenu, ses effets gores réussis et son lot d’idées tout aussi barges soient-elles, mais jusqu’à une overdose qui en fait un métrage incompréhensible et bourré jusqu’à la moelle de CGI qui donnent mal au crâne et parfois même au bide tant il faut s’accrocher devant une telle immondice pour en voir le bout. Joe Castro avait poussé le curseur de son délire au maximum, en lançant ce quatrième opus une seule question vient à l’esprit: allait-il réussir à faire encore plus fort? Oui et non, d’un côté c’est un peu plus sage que Terror Toons 3 qui faisait preuve d’une frénésie sans bornes, de l’autre c’est pareil: c’est un peu plus sage. Avec cette nouvelle suite, Joe Castro fait encore tout et n’importe quoi pour un résultat aussi cramé que le précédent. Comment résumer Terror Toons 4? Comme ceci : dfsqkjghqdziluhgbhzvcznu. A part ça, je ne voyais pas quoi écrire d’autre, mais puisque Joe Castro n’a toujours pas réussi à me cramer le cerveau je vais un peu développer. Mais avant ça, laissez-moi vous souhaiter la bienvenue dans une nouvelle expérience de Joe Castro. Bienvenue dans Terror Toons 4.

Avec sa fin plus qu’ouverte, Terror Toons 3 appelait à une suite, ce que n’est pas Terror toons 4. Le métrage n’entretient que peu de rapport avec les autres volets de la saga. Mais on commence à avoir l’habitude avec Joe Castro, il nous l’avait déjà fait à l’envers avec le troisième opus qui débutait en tant que suite directe au premier film avant de complètement dérailler. Terror Toons 4 est en fait un film à sketch, ce qui n’est pas mal du tout comme concept, ça fait office de test d’endurance. Celle-ci sera déjà mise à rude épreuve avant que le film ne commence réellement. Car à la manière de la Warner qui mettait des cartoons avant les films sur certaines VHS (histoire de rester chez les toons), Joe Castro colle un court métrage avant le long. « Attack of the Killer Bees » que ça s’appelle et comme son nom l’indique c’est une invasion d’abeilles tueuses, elles viennent de l’espace et envahissent la terre en 5 minutes. 5 minutes de folie indescriptible, 5 minutes d’images toutes aussi hallucinantes que les autres, 5 minutes que seul quelqu’un qui a gobé un LCD et qui en gobe un autre 20 minutes après parce que les effets du premier n’arrivent pas assez vite pourrait comprendre. « Attack of the Killer Bees » c’est 5 minutes de mise en bouche, et de cette mise en bouche dépendra votre destin: continuer à regarder Terror Toons 4, ou éteindre votre télé pour une durée indéterminée tant le spectacle fait perdre des centièmes aux yeux.

Passé cette apéritif, Terror Toons débute par un segment qui promet : « Dr. Carnage : Origins » qui revient comme son titre l’indique sur les origines de Dr. Carnage, soit le personnage le plus emblématique de la saga Terror Toons. Sauf qu’en réalité on apprendra rien de particulier sur le docteur maboule dans cette histoire de pédopsy qui croit partir voir un patient mais ce retrouve piégée dans un hôpital du monde des toons dans lequel Dr. Carnage fait des expériences. On y croise un rat géant qui bouffe tout même les gens, un homme peluche, des prisonniers cannibales, des clowns assassins, et l’inévitable Max Assassin dont les origines sont également retracées. C’est tout con : c’est un gars à qui Dr. Carnage a arraché la tête et l’a remplacée par celle d’un singe. Incompréhensible sauf peut être pour son auteur lui même, ce segment ne vaut que pour son final surprenant mais pas nouveau, Eric Valette l’avait déjà fait dans Maléfique. Plus intéressant, du moins scénaristiquement parlant, « Personal Demons » n’est pas réalisé par Joe Castro. Car le bonhomme n’est pas venu seul pour ce quatrième oups, ce segment est réalisé par Brinke Stevens, qui non seulement se met en scène devant la caméra, mais a également fait venir ses copines et anciennes gloires des vidéo club Linnea Quigley, et Debbie Rochon. Et elle est très sympa cette histoire d’actrice sur le retour descendante d’une lignée de sorcières qui invoque accidentellement un démon, allégorie de ses addictions, en lisant un script. C’est juste que tourné presque intégralement sur fond vert et que c’est très laid mais rigolo, car les acteurs mal intégrés qui font semblant de courir, c’est toujours un succès.

Plus fun, « The Hands Of Mr. Switch » est sans aucun doute le meilleur segment de Terror toons 4. Dans celui-ci, une bande de jeunes puceaux profitent de la nuit d’ Halloween pour se perdre en forêt et passer sur une poupée gonflable humaine, avant qu’une entité démoniaque ne vienne les massacrer un à un dans un trip gore dopé aux CGI démentiels de laideur. J’ai pas tout compris, rien du tout même, enfin je crois pas, mais qu’est ce que que ça fait marrer! A noter que la poupée gonflable humaine est jouée par l’actrice porno pleine de silicone et de botox Lizzy Borden, héroïne de Terror Toons premier du nom qui venait déjà faire coucou dans le troisième. Pour conclure, Joe Castro crame son dernier fusible avec « The Clucking ». Le pitch? Dr. Carnage chie des œufs, de quoi boucler la boucle avec une invasion de poules. Après celle des abeilles en introduction, disons c’est raccord avant un ultime twist qui ne sert à rien mais 1h37 plus tard, on est plus à ça près. Les sketchs diffèrent, ne se ressemblent pas, mais ont en commun une surenchère visuelle de tout les instants qui défie toute analyse. Joe Castro son pc, c’est une machine de guerre, un missile dont il se sert pour en mettre plein la gueule à qui ose lancer Terror Toons 4. Il ne se passe pas une minute sans qu’il y ait une idée issu de l’imagination du réalisateur, et il en a plein. Attention les yeux, Castro va loin, très loin dans son délire qu’il matérialise à l’aide de son logiciel d’ effets spéciaux duquel il a testé toutes les options possibles. En résulte des images toutes aussi hallucinantes les unes que les autres, un feux d’artifice visuel aux CGI totalement fous à en cramer la rétine. Il y a quelques effets gores pratiques à chercher dans cet océan de numérique car avant de toucher à un ordinateur et d’en découvrir les possibilités, Joe Castro c’était son boulot. Mais rien n’y fait, ce que l’on retient de Terror Toons 4, c’est un visuel généré par ordinateur qui ne ressemble à rien de connu. Ce film est un OFNI dont la seule limite est sa durée. Préparez-vous au choc, Terror Toons 4 c’est une nouvelle forme de conception de l’art, à ne pas voir sous substance ou après avoir bu quelques verres sinon c’est direction la cuvette des toilettes. Déjà que sobre, il faut avoir le cœur bien accroché…

LES PLUS LES MOINS
♥ On ne s’ennuie pas une seule seconde
♥ Pour en prendre plein la gueule, on en prend plein la gueule
♥ Un délire visuel qui tient du jamais vu….
⊗ Un film qui défie les lois de la logique et de l’analyse
⊗ Vous pouvez dire adieu à vos yeux
⊗ … mais ça pique très fort
⊗ Doliprane et sérum physiologique recommandés
⊗ Rester sobre est plus que recommandé
Je sais pas. -8/10, ou 12/10?
Comment résumer Terror Toons 4 ? Un truc comme ça : dfsqkjghqdziluhgbhzvcznu



Titre : Terror Toons 4
Année : 2022
Durée : 1h36
Origine : U.S.A
Genre : dfsqkjghqdziluhgbhzvcznu
Réalisateur : Joe Castro, Brinke Stevens et Matthew Vinaja
Scénario : Joe Castro, Steven J. Escobar, Brinke Stevens, Rudy Balli, Bryan Berkhoff, Wesley Woodfin et Ted Newsom

Acteurs : Trista Robinson, David Thomas Newman, Lizzy Borden, Brinke Stevens, Debbie Rochon, Linnea Quigley, le pc de Joe Castro

Terror Toons 4 (2022) on IMDb


 

0 0 votes
Article Rating

Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
S’abonner
Notifier de
guest

1 Commentaire
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires