Le Japon souffre de plus en plus de l’apparition de divers kaiju destructeurs. Heureusement, Ultraman apparaît pour aider l’humanité à se débarrasser des créatures.
Avis de Rick :
En 2016, Anno Hideaki et Higuchi Shinji avaient surpris tout le monde en faisant revenir Godzilla sur le devant de la scène après le désastreux Godzilla Final Wars en 2004. Plus moderne, plus réaliste, nouveau fond avec une catastrophe récente en trame de fond, et un film finalement bien plus politique que ce que l’on pouvait attendre. Le casting était énorme, quelques scènes sont devenues cultes. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé Shin Godzilla, mais parfois cela tournait un peu en rond, en allant d’un bureau à un autre, d’une discussion politique à une autre. Mais l’effort était plus que louable. A présent, l’équipe revient pour nous offrir Shin Ultraman. Un film qui me faisait quelque peu peur, car autant Godzilla a une place importante dans mon petit cœur de cinéphile (si l’on retire Godzilla Final Wars, Le Fils de Godzilla et Godzilla’s Revenge), autant je l’admets, je ne connais absolument pas Ultraman, la série originale de 1967. Mais l’engouement de certains sur le film et mon envie de découverte m’aura poussé malgré tout à tenter l’aventure, et je ne regrette absolument pas, Shin Ultraman parvenant même à corriger certains défauts de Shin Godzilla, en particulier son aspect politique. Là où Shin Godzilla se montrait très critique envers la gestion de son pays, Shin Ultraman emprunte un autre chemin, délaissant les discussions entre différents services pour se focaliser sur le service gérant la crise en cas d’apparitions de kaiju, et dynamite tout ça à coup d’humour. Et je dois bien l’avouer, l’humour du film est délicieux ! Et les acteurs s’en donnent à cœur joie, et sont pour beaucoup dans la réussite de très nombreux gags. En particulier Saito Takumi et Nagasawa Masami, tous deux acteurs confirmés à la grande carrière.
Rebootant donc Ultraman, sa toute première apparition au début du métrage sera donc sa première apparition tout court dans cet univers. Et dés le départ, Shin Ulttraman envoie du lourd. Un mélange entre maquettes et effets à l’ancienne avec des CGI, des scènes dynamiques, des effets convaincants, de l’action, de l’humour, et malgré tout, une histoire et un fond. Avec un budget estimé à environ 900 millions de yens (calmez-vous tout de suite, cela fait environ entre 6 et 7 millions d’euros suivant le cours du yen), Shin Ultraman sait malgré tout se montrer impressionnant, et ne lésine pas sur les affrontements, sur l’apparition de différents kaijus, tout en détruisant des maquettes par centaines, que ce soit dans des lieux dégagés ou en plein centre-ville. Shin Ultraman, si on le compare à un classique blockbuster Américain, s’en sort haut la main, grâce à des effets réussis pour un budget bien moindre, un mélange entre nostalgie (le côté parfois kitch, le fond optimiste un peu léger voir niais, clairement hérité des années 60 et 70) et modernité (un certain regard sur la politique internationale, l’armement) qui ne fait jamais forcer, de l’humour qui fonctionne. Le métrage se montre généreux, bienveillant envers son sujet et son public, et finalement, que l’on connaisse ou non l’univers d’Ultraman, fait un bien fou. Les kaijus ont en plus un design plutôt travaillé et original. Higuchi Shinji sait en plus mettre ses différentes créatures géantes en valeur. Et encore une fois, l’ajout d’une bonne dose d’humour, notamment dans la relation entre les différents personnages du bureau gérant les affaires de kaijus est délicieux et une excellente idée, rendant le métrage encore plus « friendly » envers ceux qui ne connaissent pas du tout cet univers. Shin Ultraman, film parfait et parfait mélange entre nostalgie et modernité donc ? Et bien toujours pas.
Comme pour Shin Godzilla, quelques éléments viennent clairement abaisser le verdict. Si le message optimiste et légèrement niais du métrage ne me dérange absolument pas, la résolution finale semble malgré tout quelque peu rushée et peu impressionnante. Dans le même ordre d’idée, si Higuchi maitrise parfaitement sa mise en scène, livrant des plans originaux à la pelle, avec un montage dynamique au possible, il faut aussi avouer que par moment, il en fait trop, donnant une accumulation d’effets de styles qui devient alors épuisant et venant distraire le spectateur, comme si chaque plan de son film devait être original, dans un angle improbable ou impossible pour marquer la rétine du spectateur. Cela donne certes un style unique à son film, mais fait parfois penser au premier film d’un réalisateur qui veut montrer ce qu’il sait faire et faire ses preuves donc, un plan après l’autre. Alors ce n’est pas méchant comme défaut, mais c’est vrai, sur quasiment deux heures de film, pourtant excellent et rafraichissant, c’est par moment un peu fatiguant. Par contre, pour les fans du genre, il s’agît clairement d’une pépite, et dans tous les cas, d’une des pépites de 2022.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Beaucoup d’affrontements ♥ Parfois impressionnant ♥ Un fond bienveillant ♥ L’humour du film fonctionne très bien |
⊗ Un abus de style par moment ⊗ Un final un peu rushé non ? |
Après Shin Godzilla, la même équipe livre Shin Ultraman. Même envie de moderniser une icône, même bienveillance, et un côté fun bien plus présent grâce à l’humour et aux personnages, et on passe un excellent moment. |
Titre : Shin Ultraman – シン・ウルトラマン
Année : 2022
Durée : 1h52
Origine : Japon
Genre : Go Urutoraman
Réalisation : Higuchi Shinji
Scénario : Anno Hideaki
Avec : Saito Takumi, Nagasawa Masami, Nishijima Hidetoshi, Arioka Daiki, Hayami Akari, Tanaka Tetsushi, Yamamoto Kôji, Iwamatsu Ryo et Nagatsuka Keishi
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