[Film] Shocking Dark, de Bruno Mattei (1989)

Dans un futur pollué, des chercheurs de Venise travaillent à améliorer la situation. Un jour, des forces inconnues commencent à les tuer. Une équipe de soldats et quelques civils sont envoyés pour enquêter.


Avis de John Roch :
Tourné fin 88 – début 89, présenté au marché du film de Cannes la même année, Shocking Dark n’est sorti qu’un an plus tard. Période pendant laquelle ce génie de Bruno Mattei s’est dit que ce serait une excellente affaire de sortir son film sous le titre de Terminator 2 un an avant que n’atterrisse l’immense suite de James Cameron sur les écrans. Au détail près que les USA ont pris un peu trop au sérieux ce Terminator 2 qui ne sortira pas sur le territoire américain avant 2018 car bloqué pour des raisons légales. Drôle de coup pour un film qui se rapproche plus d’une autre suite qu’a donné James Cameron. Pas Piranha 2, c’était assez bis comme ça, mais Aliens, dont Shocking Dark est la version Bruno Mattei, planqué sous son célèbre pseudonyme Vincent Dawn, qui est accompagné de sa dream team. Au scénario, on retrouve nul autre que Claudio Fragasso et Rossella Drudi, spécialistes de la réévaluation de leurs propres œuvres en les faisant passer pour des scripts à messages. Dans ce film où seul Venise est concerné par la pollution au point de rendre la ville inhabitable, on ne niera pas le discours écologique, il n’est pas trop tard pour travailler à un monde meilleur pour nos enfants nous dit la fin plein d’optimisme, on pourrait aussi creuser plus loin. En effet, si Venise est devenu un no man’s land, c’est la faute au Weyland Corporation du coin qui va profiter que l’endroit soit invivable pour racheter les bâtiments à bas prix puis les revendre au prix fort une fois que tout sera revenu à la normale. Si ça c’est pas une charge contre les effets pervers de la gentrification, venant d’un duo qui clame que Troll 2 est un film qui parle de la malbouffe, ce ne serait pas étonnant qu’il nous la ressorte un jour celle là.

En dehors de ces thématiques fantasmées, Shocking Dark n’est donc pas comme son titre mensonger laisse le présager un rip off de Terminator, mais de Aliens. L’essentiel est là, la copie est presque conforme si ce n’est que la Bruno’s touch ne sauve en rien ce qui est au départ un nanar prometteur qui va progressivement se transformer en film de couloir qui titille les paupières. Parce que oui, malgré tout, l’effet Bruno Mattei est là, qui d’autre laisserait autant de touristes jouer dans son film sans leur faire savoir, qui d’autre fait poper ses personnages n’importe quand et n’importe comment dans des plans hallucinants dont un est à se pisser dessus, qui d’autre oserait faire faire du toboggan à une gamine et faire passer ce moment pour une séparation brutale ? Et que dire de ces acteurs qui n’ont certainement reçu comme seule indication de regarder Aliens pour singer les marines du film de Cameron dont ressortent deux cas intéressants. Le premier, c’est cet acteur qui arrête net de jouer parce qu’on lui a dit qu’il reprendrait le rôle de l’androïde détraqué de Alien premier du nom, puis il y a cette actrice qui ne sait pas trop ce qu’elle doit faire. On ne lui en voudra pas, elle est fringuée comme Helen Ripley mais elle s’appelle Sarah, sans doute qu’elle ne savait plus dans quel rip off elle était censée jouer car si Shocking Dark doit tout à Aliens, il y a un twist de folie à la Mattei qui fait basculer le métrage dans le sous Terminator l’espace de quelques dernières minutes au moins aussi incompréhensibles que celles qui concluaient Les Rats de Manhattan.

Pourtant, la sauce ne prend jamais, en dehors de ces quelques moments, Shocking Dark fait peine à voir. C’est déjà long, on suit principalement des gens qui marchent dans les sous sol d’une usine dans laquelle la personne en charge de la machine à fumer a perdu les pédales en attendant que Bruno Mattei se décide à pomper une scène d’Aliens pour mettre en scène des trucs qui ne ressemblent à rien, ou de loin aux costumes utilisés sur le tournage du Continent des Hommes Poissons qui auraient souffert de l’humidité. Même lorsqu’il se passe quelque chose, on ne peut pas dire que le film fasse des étincelles. C’est laid, hystérique, ça braille et gesticule dans tout les sens, c’est bourré de plans réutilisés cinq fois de suites et le gore y brille par son absence pure et simple. Quelle déception ce Shocking Dark. Si il y a bien quelques fulgurances qui portent la marque du maître annonciatrices d’un nanar magique dont seul Bruno Mattei avait le secret, le film n’est au final qu’une photocopie de Aliens plus bête que méchante. Plus chiante aussi…

LES PLUS LES MOINS
♥ La Bruno’s touch ⊗ Le rythme
⊗ Globalement c’est très chiant
⊗ Les acteurs
⊗ Une pâle photocopie de Aliens
⊗ C’est cheap
⊗ Pas de gore
⊗ Les « aliens »

Note :

Note Terminator 2 :

Quelle déception ce Shocking Dark. Si il y a bien quelques fulgurances qui portent la marque du maître annonciatrices d’un nanar magique dont seul Bruno Mattei avait le secret, le film n’est au final qu’une photocopie de Aliens plus bête que méchante. Plus chiante aussi…



Titre : Shocking Dark / Shocking Dark – Spectres à Venise / Terminator 2
Année : 1989
Durée : 1h30
Origine : Italie
Genre : Aliens, le retour
Réalisateur : Bruno Mattei
Scénario : Rossella Drudi et Claudio Fragasso

Acteurs : Christopher Ahrens, Haven Tyler, Geretta Marie Giancarlo, Fausto Lombardi, Mark Steinborn, Dominica Coulson, Clive Riche, Massimo Vanni

Terminator II (1989) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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