Après avoir été forcé de conduire un mystérieux passager sous la menace d’une arme, un homme se retrouve dans un jeu du chat et de la souris aux enjeux importants, où il devient évident que tout n’est pas ce qu’il semble être.
Avis de Rick :
Si j’ai pour ma part toujours apprécié Nicolas Cage, il faut reconnaître que cela fait quelques années que l’acteur a réussi de nouveau à attirer le grand public, et pas pour se moquer de lui en réalité. Ce clair regain d’intérêt, on pourrait se dire que pour une certaine catégorie de cinéphiles, il date de 2017, avec Mom and Dad, puis l’année suivante avec Mandy. Qu’importe si entre les deux films, il y a des The Humanity Bureau, Looking Glass ou 211. Pour le grand public peu curieux, le grand retour de Cage est un peu plus récent, avec des films comme Pig (énorme succès critique et d’estime) en 2021, puis Un Talent en Or Massif l’année suivante. Depuis, il est presque normal d’attendre les nouveaux films de l’acteur au tournant, pour confirmer que l’acteur fait des bons choix, et pour que le grand public garde son intérêt pour l’acteur. En 2023 en tout cas, c’est à la fois limpide et plus compliqué pourtant. Limpide car Cage semble tourner dans des films qui lui font plaisir (jouer Dracula dans Renfield), réaliser ses rêves de gosses (enfin enfiler le costume de Superman pour un caméo non crédité et totalement CGIsé dans The Flash), et même s’investir dans des projets qui lui tiennent à cœur (il joue dans un western, genre plutôt compliqué de nos jours, et produit ce Sympathy for the Devil). Mais cela reste compliqué, puisque Renfield, c’est rigolo mais pas fou, et The Flash est sans doute l’un des plus gros flops de l’année. Qu’importe vous me direz sans doute. Et dans le cas de ce Sympathy for the Devil, il faut avouer que ça n’inspirait pas confiance, car les petits polars à bas budgets, l’acteur en a livré ces dix dernières années. Il les a même enchainés, à tel point que faire une liste serait compliqué. Le film, n’a, dans les faits, rien pour se différencier de la concurrence, rien pour attirer clairement le grand public, si ce n’est la présence de Nicolas Cage et de Joel Kinnaman (The Suicide Squad, Silent Night) au casting. Et pourtant, laissez moi vous dire que Sympathy for the Devil, c’est très sympathique, voire même bon en fait.
Evidemment, il faut d’emblée accepter que l’on se retrouve ici devant un petit film, se déroulant très majoritairement dans une voiture, et donc avec seulement deux acteurs en avant, le reste n’étant que des figurants apparaissant le temps d’une scène ou deux. Joel Kinnaman est donc le chauffeur (il est nommé ainsi dans le générique), qui alors qu’il se rend à l’hôpital car sa femme accouche, voit Le Passager (Nicolas Cage) montrer dans son véhicule, et lui demander gentiment de se remettre en route. Gentiment à coup de pistolet braqué sur lui, mais tout de même. Et c’est parti pour la nuit la plus longue, et un film qui va alors intégralement tout miser sur deux éléments. Ses acteurs évidemment, et la tension qui peut se dégager des échanges entre le conducteur et le passager. Est-ce que ça marche ? Si l’on accepte que le film ne va pas nous abreuver de twists toutes les quatre secondes, et que l’intrigue se veut forcément bavarde, et donc, avare en action, et bien plutôt oui. C’est très soigneusement emballé, la photographie est plutôt jolie, et si Joel Kinnaman reste sobre tout le monde, Nicolas Cage lui, abordant d’ailleurs des cheveux rouges, est presque l’attraction du film. Il n’est pas ridicule, mais il en fait parfois des tonnes, dans ses dialogues, dans ses expressions, et devient alors un antagoniste assez fascinant, puisque semblant déséquilibré, et donc, avec lequel on ne sait jamais à l’avance à quoi s’attendre. Du coup, chaque rencontre avec un autre personnage, que ce soit un flic sur le bord de la route, ou bien une serveuse dans un restaurant, peut rapidement réserver quelques surprises (et quelques grimaces). Il faut bien ça, car autant l’avouer, niveau narration, les surprises sont par contre peu nombreuses, et le film fonctionne en premier lieu grâce à son choix de casting.
Avec un casting moins expérimenté et sûr de lui pour tenter des choses, Sympathy for the Devil serait devenu un petit thriller pas déshonorant mais parfois ennuyeux. Car on se doute bien dés le début que Nicolas Cage ne monte pas dans cette voiture par le fruit du hasard, qu’il y a une raison derrière ses différentes actions, et du coup, les rares twists du métrage n’apparaissent pas comme des grosses surprises, mais comme des éléments obligatoires et attendus. Oui, le scénario de Luke Paradise est bien cliché et prévisible comme il faut, même si, dans les faits, bien écrit. Mais les acteurs, et la mise en scène soignée de Yuval Adler font passer la pilule. Car visuellement, c’est très propre, joliment éclairé la plupart du temps, avec même quelques petites idées sympathiques ci et là, et surtout, une envie de filmer cette histoire de manière professionnelle et réfléchie. Pas de caméra qui s’emballe, pas d’effets numériques lorsqu’il faut faire faire un tonneau à une voiture, non, tout est compréhensible à l’écran, tout a été fait en vrai, et c’est encore un plus indéniable. Ça en fait même un petit thriller pas inoubliable mais tout à fait recommandable si vous appréciez le casting. Surtout que ça ne dure que 1h30, ça ne s’éternise pas, ça parle certes beaucoup mais ce n’est pas ennuyeux, bref, c’est tout à fait recommandable, même si malheureusement, ça sent le genre de films qui se retrouvera vite en fond de catalogue sur une quelconque plateforme de streaming, et donc passera totalement inaperçu.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Nicolas Cage on fire ♥ En soit le casting est bon ♥ Par moment, une belle petite tension ♥ Visuellement solide |
⊗ Assez prévisible voire attendu dans sa narration ⊗ Trop bavard et statique pour certains |
Sympathy for the Devil est un très sympathique petit thriller, correctement emballé et bénéficiant d’un très bon casting pour faire passer la pilule pendant 1h30, même si son scénario est déjà vu. |
Titre : Sympathy for the Devil
Année : 2023
Durée : 1h30
Origine : Etats Unis
Genre : Policier
Réalisation : Yuval Adler
Scénario : Luke Paradise
Avec : Nicolas Cage, Joel Kinnaman, Alexis Zollicoffer, Cameron Lee Price, Olivier McCullum, BurnsBurns et Rich Hopkins
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