[Film] T-Force, de Richard Pepin (1994)

Dans un proche avenir, après une situation d’otage qui a mal tourné, l’option de dernier recours de l’application de la loi, cybernaut unité T-Force, est ordonné d’être démonté. Mais les robots voient cela comme une « menace à leur auto-préservation » et font une série de meurtre. Il appartient au lieutenant de police Jack Floyd et à l’un des cybernauts, qui est sur le côté droit de la loi, de les abattre.


Avis de John Roch :
A sa sortie en 1982, Blade Runner est un échec commercial aux États-Unis et est accueilli durement par la critique. Sa notoriété va s’améliorer au fil des années, notamment avec la sortie du director’s cut en 1992. Richard Pepin et Joseph Mehri ont visiblement aimé cette version, et quoi de mieux que de rendre hommage qu’en faisant un rip off à la sauce PM Entertainment. Et puisque Universal Soldiers a bien marché au box office, il n’ y a qu’a en prélever un peu. Et puisque Terminator est toujours dans les mémoires, on va refaire un carnage dans un commissariat. Et puisque les sous Die Hard étaient encore populaire à cette époque, on va aussi en mettre un peu, sans oublier une petite louche de buddy movie. Quand PM fait son Blade Runner, ça donne T-Force en VHS, Terminal Force à la télé, un film qui ne sera pas sélectionné par la National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès pour être conservé en raison de son importance comme le métrage de Ridley Scott, mais qui peut avoir sa petite place sur les étagères des amateurs de B movie d’action des années 90. T-Force bouffe à pas mal de râteliers et finalement c’est sa première qualité : si il n’invente rien et pompe à tout va, le film digère plutôt bien son mélange et ça lui permet de se renouveler et de ne jamais ennuyer.

Ça débute donc comme un sous Die Hard dans lequel des terroristes prennent 40 étages en otage, menés par Vernon Wells qui vient faire coucou dans un rôle de leader aussi impitoyable que poli. La preuve, il demande gentiment à une dame de venir le voir pour la balancer par la fenêtre de très très haut. Pas de sous John Maclane sur place, mais pas de problème. Les forces de l’ordre envoient la T-Force, les Universal Soldiers de PM. Mais ici pas de Jean-Claude Van Damme ou de Dolph Lundgren, on a à faire à leurs homologues au look de surfers Californiens qui portent des armures en toc plus revu depuis l’age d’or des post apo fauchés. Seulement, la mission est un échec. Non pas que les Uni Sols de PM fasse du mauvais travail, mais deux événements vont avoir lieu. Le premier, c’est la destruction de l’un d’entre eux par un terroriste armé d’un lance grenade. Le second, c’est que l’un des PM Sols va détruire un hélicoptère lui aussi avec un lance grenade (on est chez PM, explosions !), mais avec des otages dedans. Ce qui ne plaît pas au maire, au chef de la police et à Jack Scalia, dont c’est la première collaboration avec PM. Jack Scalia, c’est un dur à cuire, du genre à l’ancienne dans un monde futuriste car il n’aime pas ça. Enfin futuriste, le futur chez PM a toujours été fait de bric et de broc, mais là à part les cybernauts, l’équivalent des répliquants de Blade Runner, et un gadget et demi qui projette des hologrammes, il n’y a pas plus 90’s que ce futur des 90’s qui se passe dans les 90’s. Mais bref, tout ce petit monde réclame le démantèlement de la T-force mais les cybernauts, ils se remettent en question. Tout comme Blade Runner, T-Force est un film qui questionne sur l’humanité avec ces androïdes qui servent d’esclaves modernes dans le domaine militaire ou celui du plaisir dont l’empathie est absente mais est néanmoins remise en question. Mais on est chez PM, c’est donc beaucoup plus simple. En fait, pour la T-force, ce n’est pas de leur faute si la mission est un échec, au contraire ils trouvent que leurs ordres étaient contradictoires. C’est donc la loi qui est fautive dans cette histoire et ils se rebellent contre le système.

Tous sauf un qui voit les choses différemment, donc c’est un gentil, et qui par la force des choses va devenir le partenaire de Jack Scalia. T-Force se mute donc en un buddy movie classique dans lequel deux personnes que tout oppose vont apprendre à se connaître et vont faire la paire, avec la petite touche PM qui aime faire souffrir ses héros dans un dénouement pas très happy end en y réfléchissant. Pour le reste, comme d’habitude chez PM, nous sommes face à un film au rythme soutenu mais en revanche un peu faiblard sur l’action. Il y en a mais avec peu d’explosions et de poursuites pleine de taules froissées, laissant la place à des gunfights qui se résument à des gugusses qui se tirent dessus dans des couloirs à 5 mètres de distance sans que les uns ne touchent les autres. Pour arriver à un niveau d’action satisfaisant comme la boite de Joseph Mehri et Richard Pepin nous a habitué, il faudra attendre les vingt dernières minutes dans lesquelles ça sort le magnum force customisé qui tire des balles explosives, des lances grenades, des véhicules qui explosent, un cyborg qui fait un fuck avec son doigt d’honneur cybernétique, d’autre s’envoient dans le décors ou se poursuivent dans des buggys là aussi comme on en avait pas revu depuis depuis l’age d’or des post apo fauchés. T-Force n’en est pas un film à bouder pour autant, malgré ses influences, l’histoire est agréable à suivre et ne manque pas d’humour, qu’il soit volontaire (la relation entre Jack Scalia et le cybernaut), involontaire (les premiers plans du film qui présentent la t-force qui prend la pose) ou autre avec ce moment impayable où deux cybernauts tombent sur un magazine porno et se disent que tient, il faudrait essayer en vrai (la vague des films érotiques du début des années 90 n’y est sans doute pas étrangère). Malgré une action finalement peu présente, du moins comparé à d’autres production PM, T-Force reste une agréable série B d’action qui ravira les amateurs du genre et les habitués des vidéoclubs qui seront aux anges devant un film qui se regarde avec autant de plaisir qu’à l’époque.

LES PLUS LES MOINS
♥ De l’action
♥ Ça digère plutôt bien tout ce que ça pompe
♥ L’humour, qu’il soit volontaire ou non
♥ Un scénario agréable à suivre
♥ Le rythme
♥ Les vingt dernières minutes
♥ La T-Force, ce look
⊗ Pas assez d’action
⊗ Pas assez d’explosions
⊗ Le futur chez PM, pas très futuriste

Quand PM Entertainment fait son Blade Runner mélangé d’autres trucs, ça donne T-Force. Un film qui ne sera pas sélectionné par la National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès pour être conservé en raison de son importance comme le métrage de Ridley Scott, mais qui peut avoir sa petite place sur les étagères des amateurs de B movie d’action des années 90.



Titre : T-Force / Terminal Force
Année : 1994
Durée : 1h45
Origine : USA
Genre : Blade Runner: the PM cut
Réalisateur : Richard Pepin
Scénario : Jacobsen Hart et Lenore Kletter
Acteurs : Jack Scalia, Evan Lurie, Erin Gray, Bobby Johnston, Deron McBee, Jennifer MacDonald, Martin E. Brooks, Vernon Wells, Nick DeMauro, Sean Moran, Duke Stroud, R. David Smith, Robert Gallo
T-Force (1994) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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