[Film] Star Slammer : La Prison des Etoiles, de Fred Olen Ray (1986)


Pour avoir résisté à un immonde collecteur d’impôts, la belle Taura est envoyée au bagne spatial, un vaisseau prison sillonnant la galaxie. Emprisonnée, elle doit se battre pour sauver sa peau. Torturée et droguée par ses geôliers, elle affronte les monstres galactiques dans l’arène de la mort. Robots, mutants, monstres extra-terrestres se sont donné rendez-vous à des millions d’années-lumière de la Terre…


Avis de Cherycok :
Ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé d’un petit Fred Olen Ray aux trois pelés deux tondus qui ont le même cerveau malade que le mien. Parce qu’on pourra dire ce qu’on veut de ce réalisateur adepte du système D, lui cracher à la gueule en lui disant que ses films sont une insulte au cinéma, il est toujours là, à tourner en 2023, avec une filmographie approchant dangereusement les 200 films. Oui oui ! Et il suffit de regarder le trailer de son dernier long métrage en date, Piranha Women, pour se rendre compte que le bougre n’a pas perdu de sa superbe. De la superbe bien à lui, certes, mais de la superbe quand même. Ce qui est fou, c’est qu’il y a encore des gens qui lui donnent de l’argent pour tourner, et sur ce point le mystère reste entier. Mais qu’importe, pour l’amateur de mauvais films sympathiques, sa filmographie est une vraie mine d’or, et ça, les vrais le savent. Il suffit de piocher dans la sienne ou celle de son comparse Jim Wynorski le bienheureux, et on est à peu près sûr de tomber sur un mauvais film. Il faut juste égorger deux poules, boire le sang d’une vierge un soir de pleine lune un mois de mars d’année bissextile et se faire fouetter cul nu avec du fenouil pour avoir une chance que, en plus d’être mauvais, il soit sympathique. Alors le fenouil, ça fait mal (et c’est pas bon) mais au moins j’ai eu mon mauvais film sympathique en la présence de Star Slammer – La Prison des Étoiles. Star Slammer… Quand le recyclage devient un art… Quand le système D une religion… Ah Fred Olen Ray, je t’aime.

Nous sommes ici aux débuts de Fred Olen Ray, il n’avait encore que 6 ou 7 films à son actif, mais déjà il faisait preuve d’un talent inné pour faire avec les moyens du bord. Parce que bon, faire un space opéra avec la modique somme de 175000$US, il faut avouer que c’est un peu short. Qu’à cela ne tienne ! Il parait que quand on n’a pas d’argent, on a des idées, et Fred Olen Ray, il en a à revendre des idées, même quand elles ne sont pas bonnes. Et comme rien ne se perd et que tout se recycle, et bah il recycle le bonhomme. Comme il a fait ami-ami avec Roger Corman, qui lui a « prêté » quelques jours ses studios de Venice en Californie, il en a profité pour lui emprunter des bouts de ses productions. Rien d’étonnant à voir donc une voiture modifiée provenant de la série L’Age de Cristal (1977-1978), des costumes déjà vus dans La Galaxie de la Terreur (1981) ou Metalstorm (1983), un monstre en latex ayant fait des ravages sur The Deadly Spawn (1983), ou encore ce final space opéra sans space et sans opéra composé quasi exclusivement de stockshots de Les Mercenaires de l’Espace (1980), Dark Star – L’Étoile Noire (1974) ou encore de la série Buck Rogers (1979-1981). Quand le jemenfoutisme couplé au recyclage atteignent un niveau stratosphérique, ça donne Star Slammer – La Prison des Étoiles. Et ce n’est pas tout puisque le film emprunte ses musiques à tout un tas de jingles de publicités télévisées, quand il ne réutilise tout simplement pas des bouts à peine arrangés de bandes originales de films tels que Indiana Jones. La bande originale de Star Slammer mériterait à elle toute seule une dissertation de 4h.

Mais alors mon petit Cherycok, c’est bien joli mais on ne sait toujours pas ce que c’est Star Slammers – La Prison des Étoiles. Un rip-of fauché de Star Wars ? Un Women in Prison futuriste ? eh bien un peu des deux. Star Slammers, c’est des nains habillés en hommes des sables avec une gamelle en fer sur la tête, c’est un vieux prêtre habillé en haillons qui se fait désintégrer, c’est des méchants aux coupes de cheveux toutes plus farfelues les unes que les autres, c’est un véhicule boite de conserve, c’est des armes en carton, des rayons lasers périmés, un combat de catch avec un enfant, une Ilsa lowcost du futur, un monstre baveux amorphe mais avec beaucoup trop de dents, des rats de l’espace, un alcool à base de liquide de refroidissement, … Mais c’est surtout le nom d’un vaisseau prison pour femmes, parce qu’il aime bien les femmes ce coquinou de Olen Ray. Alors bien que Star Slammers soit timide en paires de boobs (une seule), Olen Ray va toujours se démerder pour qu’on devine les attributs mammaires de toutes ses protagonistes, quitte à y aller à fond dans le décolleté outrageant, en montrant ses actrices sous tous les angles. Bon, il aime les fesses aussi, et il aime les montrer, quitte à donner à ses actrices un maillot de bain une pièce tellement petit que, certes, les fesses ressortent, mais au prix de bonnes hémorroïdes à cause du frottement de ce maillot trop serré (j’invente rien, ça a été dit par une actrice à l’époque). Quelle implication des actrices ! Quelle abnégation devant la perversité ! Enfin bref, une prison pour femmes donc, mais une prison un peu particulière car on n’a pas d’argent. Deux gardes, 6 ou 7 prisonnières, pas de cellules car ça coute cher à construire. Alors oui, elles ont parfois droit à quelques sévices corporels histoire de dire et de contenter le personnage de Ilsa lowcost, mais une prison où on se balade comme bon nous semble, où on joue avec la nourriture et où on danse en picolant. Mais que fait le Ministre de la Justice Spatiale !?!

Parlons technique désormais. Enfin non, on s’en fout de la technique, on n’est pas là pour ça. On va parler des costumes. Bon, nos prisonnières sont très court-vêtues pour faire frétiller l’entrejambe du mâle en rut, ça on l’a déjà dit. Mais le reste des costumes est fait de bric et de broc quand ce n’est pas juste une pauvre tunique de nettoyeur toute simple ou un pauvre bombers à peine customisé. Clairement, c’est pas joli joli la mode dans le futur, c’est même sacrément dégueulasse. Pour les décors, c’est la même chose et c’est le carton-pâte qui va être de rigueur. Bon, ça tremblote un peu quand on s’appuie dessus mais c’est pas cher. Et comme il faut économiser, on se débrouille à faire tenir l’intrigue dans 2 pièces qu’on va vaguement redécorer en fonction des besoins, et d’un couloir qu’on va éclairer différemment pour faire croire qu’il y en a plusieurs. Je vous ai dit, trop fort le Fredo. Là où il est trop fort également, c’est qu’il semble avoir lancé un double concours sur le plateau. Il a dû leur dire « Je donne une prime de 50$ à celle qui joue le plus mal ! Et je rajoute 50$ de plus pour celle qui cabotine le plus ! ». Et là, sincèrement, difficile de les départager car, ce n’est pas que ça joue mal et que ça cabotine. Non. C’est au-delà de ça. Ça atteint des hauteurs stratosphériques, pas aidé par un doublage français absolument épique, entre accents improbables, rrroulage de RrRrRRr, et roue libre de rigueur. Lors de la scène de torture, si vous fermez les yeux, vous croirez qu’elles sont en plein ébat sexuel. C’est miraculeux. Comme Olen Ray se dit que Star Wars a marché, c’est bien d’y piquer quelques idées. Eh bien il s’est dit qu’il allait tenter de populariser ce fameux jeu initié par La Guerre des Étoiles : on se tire dessus, et le but c’est de ne pas toucher l’autre. Un spectacle fascinant, d’une intensité léthargique, et au final les combats les plus épiquement nuls que le cinéma nous ait donné de voir. Des scènes d’action qui ont le super pouvoir d’hypnotiser le spectateur qui aura le temps de se dire « ah, le décor a bougé » ou « j’ai bien fermé la porte de la maison ce matin ? », ou encore « mais qu’est-ce que je suis en train de regarder ». Oui, Star Slammer a des super pouvoirs. Comme le dit un des personnages du film : « il n’a pas inventé le laser à couper le granit lunaire », mais il nous aura malgré tout sacrément fait marrer. Et ça tombe bien, c’est ça que j’étais venu chercher : un mauvais film rigolo.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène
♥ La structure du film
♥ Le casting
♥ La relation entre les personnages principaux
♥ La bande son
⊗ …

Note :
Note nanar :

Sans atteindre le niveau d’œuvres culte telles que Barbarians, Voyage of the Rock Aliens ou encore Turkish Star Wars, Star Slammer : La Prison des Étoiles a quelques atouts dans sa manche et des scènes pas piquées des hannetons. Un sympathique nanar.



Titre : Star Slammer – La Prison des Etoiles / Prison Ship
Année : 1986
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Genre : Space Opéra qui sent le réchauffé
Réalisateur : Fred Olen Ray
Scénario : Michael Sonye, Miriam L. Preissel, Fred Olen Ray

Acteurs : Sandy Brooke, Suzy Stokey, Ross Hagen, Marya Gant, Aldo Ray, Dawn Wildsmith, Richard Hench, Lindy Skyles, Bobbie Bresee, Danita Aljuwani, Michael Sonye

The Adventures of Taura: Prison Ship Star Slammer (1986) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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