Alors que la guerre contre les arachnides fait rage, Johnny Rico est rétrogradé et envoyé sur Mars avec un groupe de nouvelles recrues. Pendant que la Fédération attaque la planète mère des insectes, Mars est la cible secrète des arachnides.
Avis de Cherycok :
Notre week-end « Mauvais films sympathiques entre amis » s’est continué avec ce nouvel opus de la saga Starship Troopers. Alors j’en entends déjà certains dire « Oui euh, c’est quoi cette histoire, Starship Troopers c’est pas du tout un nanar euh, tout ça euh… ». Oui, et je suis entièrement d’accord. Starship Troopers premier du nom par Paul Verhoeven est un excellent film à l’humour ravageur. Bon, on ne peut pas en dire autant de ses suites, malgré une affection toute particulière en ce qui me concerne pour le 3ème volet. Pour ce tout nouveau film d’animation, allez savoir pourquoi, on ne le sentait pas d’entrée de jeu. On n’avait déjà pas vraiment aimé celui de 2012, Starship Troopers : Invasion. Mais bon, on se disait que, s’il reprenait l’humour noir et second degré du film original, au moins on se marrerait bien. Et bien même pas. C’est mou et chiant, mais il aura eu le mérite de faire faire un gros dodo à deux d’entre nous…
La saga Starship Troopers débute en 1997 avec un excellent premier film réalisé par Paul Verhoeven. Incompris par une bonne partie du public à sa sortie, le film obtient très rapidement un petit statut de bobine culte. Une série d’animation est mise en chantier puis un deuxième opus live, assez raté, voit le jour en 2004 directement en vidéo. En 2008, Casper Van Dien reprend du service pour un troisième volet réalisé par Edward Neumeier, scénariste attitré de la série de films, qui essaie de reprendre les ingrédients du tout premier. C’est déjà mieux que le deuxième mais on reste dans du DTV assez fauché et ça se sent. Alors qu’on pensait la saga enterrée, la voilà qui revient quatre ans plus tard sous forme de film en CGI, avec à sa tête le japonais Shinji Aramaki, réalisateur des films CGI japonais Appleseed (2004), Appleseed 2 (2007), puis plus tard Albator : Corsaire de l’Espace (2013) et Appleseed Alpha (2014). Le résultat est en demi-teinte, mais la licence continue d’être exploitée en 2017 avec le film CGI qui nous intéresse ici, Starship Troopers : Traitor of Mars, avec de nouveau Shinji Aramaki à la réalisation et Edward Neumeier au scénario. Casper Van Dien revient pour prêter sa voix au célèbre personnage qu’il avait incarné à deux reprises, et Dina Meyer reprend du service pour celui de Dizzy Flores. Alors il est fort possible que le public qui avait apprécié l’épisode de 2012 Starship Troopers : Invasion aime ce Starship Troopers : Traitor of Mars. Mais il est également fort possible que ceux qui ne l’avaient pas apprécié s’ennuient éperdument. Ce fût mon cas.
Déjà, parlons du côté technique. On a l’impression que le film a été conçu par deux équipes différentes et qu’ils ont ensuite assemblé les morceaux pour le produit final. Pourquoi je dis ça ? Tout simplement parce que d’un côté, on a l’impression que les meilleurs animateurs ont été mis sur le coup et il en résulte des scènes excessivement belles, très bien animées, avec une motion capture extrêmement réaliste. Et d’un autre côté, on a l’impression qu’on a pris tous les stagiaires qui trainaient par-là, et qu’on les a laissés se démerder comme ils pouvaient, avec au final d’autres scènes à l’animation hideuse, avec des personnages qui semblent avoir des balais dans le derrière, avec des personnages à la démarche très étrange. Et c’est la même chose visuellement. Le film sait se faire très beau, et de temps en temps se pointe à l’écran un personnage au look dégueulasse, avec des cheveux complètement figés, sorte de retour vers le passé sur de la cinématique Playstation 1 bon marché. Ça en est presque honteux. Et pourquoi Rico ne ressemble pas à Casper Van Dien (alors que les autres persos, il y a un léger effort) et semble sortir du jeu vidéo Metal Gear Solid ? Pourquoi ces seconds rôles sans âme semblent sortir d’un animé typiquement nippon avec ce que cela comporte de grosse poitrine et de coupes de cheveux façon japanim ?
Outre ces problèmes-là, ce 5ème opus a perdu tout ce qui faisait le charme du premier film, à commencer par un humour aux abonnés absents. Il a beau nous sortir les fameuses scènes « Voulez-vous en savoir plus ? », il est incapable de nous décrocher le moindre sourire. Le scénario est basique, assez médiocre -exit tout le côté politique- et servi par des lignes de dialogues très simplistes. Couplé à un doublage français ridicule (mais apparemment du même niveau que celui de la VO), le résultat n’est clairement pas à la hauteur.
Starship Troopers : Traitor of Mars fait malgré tout la part belle à l’action. Mais là non plus, ça ne va pas. Aucune nervosité, aucun impact, aucune intensité, les scènes censées bouger sont comme l’encéphalogramme de la grenouille, plates. On a certes toujours plaisir à revoir les arachnides, et de manière générale tout le bestiaire de l’univers, mais rien n’y fait, c’est mou du genou et on s’ennuie. Et puis c’est quoi toutes ces incohérences militaires ? Ça sort des blagues alors que les petits copains se font massacrer, ça ne se soucie guère des munitions, ça ne se met jamais à couvert, ça se fait déborder en un rien de temps et à aucun moment ça ne fait preuve d’une quelconque technique de formation défensive. On pourrait dire que je chipote et que tout ça n’est qu’un divertissement, mais ça en devient sincèrement blasant, d’autant plus que tout est prévisible.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Parfois c’est très joli ♥ Les Arachnides |
⊗ Parfois c’est moche ⊗ Parfois c’est mal animé ⊗ Scénario bidon ⊗ Pas du tout fun |
Starship Troopers : Traitor of Mars est un film d’animation qui peine à intéresser, aux dialogues insipides, alignant tous les poncifs possibles, doté de scènes d’action tellement peu intenses qu’elles n’arriveront même pas à sortir le spectateur de la torpeur dans laquelle le scénario l’a plongé. |
Titre : Starship Troopers : Traitor of Mars
Année : 2017
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Oui mais non, non non
Réalisateur : Shinji Aramaki, Masaru Matsumoto
Scénario : Edward Neumeier
Avec les voix de : Casper Van Dien, Dina Meyer, DeRay Davis, Luci Christian, Justin Doran, Scott Gibbs, Emily Neves, Juliet Simmons