[Film] Taken From Rio Bravo, de Joe Cornet (2023)


1874, Texas de l’Est. Le mystérieux flingueur Ivan Turchin et le shérif de la petite ville Vernon Kelly poursuivent le Posse, un groupe de trafiquants d’êtres humains sadiques qui ont kidnappé cinq femmes. Avec l’aide d’un éclaireur indien, ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver et libérer les femmes avant que les trafiquants ne les vendent à des acheteurs d’esclaves sexuelles à la frontière mexicaine.


Avis de Cherycok :
Je suis tombé par hasard sur cette bobine de 2023 et j’ai décidé de la regarder malgré sa faramineuse moyenne de 2.9/10 sur IMDB. Pourquoi ? Pour une seule et unique raison : on retrouve au casting une belle brochette de têtes connues de ma jeunesse, lorsque je me bouffais en quantité industrielle tout un tas de séries B de vidéoclubs. Cynthia Rothrock, Matthias Hues, Don « The Dragon » Wilson, ces trois noms ont suffi à me persuader de gâcher 1h20 de mon temps devant ce western de troisième zone, dans le sou, qui essaie de faire les choses bien mais qui n’y arrive clairement pas. Suite de Gunfight at Rio Bravo (2023) qui lui aussi alignait le même genre de casting, avec par exemple Olivier Gruner, Taken From Rio Bravo est réalisé par Joe Cornet, metteur en scène qui semble être un gros fana de westerns puisque sur 6 films qu’il a réalisés, 5 sont des westerns. Mais il ne suffit pas d’adorer un western pour savoir en réaliser, surtout quand on a un budget aussi fin que du papier à cigarette et qu’on n’a pas le talent nécessaire pour pallier à cela.

Dès le générique d’introduction, à base de dessins, on nous fait comprendre que les intentions derrière Taken From Rio Bravo sont sincères. Le film essaie de mixer les anciens codes du western, avec des fusillades, des paysages poussiéreux, en y incorporant les tropes des films d’action modernes, avec des combats au corps à corps et des effets visuels bien dans notre époque. Il y a quelques jolies prises de vue sur de grands espaces de l’ouest sauvage mais qui sont un peu gâchées par une photographie sans éclat, assez terne. La mise en scène fait d’ailleurs très téléfilm, chose que le film est puisqu’il est sorti directement sur la plateforme de streaming américaine Xumo Play (qui appartient à NBC Universal), et on sent à chaque seconde le budget riquiqui qui a en partie dû être bouffé par les caméos « de luxe » (on y reviendra). Alors ça essaie des effets de style, comme ces ralentis de certains gunfights, mais le numérique moche de certains impacts de balles et de certains effets d’étincelles vient donner un côté extrêmement cheap à la chose. Malgré les chorégraphies plutôt correctes de Art Camacho, cascadeur / chorégraphe de tout un tas de séries B des années 90 et 2000, les scènes d’action n’ont jamais l’impact viscéral nécessaire pour nous accrocher un minimum. Alors oui, ça a beau être sincère, ce n’est pas suffisant. Le rythme est souvent assez lent, avec des dialogues qui ne parviennent jamais à faire monter la tension. S’il y avait eu un bon rythme, avec bien plus de scènes d’action, le film aurait eu le mérite d’être au moins un minimum divertissant, mais ce n’est pas le cas et il faut avouer qu’on commence rapidement à un peu s’emmerder, puis à carrément se faire chier. Le jeu des acteurs plus que discutable (pour ne pas dire très mauvais pour la plupart des acteurs/trices) ne rattrape rien. Soit la direction d’acteurs n’était pas bonne, soit les acteurs étaient juste mauvais, mais dans les deux cas, le résultat à l’écran est parfois presque amateur.

En guise de protagoniste principal, nous avons droit à Alexander Nevsky, trois fois Mr Univers, héros de ce western qui nous propose un personnage qui correspond à l’archétype du héros solitaire des westerns, dur, déterminé, inflexible, avide de justice et de vengeance. Malheureusement, il n’a pas le charisme qui doit aller avec ce genre de personnage et il a plus la gueule pour interpréter un méchant que pour ce genre de héros qui doit normalement retenir l’attention. Mais nous sommes ici dans un film fait pour Nevsky, puisqu’il fait lui-même partie des producteurs, alors il en est ainsi. Le chorégraphe Art Camacho fait lever la gambette à Cynthia Rothrock et bien que les combats ne soient vraiment pas exceptionnels, on est content de voir qu’elle a encore envie de balancer quelques tatanes bien placées avec sa souplesse légendaire. Don « The Dragon » Wilson, dans le rôle d’un éclaireur indien, balance lui aussi un duo double coup de poing / coup de pied. Matthias Hues arrive pour le final, en grand méchant blondinet qu’il est. Mais au final, leurs rôles tiennent plus du cameo de luxe qu’autre chose, le personnage de Rothrock meurt dans les 15 premières minutes, celui de Don The Dragon Wilson ne doit pas avoir plus de 3 minutes de présence à l’écran, et Hues n’est là que pour prendre un headshot. C’est dommage que le ratage soit total car l’intrigue des esclaves blanches échangées au Mexique depuis les Etats du Sud n’avait pas réellement été explorée auparavant et constituait un tournant intéressant par rapports aux habituelles histoires de vengeance. C’est d’autant plus dommage car le film s’inspire de l’histoire réelle d’Ivan Turchaninov, russe qui a changé son nom en John Basil Turchin a son arrivée aux USA et qui a participé à la guerre de Sécession et qu’il y avait moyen de faire quelque chose d’intéressant avec ce point de départ. Mais il aurait fallu plus d’argent, un meilleur casting, et surtout un réalisateur compétent. Le générique de fin promet une suite, Last Heroes of Rio Bravo, mais n’ayant déjà pas envie de rattraper le premier film de la trilogie, il y a peu de chance que je m’intéresse au troisième.

LES PLUS LES MOINS
♥ Revoir ces trognes des 90’s
♥ Des chorégraphies correctes
⊗ Ultra cheap
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ La mise en scène peu inspirée
⊗ Alexander Nevsky pas crédible en héros
⊗ Des dialogues plats
Taken From Rio Bravo a beau avoir à son casting Cynthia Rothrock, Don “The Dragon” Wilson et Matthias Hues, les amateurs de séries B des années 90 ne doivent clairement pas perdre 1h20 de temps devant ce western ultra fauché et surtout très mauvais.



Titre : Taken From Rio Bravo
Année : 2023
Durée : 1h20
Origine : U.S.A
Genre : Western de 8ème zone
Réalisateur : Joe Cornet
Scénario : Craig Hamann, Alexander Nevsky

Acteurs : Alexander Nevsky, Joe Cornet, Cynthia Rothrock, Don “The Dragon” Wilson, Matthias Hues, Jon Mack, Art Camacho, Irina Antonenko, Robert Madrid

Taken from Rio Bravo (2024) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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