En 2029, une guerre oppose ce qui reste de l’humanité — décimée par un holocauste nucléaire — aux machines dirigées par Skynet, un système informatique doté d’intelligence artificielle qui a pour objectif la suprématie des Machines sur les hommes. La résistance humaine, menée par John Connor, étant sur le point de triompher en 2029, Skynet envoie dans le passé, en 1984, un Terminator, un assassin cybernétique à l’apparence humaine, afin de tuer la mère de John, Sarah Connor, et, ainsi, empêcher la naissance de John, « effaçant » de manière rétroactive son existence et ses actes futurs. En réaction, John envoie à la même époque Kyle Reese, un résistant humain, afin de protéger sa mère.
Avis de Rick :
Il faut toujours remettre les choses dans leur contexte, et en 1984, James Cameron n’était pas le roi du monde, loin de là. Ayant bossé à divers postes dans des productions Roger Corman, notamment La Galaxie de la Terreur ou Android, ou sur les effets spéciaux de New York 1997 pour John Carpenter, il n’a à son actif qu’un seul long métrage comme réalisateur, et encore, ça ne s’est pas bien passé, mais genre, pas bien du tout. Ce film, c’était Piranha 2. Et on n’en parlera pas plus, car je ne l’ai pas vu. Pourtant, la chance est avec lui, et en 1984, on lui donne sa chance, celle de réaliser Terminator, qui peut donc être vu comme son tout premier vrai long métrage, mais on lui donne aussi du travail comme scénariste, et ainsi naitra Rambo 2 l’année suivante, d’après un scénario de Cameron et Stallone. Et donc, Terminator.
On donne à Cameron un budget de 6,4 millions de dollars pour réaliser un film de science fiction et d’action, avec un robot tueur à apparence humaine, des courses poursuites, des fusillades, un futur post apocalyptique et j’en passe. Une somme dérisoire. Qui sera bien vite rentabilisée, puisque Terminator rapportera environ 78 millions au box office mondial. Mais voilà, son bas budget explique sans aucun doute son aspect plus marqué de série B d’action du début des années 80. Et de ce fait, Terminator premier du nom est sans doute le seul opus de la saga qui doit être, dans un sens, jugé différemment, puisque dés le second opus, la saga empruntera la voie du blockbuster, avec des budgets colossaux, et plus ou moins de réussite. Surtout moins d’ailleurs. Terminator ne peut pas être comparé avec les suites. Si on le compare, objectivement, évidemment que Terminator 2 est meilleur. Plus d’ampleur, plus de budget, plus d’acteurs, plus d’action, plus d’effets spéciaux, univers plus large. Car pourtant, et ce sans doute car j’ai découvert Terminator jeune, et surtout, que j’ai découvert la saga dans l’ordre, ce premier opus a une place importante pour moi, plus que sa suite, et je lui préfère finalement son côté série B faite en se débrouillant comme on peut, et surtout, de série B sombre qui s’assume. Il suffit pour cela de voir la différence de ton et surtout dans le final entre le premier film et le second.
Dans le second, on nous dit que l’avenir peut être changé, le message est finalement optimiste. Dans Terminator premier du nom, Sarah Connor emprunte une route menant vers une tempête, traduction, vers l’avenir. Elle ne peut pas le changer, elle sait ce qui l’attend, elle ne peut que s’y préparer. Et j’aime cette noirceur réaliste. Mais bon, revenons à Terminator, même si en soit, tout le monde a vu ce premier opus, ou du moins le connaît et a vu le second opus. Oui, l’histoire de ce Terminator joué par Arnold, envoyé du futur par les machines afin de tuer Sarah Connor, future mère de John Connor, leader de la résistance, et qui sera protégée durant toute l’aventure par Kyle Reese, envoyé aussi du futur, mais un simple humain, lui. Avec un budget minimal et beaucoup de système D, James Cameron parvient à nous faire croire à son univers. Bien entendu, il est limité à plus d’un niveau, par son budget, par ses ambitions démesurées déjà à l’époque, ou tout simplement par les technologies encore peu développées. Mais pourtant, il dépeint là un univers crédible, et surtout, marquant. Le meilleur exemple étant cette vision nihiliste et sombre du futur, que l’on ne voit que peu au final, lors de l’ouverture, pour marquer les esprits, et quelques rapides scènes de rêves, ou plutôt, de cauchemars. Mais pourtant, son futur est crédible, son futur est marquant. Et Cameron, malgré son perfectionnisme déjà présent (certains plans furent tournés tardivement dans la nuit, Cameron n’hésitant pas à réveiller Schwarzenegger en plein milieu de la nuit pour qu’ils tournent seuls tous les deux des plans), réussi pleinement son pari. Terminator est une bombe. Une série B ultra rythmée, qui semble avoir coûtée bien plus que son budget, parsemé de passages marquants, que ce soit par son ambiance unique, par sa violence parfois, par ses idées, ses effets spéciaux, certaines phrases marquantes, ou tout simplement par la présence de ces acteurs, en particulier évidemment le Terminator en lui-même, menaçant, ayant très peu de dialogues (une quinzaine de lignes). Oui, c’est le méchant de l’histoire, et oui, Sarah Connor et Kyle Reese sont des personnages tout autant iconiques, et pourtant, c’est bien le Terminator qui retient l’attention, bouffe l’écran lorsqu’il apparaît.
Les scènes d’action, nombreuses, peuvent être vues comme classiques pour l’époque. Des fusillades diverses, dans des lieux souvent clos (commissariat, boite de nuit), et des poursuites en voiture, plutôt rythmées et ingénieuses d’ailleurs pour l’époque et compte tenu encore une fois du budget. Et si le clou du spectacle arrive tardivement, le Terminator se dégradant au fur et à mesure des affrontements, cela reste également un tour de force. Certains pourront au fond de la salle (ou de l’internet) pester en me disant « oui, mais la scène où il s’arrache l’œil, elle fait faux, on voit que c’est de l’animatronic », et c’est le cas. Mais où est le problème en soit ? Oui, on peut lui reprocher de ressembler à un animatronic, ce qu’il est dans le plan, mais où est le problème, lorsque le personnage que l’effet est censé représenter est en réalité lui-même un robot recouvert de chair humaine ? Ou il y a bien entendu ce final, avec ce robot, intégralement en métal, et par moment animé en image par image. On connaît bien les techniques, l’effet est voyant, et pourtant, quel pied à chaque vision de voir ce grand final, plein de tension, ce Terminator enfin en chair et en… euh non, juste en métal, intégralement à l’écran dans sa forme la plus classique. Quand on pense que les producteurs voulaient que Cameron arrête son métrage lors de l’explosion du camion, c’est à n’y rien comprendre, tant cela nous aurait privé d’une scène culte, d’un moment iconique, de la présence du Terminator dans toute sa splendeur. Non, là où l’on pourrait effectivement reconnaître que Terminator est daté, et donc clairement issu des années 80, c’est ironiquement dans la coupe de cheveux des acteurs, dans cette esthétique purement années 80. Esthétique que j’apprécie énormément, mais qui, il faut le reconnaître, ancre immédiatement le récit dans cette lointaine époque, ne rendant pas l’œuvre intemporelle, au contraire. Mais est-ce si grave, quand l’intensité du métrage fonctionne ? Quand son rythme ne nous laisse jamais souffler ? Quand Cameron, grand perfectionniste, aimait encore filmer de vrais décors, de vrais acteurs, de vrais effets spéciaux, et non pas tout laisser reposer sur la technologie (même si Avatar est impressionnant, technologiquement parlant) ? Non, Terminator était, est et restera mon coup de cœur dans la saga !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Schwarzenegger dans le rôle du méchant Terminator ♥ Une série B parfaitement rythmée ♥ Un tour de force vu le budget ♥ Généreux en action, en effets spéciaux ♥ Une ambiance fortement réussie… |
⊗ Bien qu’une ambiance parfois trop marquée années 80 qui pourra rebuter les plus jeunes |
Terminator aura lancé à la fois un univers, et la carrière de James Cameron, tout en consolidant le statut de star montante de Schwarzenegger après Conan le Barbare. Alors oui, comparé à la suite plus ou moins réussie de la saga, Terminator est une petite série B, mais c’est aussi ce qui lui donne tout son charme ! |
Titre : Terminator – The Terminator
Année : 1984
Durée : 1h47
Origine : Etats Unis
Genre : Science Fiction
Réalisation : James Cameron
Scénario : James Cameron et Gale Anne Hurd
Avec : Arnold Schwarzenegger, Michael Biehn, Linda Hamilton, Paul Winfield, Lance Henriksen, Earl Boen, Bess Motta et Dick Miller
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