2255, James T. Kirk, privé de son père, est devenu un adolescent rebelle, rétif à toute forme d’autorité. Le capitaine Pike l’incite à s’engager dans Starfleet. James accepte, se donnant pour défi de boucler le programme en trois ans au lieu de quatre. Il y rencontre rapidement Leonard McCoy, jeune médecin soucieux d’échapper à ses dettes et à son ex-femme en s’engageant lui aussi dans Starfleet. Trois ans plus tard, à l’issue de sa formation, Kirk réussit le test du Kobayashi Maru en truquant les logiciels, ce pour rétablir un équilibre selon lui faussé par Spock, qui a conçu le test. Kirk passe en conseil de discipline pour ce fait mais l’agression de Vulcain par un vaisseau inconnu alors que la majeure partie de la flotte est occupée sur un autre front force l’Académie à envoyer ses cadets en mission.
Avis de Rick :
Star Trek, à la grande déception de ses fans, c’était fini depuis 2002 et Star Trek Nemesis. Même s’il faut bien avouer qu’au cinéma, c’était inégal, Simon Pegg blaguera là-dessus dans sa série Spaced, disant que chaque épisode avec un chiffre pair est génial et impair est nul. Je n’irais pas jusqu’à cet extrême là, même si parmi mes opus préféré, les épisodes 2, 6 et 8 se posent là. Et parmi les deux équipages à l’écran, celui de Kirk et celui de Picard, j’avoue avoir une grande sympathie pour les films du capitaine Kirk. Et autant les scénaristes que la Paramount qui détient les droits, ils veulent depuis un sacré bout de temps faire un film sur les jeunes années de l’équipage. Déjà en 1991, pour les 25 ans de Star Trek, ils y pensaient, mais à la place, ils firent appel à Nicholas Meyer (réalisateur déjà du très bon Star Trek 2) pour donner un dernier film à l’équipage vieillissant de base. Grand bien leur a prit puisque Star Trek 6 : Terre Inconnue est mon épisode préféré, dans ses thématiques, son rythme, tout. Mais la saga étant au point mort depuis des années, la Paramount décide qu’il est temps enfin de lancer ce projet de préquelle. Et pour se faire, de donner un budget énorme au métrage. Et bien entendu, pour mettre tout ça sur pieds, il faut une équipe jeune et dynamique. C’est donc J.J. Abrams qui réalise, lui qui n’a pour le moment que Mission Impossible 3 en réalisation de cinéma sur son CV. Au scénario, un habitué des œuvres d’Abrams avec Roberto Orci qui a bossé avec lui sur Alias et Mission Impossible 3, mais qui a aussi écrit, attention, The Island et Transformers pour Michael Bay. Mais aussi Alex Kurtzman, que j’appellerais le yes man ultime d’Hollywood, puisqu’en plus d’avoir aidé le premier sur toutes les œuvres citées, bossera également par la suite sur Transformers 2 (un des pires de la saga), Cowboys & Aliens, The Amazing Spider-Man 2, La Momie (avec Tom Cruise). Une équipe jeune et dynamique qui en veut derrière la caméra, et ce sera la même devant la caméra.
Le casting est jeune, et d’ailleurs plutôt solide à l’écran. Le souci viendra plutôt de l’écriture des personnages, mais on y reviendra plus tard. On trouve donc Chris Pine (Wonder Woman) joue un jeune Kirk, Zachary Quinto (Margin Call, Hitman Agent 47, Snowden) joue un jeune Spock, tandis que pour le reste de l’équipage de l’Enterprise, on a Karl Urban (Dredd, Doom) pour jouer le docteur McCoy, Zoe Saldana (Avatar) pour Uhura, Simon Pegg (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) pour Scotty, John Cho (Searching, Harold & Kumar) pour Sulu et Anton Yelchin (Green Room, Burying the Ex) pour Chekov. Si en plus on ajoute dans des rôles secondaires Eric Bana (Hana) en grand méchant ou encore Winona Ryder pour faire la mère de Spock, on a là un bon gros casting, donc rajoutons même Leonard Nimoy himself pour faire le lien avec les films originaux et placer ce film autant comme un reboot que comme une préquelle dont l’intrigue va s’amuser avec le temps.
L’intention est plus que louable, faire un reboot qui pourrait plaire aux nouveaux venus mais aussi aux connaisseurs, et le casting est en réalité plus que solide. Alors, où est-ce que ça coince ? Car ça coince forcément quelque part non ? Alors oui, pour moi, ça coince, à plus d’un niveau. Le premier bien entendu, c’est dans la direction prise par le film, et ça, on le doit autant au scénario qu’à la mise en scène. Alors en soit, le scénario est simple. Un grand méchant aspiré par un trou noir et qui vient du futur veut se venger des Vulcain et de toutes les autres planètes de la fédération pour un événement qui n’a pas encore eu lieu, et qui serait de la faute de Spock (le vieux, l’original), qui se retrouve lui aussi dans le passé à cause du trou noir. Un événement qui vient donc chambouler le passé, alors que les personnages que l’on connaît depuis 1966 tout de même sont encore à l’académie, ne se connaissent pas tous, mais vont devoir faire équipe pour empêcher une catastrophe. Simple, efficace, pas de message particulier ou de métaphore comme dans les meilleurs films de la saga, mais un scénario avec un but, une résolution, bref, un truc simple mais qui se tient, se suit.
Mon souci au niveau du scénario viendrait plutôt du ton abordé, plutôt léger, abusant d’humour, au détriment d’autres éléments. Je sais bien que les personnages sont plus jeunes, et forcément, que leurs expériences vont les faire évoluer avec les années à venir, à force de bosser ensembles, mais il y a souvent un réel fossé entre ces personnages et leur version que l’on connaît. Surtout que dans le fond, seuls Spock et Kirk sont développés. Les autres sont là, les acteurs jouent bien, mais parfois, on a du mal à savoir qui fait quoi et pourquoi. Chekov par exemple quittera son poste à un moment pour aller dans la salle du téléporteur et faire le travail d’un autre. Sulu, en bon asiatique, ira se battre avec un katana lors d’une périlleuse mission, car c’est bien connu, un asiatique pratique toujours l’art du combat, que ce soit à mains nues ou au sabre. Je rappelle que Sulu est censé être le pilote, le navigateur. Bref. Et la mise en scène donc ? Même cas de figure, elle n’est pas mauvaise en soit, Abrams fait le choix du grand spectacle, il actualise tout ça, à grand renfort d’ailleurs de son pécher mignon qu’il a piqué à tonton Spielberg, à savoir nous mettre du lense flare (ces lumières aveuglantes) dans la gueule dés qu’il le peut, au détriment de la lisibilité lors de certaines scènes spatiales. Abrams vise le grand spectacle avant tout. Mais Star Trek, même si bataille spatiale il y a déjà eu par le passé, tout comme de l’action ou des poursuites, c’est avant tout une intrigue, des dilemmes, une morale, des métaphores sur notre monde actuel, et une équipe soudée où chaque personnage a son importance pour la mission en cours (tout le monde travaillant ensemble pour sauver Kirk dans le sixième film, Spock se sacrifiant pour l’équipage entier dans le second film et j’en passe). Ici, c’est un peu finit tout ça, c’est avant tout Spock et Kirk, soit les deux personnages les plus connus, on nous place Leonard Nimoy (ses scènes sont très réussies en passant) pour faire plaisir aux fans, ainsi que pas mal d’hommages (le test du Kobayashi Maru évoqué dans Star Trek 2) encore une fois pour faire plaisir, et on enrobe tout ça dans un film à grand spectacle qui fait tout exploser. C’est loin d’être mauvais encore une fois, la mise en scène n’est pas honteuse, certaines idées intéressantes bien que pas toujours exploitées, le casting est bon, le rythme ne faiblit pas, mais j’attendais plus d’un film Star Trek qu’un film de science fiction à grand spectacle.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Mise en scène lisible et dynamique ♥ Des idées intéressantes ♥ Le retour de Leonard Nimoy ♥ Entre préquelle et reboot ♥ Le casting est vraiment bon |
⊗ Ce n’est plus vraiment Star Trek ⊗ Des idées rarement exploitées ⊗ L’abus de lense flare, merci Abrams ⊗ Juste un film de SF à grand spectacle lambda |
Star Trek passe forcément par la case reboot, tout en étant finalement une préquelle qui accepte la présence de tout ce qui précédait dans la saga. L’intention est louable, c’est divertissant, mais ce n’est plus du Star Trek, quand l’équipage et le fond sont sacrifiés pour faire du simple grand spectacle. |
Année : 2009
Durée : 2h07
Origine : U.S.A.
Genre : Science Fiction
Réalisation : J.J. Abrams
Scénario : Roberto Orci et Alex Kurtzman
Avec : Chris Pine, Zachary Quinto, Leonard Nimoy, Eric Bana, Bruce Greenwood, Karl Urban, Zoe Saldana, Simon Pegg, John Cho, Anton Yelchin, Ben Cross et Winona Ryder
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