[Film] Shogun and Little Kitchen, de Ronny Yu (1992)


Ng Man Tat est le gentil propriétaire d’un appartement / restaurant dans un des coins les plus pauvres de la ville. Il va très vite accueillir deux visiteurs. L’un est son « oncle », Yuen Biao, qui est en passe de devenir le plus grand chef cuistot acrobate, et le deuxième, Leon Lai, est le riche fils d’un homme important qui a trouvé chez Ng Man Tat une atmosphère unique très attirante. Mais, ce qu’il ne sait pas encore, c’est que son père a besoin de s’approprier le restaurant et n’hésite pas à utiliser la force pour cela…


Avis de Ryô Saeba :
Shogun and little Kitchen fait partie des films traitant de la cuisine qui, malgré ce qu’on pourrait croire, n’est pas un genre si prolifique que ça. Dans les films les plus connus, il y a bien sur le formidable God of Cookery de Stephen Chow qui mettait en place la matrice de son futur succès : Shaolin Soccer et puis également le Festin Chinois de Tsui Hark qui mélange lui aussi kung fu et comédie. Hormis ceux-là, Liu Chia Liang utilise également la cuisine afin d’apprendre le kung fu à son élève Chin Kar Lok dans Operation Scorpio et récemment est sorti une romance sur fond de cuisine avec Magic Kitchen.

Shogun and little Kitchen est un peu un mélange de tout ça, une comédie romantico cuisino kung fu. L’histoire développe 2 trames, d’un côté le conflit entre Yuen Biao et son oncle Ng Man-Tat et de l’autre côté une romance entre Leon Lai et Maggie Siu. Au départ, le scénario était écrit autour du personnage de Yuen Biao et tournait principalement donc autour du conflit avec son oncle mais Yuen Biao a quitté le tournage assez rapidement car il n’a pas été payé par le producteur. Le scénario a donc vite été réécrit pour donner un peu plus d’importance au personnage de Leon Lai et ajuster avec ce qui avait été déjà tourné. Au final, difficile de se rendre compte de ce qui a été changé même si je soupçonne fortement l’utilisation d’une doublure pour les scènes se passant aux USA ou Biao fait des acrobaties dans le style de l’opéra de Pékin.

Le film est donc une comédie sympathique, essentiellement pour les prestations de Ng Man Tat et de Yuen Biao, ce dernier nous gratifiant de quelques très bonnes cascades et scènes de cuisines dont le résultat est moins bon et appétissant que dans un God of Cookery ou Festin Chinois mais dont l’exécution acrobatique est vraiment sans pareille. A côté de ça, une romance est mise en place entre Leon Lai et Maggie Siu qui, il faut dire, n’est pas très intéressante. On notera aussi la présence de 2 vétérans : Wang Yu et Leung Kar Yan dans les rôles de père et oncle de Leon Lai. La réalisation de Ronny Yu, quant à elle, ne brille pas énormément, c’est plutôt classique hormis les scènes où Yuen Biao cuisine et le final. Final impressionnant dans lequel les protagonistes sont coincés dans les flammes et lorsqu’on connaît le cinéma de Hong Kong, on sait bien que le feu n’est pas le fruit d’effet spéciaux ce qui rend cette scène très dangereuse. On retrouve également dans ce final l’utilisation de ralentis image par image dont il se servira plus tard dans son chef d’œuvre : Jiang Hu (The Bride with the white hair).

LES PLUS LES MOINS
♥ Les scènes de cuisine, acrobatiques
♥ Le duo Yuen Biao / Ng Man-Tat
♥ Le final
⊗ La romance Leon Lai / Maggie Siu
⊗ Réalisation très classique

Le film est donc une comédie sympathique avec quelques bons moments mais aussi quelques lourdeurs sur la fin en ce qui concerne la romance entre Leon Lai et Maggie Siu.



Titre : Shogun and Little Kitchen / 伙頭福星
Année : 1992
Durée : 1h38
Origine : Hong Kong
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Ronny Yu
Scénario : Raymond To, James Yuen

Acteurs : Yuen Biao, Leon Lai, Ng Man-Tat, Maggie Siu, Monica Chan, Jimmy Wang Yu, Leung Kar-Yan, Lui Fong, Josephine Koo, Lam Lap-San, Hau Woon-Ling

 Huo tou fu xing (1992) on IMDb


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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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