2092. Après avoir réussi à récupérer une navette spatiale lors de leur dernière chasse aux débris, l’équipage de Victory découvre une fillette de 7 ans à l’intérieur. Réalisant qu’elle est le robot humain recherché par les gardes spatiaux de l’UTS, ils décident de demander une rançon…
Avis de Rick :
Netflix continue d’acheter les droits de beaucoup de films pour les sortir sur leur plateforme de VOD sous forme de « Netflix Originals », même lorsqu’ils n’ont pas du tout produits les films en question. Outre le fait que cette politique me dérange, que la vente d’un service qui n’est finalement pas celui obtenu (on nous vends du 4K, mais sur un navigateur, vous aurez du 720p et c’est tout, sans parler du débit vidéo catastrophique et même en dessous d’un encodage pour dvd, la honte), il y a surtout bien pire. C’est que si finalement les droits ne sont pas renouvelés, et bien, vous ne pourrez plus voir les films, ils disparaissent simplement dans le néant digital. Alors je sais bien qu’il y a de (trop rares) exceptions, Annihilation par exemple a eu droit à son Blu-Ray (un ou deux ans après), ainsi que Roma et quelques autres, mais les faits sont là, et récemment, un Netflix Originals a tout simplement disparu de Netflix, et donc, disparu tout court. Je sais bien que cette introduction n’a rien à voir avec le film qui nous concerne, à part qu’il est distribué par Netflix, mais il me semblait important de faire un petit rappel alarmant sur la situation.
Netflix, si vous achetez des films, faites un effort, faite un contrat avec un éditeur qui sortira le film en physique à côté, même si en petite quantité, même si un an après, mais ne laissez pas l’art disparaître lorsque vous n’y voyez plus d’intérêt, ou comme on se doute de ce qui compte pour vous, plus de profit. Voilà, c’était pour le coup de gueule, fonçant dans le vif du sujet avec Space Sweepers, production Coréenne avec un budget hyper confortable (pour une production Coréenne) de 21 (ou 25 suivant les sources) millions de dollars environ, et débarquant dans le monde sur Netflix. Et vous savez quoi ? Si ça pompe forcément un peu partout dans le domaine de la SF, allant jusqu’à reprendre des tics visuels à Spielberg (eux même déjà repompés par J.J. Abrams), si ce n’est pas toujours très subtil (ah l’humour Coréen) et qu’il y a des faux pas, et bien Space Sweepers, c’était bien meilleur que la trilogie Star Wars faite par Disney. On nous invite à suivre l’équipage d’un vaisseau dont l’occupation principale est de récupérer les déchets qui flottent dans l’espace. Tout ceci se passe en 2092, à une époque où la Terre est presque invivable et donc dévastée, et où une puissante société a trouvé la sainte technique pour transformer Mars en paradis et y amener les humains. Enfin, certains humains, ceux jugés utiles ou assez bons pour y aller.
Rien de nouveau sous le soleil, mais pourtant, ça fonctionne, et il faut dire que dés les premiers instants, avec ces hauts gratte-ciels entourés de brume rappelant Blade Runner, cet ascenseur géant reliant la Terre et les stations (rappelant le remake de Total Recall), puis des premières sorties spatiales rappelant tout un tas de film de SF, on comprend que Space Sweepers ne fait pas dans l’originalité, mais dans l’efficacité, et le fait avec un certain sérieux qui fait bien plaisir à voir. Déjà, la mise en scène de Jo Sung-Hee est loin d’être honteuse. Il abuse parfois de quelques effets de styles, ou bien de lens flares (l’effet Spielberg), et on peut bien dire qu’à force de vouloir en faire trop, certains CGI font artificiels, mais l’effort est louable, et la plupart du temps, on a une mise en scène fluide, qui va à l’essentiel, et qui même parfois sait mettre en valeur des CGI de bien meilleure qualité. On est loin par exemple du carnage que fut Peninsula en 2020. Ça tient plutôt la route, et pour un film qui se veut être un space opéra, c’est bien entendu déjà une grande qualité. On peut également parler du casting, finalement plutôt réussi. Song Joong-Ki fait un héros prêt à tout pour l’argent afin d’espérer récupérer le corps de sa fille, flottant quelque part dans l’espace depuis bientôt 3 ans, et il est convaincant. On reconnaîtra dans le rôle du capitaine du vaisseau Kim Tae-Ri, qui tenait un des rôles principaux dans Mademoiselle de Park Chan-Wook. Son rôle est bien entendu plus léger ici, mais ça fait plaisir de la revoir. Et à leurs côtés, outre un robot qui aime un peu trop l’argent, Jin Seon-Kyu, que l’on connaît pour des rôles souvent énervés (The Outlaws, Extreme Job, Le Bon La Brute et le Cinglé), et qui joue forcément un ancien truand au grand cœur. Seule ombre au tableau de ce casting, et bien Space Sweepers, en voulant parler forcément d’un souci à l’échelle mondiale, ajoute des acteurs d’autres nationalités pour des petits rôles, sans importance (même si on peut rire de l’acteur parlant Français), mais surtout Richard Armitage pour jouer le grand méchant chef de société avide de pouvoir et de destruction, et on ne va pas se mentir, il n’est pas très crédible. Parfois il est même ridicule.
Bref, une mise en scène agréable à l’œil, des CGI parfois voyants mais plutôt bien fichus, un bon casting malgré des méchants ratés. Il ne reste qu’à Space Sweepers de ne pas faire de faux pas et de tenir sur la durée de 2h16 pour être un véritable bon film de science fiction Coréen. Bon, des faux pas, il en fera. Entre quelques moments larmoyants que l’on voit venir à des kilomètres sur la fin, des hasards un peu gros, sans doute un petit quart d’heure en trop, et encore une fois ce grand méchant qui a le don d’apparaître là où ça arrange l’histoire. Mais pourtant, je n’ai pas envie de descendre Space Sweepers pour tous ces défauts. Le film n’a clairement pas d’autres ambitions que d’être un divertissement pop corn, et tente de bien faire ce qu’il entreprend, que ce soit dans l’action, dans le visuel, dans ses personnages. Car notre équipage finalement est assez attachant, nos trois ratés, leur robot et cette petite fille qu’ils protègent coûte que coûte. Et c’est d’ailleurs finalement ce côté attachant et ce côté divertissement pas prise de tête qui vient le sauver. Ce n’est pas du grand cinéma, mais ça n’a aucune prétention autre, et dans le fond du coup, ça ne prend pas non plus le spectateur pour un con. L’opposé d’une certaine licence appartenant à Disney et se déroulant dans une galaxie très lointaine. Trop lointaine. Amusant de voir du coup une scène en particulier, lors du final, rendant hommage à Star Wars (l’épisode 6 pour être exact), mais qui au lieu d’insister lourdement sur le fan service comme l’aurait fait Disney, torche le tout en deux minutes avant de retourner à ses moutons. Serait-ce là la différence entre l’hommage et la copie conforme ? À chacun de voir. En tout cas, si vous chercher juste un film de science fiction qui en met plein la vue et tiendra en haleine tout le long malgré quelques ratés, Space Sweepers est une bonne pioche. Et vu l’état actuel des choses, vous avez 3 ans pour le voir avant que Netflix ne s’en débarrasse et que plus personne ne puisse voir le film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ De la SF à grand spectacle ♥ Le plus souvent, ça a de la gueule ♥ Casting principal réussi et attachant ♥ Ça se suit très bien |
⊗ Le grand méchant totalement raté ⊗ Certaines notes d’humour ratées ⊗ Un petit quart d’heure en trop |
Space Sweepers, c’est de la science fiction pas prise de tête, c’est léger, plutôt fun, coloré, étonnement ça tient plutôt bien la route visuellement, le casting et les personnages sont attachants. Il y a des ratés par moment, dans les effets, l’humour, et surtout le grand méchant, mais on passe un bon moment. |
Titre : Space Sweepers – Seungriho – 승리호
Année : 2021
Durée : 2h16
Origine : Corée du Sud
Genre : Science Fiction
Réalisation : Jo Sung-Hee
Scénario : Yoon Seung-Min, Yoo-Kang Seo-Ae et Jo Sung-Hee
Avec : Song Joon-Ki, Kim Tae-Ri, Jin Seon-Kyu, Yoo Hae-Jin, Richard Armitage, Kim Mu-Yeol et Park Ye-Rin
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