Alors qu’ils tentent de réparer une canalisation souterraine, Mario et son frère Luigi, tous deux plombiers, se retrouvent plongés dans un nouvel univers féerique à travers un mystérieux conduit. Mais lorsque les deux frères sont séparés, Mario s’engage dans une aventure trépidante pour retrouver Luigi.
Avis de Cherycok :
Bonjour. Je m’appelle Cédric, j’ai 43 ans et j’ai grandi avec Mario. J’ai passé des centaines d’heures dans les années 80 sur NES à manger des champignons, à sauter sur des tortues et à prendre des tuyaux. Ça a continué sur Gameboy, Super Nintendo, Nintendo 64 et à peu près sur toutes les consoles de la firme japonaise du plombier à la salopette bleue et à la casquette rouge. Encore aujourd’hui, j’ai poutré dans tous les sens le Super Mario Odyssey de la Switch. Pour certains, je ne suis pas loin d’être un fanboy de Nintendo, et on ne peut pas leur donner tort (et encore, je ne vous parle pas de mon amour pour la saga Zelda). Alors quand on est cinéphage et que, jusque-là, on avait eu que la catastrophe industrielle Super Mario Bros de 1993 avec Bob Hoskins et Dennis Hooper, l’annonce d’un film d’animation Mario entièrement supervisé par Nintendo avait de quoi réjouir mon petit cœur de Mario lover. Et puis c’était l’occasion de faire une petite sortie cinéma en famille car Mario est intemporel et que les gamins, du haut de leur 11 et 13 printemps, sont eux-aussi de grands adeptes de la petite troupe de chez Nintendo. Alors c’était bien, très bien même si je me fie à l’avis de nos loustics, mais je ne peux m’empêcher d’en ressortir déçu…
Après l’échec international du Super Mario Bros de 1993, Nintendo a été très frileux quant à une nouvelle adaptation des aventures du plombier moustachu sur grand écran. Il faut dire qu’il y avait de quoi. Autant le film de Rocky Morton et Annabel Jankel avait pour lui l’envie de tenter des choses et d’essayer de développer un univers bien à lui autour de Mario, autant tout ce qu’il tentait était complètement foireux et à côté de la plaque, au point qu’on se demandait si quelqu’un dans l’équipe technique avait déjà joué à un jeu Mario. Mais comme il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, mais sans doute aussi parce qu’il y avait clairement moyen de se faire de la thune, l’idée a germé chez Shigeru Miyamoto et ses petits copains de chez Nintendo qu’il serait peut-être temps de retenter l’expérience, en images de synthèse histoire de coller encore plus à l’univers des jeux. Après avoir été en discussion avec Sony Pictures Animation, c’est finalement du côté d’Universal Pictures, et plus particulièrement du studio d’animation Illumination Entertainment, que Nintendo va se tourner. Illumination Entertainment, c’est la saga Moi Moche et Méchant, Les Minions 1 et 2, Comme des Bêtes 1 et 2, Le Lorax ou encore Le Grinch, un studio quand même spécialisé dans le film d’animation pour jeunes enfants ce qui convient parfaitement à l’esprit Nintendo. 2023, le film sort sur les écrans un peu partout dans le monde et le succès est immédiat. A l’heure où j’écris ces lignes, le film vient de dépasser le milliard de dollars de recettes au box-office mondial alors qu’il est encore dans les salles. Le film réalise même le meilleur démarrage au box-office de l’histoire pour un film d’animation, engrangeant près de 377M$US dès son premier week-end d’exploitation. Carton plein pour Nintendo, d’autant plus que ce nouveau film est loin d’avoir fini sa course et qu’il risque également de cartonner lors de sa sortie au format physique. Alors soyons clairs tout de suite, le film s’adresse avant tout à deux types de publics : les fanboys de la première heure et les enfants de 7/14 ans. Bien qu’il pourra plaire à tout le monde, ce sont eux qui sont visés. Et autant le film aura marché à plein tubes sur les deux geeks de 11 et 13 ans de la maison, autant j’aurais un peu plus de réserves.
Rendons tout d’abord à Mario ce qui appartient à Mario. Visuellement, Super Mario Bros Le Film fait un sans faute. Que ce soit l’animation parfaite, le character design très fidèle, les couleurs chatoyantes, la façon dont l’univers est retranscrit, c’est de toute beauté et Illumination Entertainment signe ici clairement sa meilleure performance. Voir nos personnages favoris s’animer de la sorte est un réel plaisir et leurs interactions sont souvent amusantes. Ici, Mario ne doit pas une fois de plus sauver une princesse sans défense mais son frère Luigi avec qui il entretient un lien fraternel très puissant. La princesse de son côté n’a besoin de personne et est dans l’air du temps. Elle est badass, balance des coups de saton et autres mandales aux sbires d’un Bowser qui est clairement un des personnages les plus réussis du film, à la fois doux et dur, à la fois sentimental et très violent. Super Mario Bros Le Film va nous présenter toute une galerie de personnages issus de l’univers Mario. Bien sûr, on regrettera l’absence de Daisy, Wario, Waluigi, Yoshi ou encore Toadette, mais à n’en pas douter Nintendo et Illumination Entertainment les gardent pour d’autres films (car vu le succès, il y en aura). On pourra reprocher au film d’en faire un peu trop au niveau des easter eggs et autres références aux jeux vidéo dont il est tiré. Et il est vrai qu’il y a beaucoup, vraiment beaucoup, de références, aussi bien visuelles que sonores. Sauf que pour le fanboy de la saga, c’est juste un régal d’essayer de les détecter toutes, des plus évidentes (les déguisements, les pouvoirs magiques, les karts, …) aux plus discrètes (une sonnerie de téléphone renvoyant au logo Nintendo de la Gamecube, la carte de Super Mario World en guise de poster en arrière-plan, …). Le scénario du film va à cent à l’heure. C’est à la fois un bon point tant il est difficile de s’ennuyer, mais aussi une tare tant on a l’impression que le film veut trop en mettre en une si courte durée (1h30 génériques compris). On aurait aimé que le film s’attarde sur certaines idées, ou développe un peu certains personnages. Est-ce une volonté de rendre l’ensemble très speed, comme pouvaient l’être les premiers Mario en 2D où il fallait sans arrêt aller de l’avant ? Peut-être. Mais en l’état, le film ne laisse que peu de temps aux relations entre les personnages, obligeant les dialogues à en être réduit à leur strict minimum (et pas toujours le meilleur minimum). Du coup, bien que les scènes d’action et les péripéties demeurent très réussies, il faut avouer qu’on reste un peu sur notre faim et 20 bonnes grosses minutes supplémentaires pour un peu mieux lier l’ensemble n’auraient pas été de refus.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une réussite visuelle ♥ Les nombreuses références ♥ Retrouver l’univers de Mario ♥ Le respect du matériau d’origine |
⊗ Manque de développement ⊗ De trop nombreuses références ? |
Visuellement sublime, quasi sans temps mort, Super Mario Bros Le Film pêche malgré tout par un manque de développement. Le spectacle est néanmoins des plus agréables à suivre mais il n’est jamais marquant car s’adressant beaucoup trop à un jeune public. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Une console de jeu dans la pizzeria au début du film s’appelle « Jump Man ». Le personnage de Mario était à l’origine connu sous le nom de « Jumpman » lorsqu’il est apparu pour la première fois dans le jeu vidéo Donkey Kong (1981). Le nom du personnage a été changé en Mario en hommage au propriétaire des entrepôts de Nintendo of America, Mario Segale.
• Les designs des parents et des proches de Mario et Luigi sont basés sur des croquis réalisés par Nintendo qui n’ont pas été utilisés dans les jeux.
• De nombreux acteurs ont assisté à la première du film dans des tenues inspirées de leurs personnages. Chris Pratt et Charlie Day portaient des costumes rouge et vert assortis, Jack Black portait un costume avec les pointes de Bowser dans le dos et des flammes sur les poignets, et Anya Taylor-Joy portait la tenue de moto de Peach que l’on voit dans le film.
Titre : Super Mario Bros, Le Film
Année : 2023
Durée : 1h32
Origine : U.S.A / Japon
Genre : It’s me, Mario !
Réalisateur : Aaron Horvath, Michael Jelenic
Scénario : Matthew Fogel
Avec les voix de : Chris Pratt, Anya Taylor-Joy, Charlie Day, Jack Black, Kevin Michael Richardson, Khary Payton, Rino Romano, John DiMaggio, Jessica DiCicco