Un commando terroriste, dirigé par un cyborg ultra-puissant, fait irruption dans un hôpital et prend en otage une vingtaine de personnes parmi lesquelles se trouve la fille du président, qui ne va pas tarder à devenir l’objet de négociations. Afin de mettre tous les atouts de son côté, le FBI veut faire appel à l’architecte du bâtiment, qui a été emprisonné puis congelé. Mais les fédéraux se trompent d’homme, et libèrent un ancien joueur de football qui espère profiter de cette erreur pour obtenir sa liberté en les aidant…
Avis de Cherycok :
J’aurais mis du temps avant de me lancer dans une nouvelle saga après les quatre opus de Deathstalker. Ils ont fait subir à mon cerveau quelques dommages et je me devais de lui laisser quelques mois pour reprendre un fonctionnement à peu près normal. Tout ça bien entendu dans le but de lui infliger dans la foulée une nouvelle saga bien foireuse dans le seul et unique objectif de dénicher des petites pépites nanars comme ce fût le cas pour ces bobines d’heroic fantasy made in Corman ou, plus anciennement, sur 2 des quatre volets de la saga Nemesis de Albert Pyun. De grands moments de nawak. Après quelques recherches rapides sur la toile, bim, voilà que je tombe sur le premier volet des Shadowchaser. Une jaquette qui m’aura longtemps fait de l’œil à l’époque bénie des vidéoclubs et de leurs milliers de VHS mais que je n’avais jamais osé louer car, quand on avait 14 ou 15 ans, dix francs, c’était dix francs, et il fallait que je cherche ce qu’on appelait plus communément « un bon film ». Aujourd’hui que je sais apprécier un nanar ou un navet à sa juste valeur, et cette jaquette ayant fait ressurgir tout un tas de souvenirs (ah le rayon porno devant lequel on passait discrètement pour essayer de voir un bout de téton sur un recto de VHS…), je me dis que c’est le bon moment de combler ce manque vieux de 25 ans. Me voilà donc lancé dans Shadowchaser avec Frank Zagarino (prononcez-le à l’italienne) et, potentiellement, ses suites. Et en VF s’il vous plait, pour un plaisir encore plus authentique…
Alors, Shadowchaser c’est quoi ? C’est le premier volet d’une saga qui en comporte quatre. Après un premier opus réalisé en 1992 par John Eyres (Monolith, Le Dernier Jugement), un deuxième deux ans plus tard, en 1994 (pour les moins forts en maths), suivi d’un troisième en 1995 tous deux toujours réalisés par ce même John Eyres et sobrement intitulés Shadowchaser II et Shadowchaser III. Oui, pourquoi changer une formule qui gagne. L’année suivante, en 1996 donc, arrive un Shadowchaser IV avec à sa barre un certain Mark Roper. Vous ne le connaissez pas ? Moi non plus. Mais ce n’est pas grave, on parlera de lui en temps voulu, quand j’en serai à l’épisode 4. La particularité de la saga Shadowchaser, c’est que chaque film est autonome et absolument pas relié à l’autre. Le seul élément commun est la présence du cyborg incarné par Frank Zagarino. Frank qui ? Frank Zagarino. Vous ne connaissez pas ? J’ai envie de dire que c’est normal. Mais pour vous situer le personnage, imaginez un mix entre Arnold Schwarzenegger et Desire Less -oui, celle qui chantait « Voyage Voyage »-. Une sorte de sous Dolph Lundgren en gros, période Ivan Drago dans Rocky IV pour la coiffure, mais teint en blanc.
Oui, qu’est-ce que c’est que cette coupe, tout à fait, … Le début des années 90 était dans la droite lignée des années 80 niveau capillaire et Frank Zagarino n’est pas le seul à exhiber fièrement sa tignasse. C’est un festival de belles coupes mulets brushinguées du plus bel effet qui défilent devant nous à commencer par celle de notre héros, interprété par le bien-nommé Martin Kove. Qui est Martin Kove ? Mais c’est l’homme aux 222 films ! Le méchant de Karaté Kid, voyons. Pas celui avec Jackie Chan non, le vieux de 1984. Putain, ça ne nous rajeunit pas. Et donc il a envie de péter la gueule au méchant cyborg Romulus. Interprété donc par le fameux Zagarino, tout épilé de près et qui aime exhiber son torse en ouvrant sa veste en cuir après avoir bien huilé le tout. Ah il est fier de ses pectoraux. Sacré Franky. Et Franky, il a une particularité, c’est celle d’être mauvais acteur quelle que soit l’émotion qu’il tente de jouer. Heureusement, c’est sauvé par son charisme. Et le fait qu’ici il joue un androïd qui n’a pas d’émotion. La vie est bien faite n’est-ce pas ?
Mais revenons-en au film, car oui, je suis persuadé que vous êtes tous très intéressés par cette magnifique saga que semble être Shadowchaser. On est encore dans une histoire de création de guerrier parfait, dénué de tout sens de la moralité, tout ça tout ça, avec forcément perte de contrôle par son créateur et il faut donc l’arrêter avant qu’il ne fasse trop de dégâts… Pour l’originalité, il faut chercher ailleurs, ça c’est certain. Mais pourtant, Shadowchaser a ce charme particulier de ces séries B d’action des années 90 telles que les PM Entertainment, toujours bourrines, sans concession, pleines de poésie, et très souvent faites avec sincérité. Ça ne s’emmerde pas, ça va à l’essentiel, ça doit délivrer de l’action et du suspense rapidement, avec son gentil héros qui en a dans le slibard, qui cherche souvent la rédemption, une belle pépète courageuse, des personnages secondaires qui vont venir mettre des bâtons dans les roues, des grands méchants qui ont oublié leur sens moral dans un autre film, … Oui, j’aime ce genre de films, et alors ? Vous aussi je suis sûr que vous avez vos petits plaisirs coupables. Si si, on en a tous, je ne culpabiliserais pas de regarder de la série B décérébrée de vidéoclubs, non mais !
N’espérez donc pas ici un développement poussé des personnages, on n’est clairement pas là pour ça, et il manquerait plus que ça. On ne parlera pas non plus des invraisemblances comme lorsque le héros se fait un petit roupillon en plein conduit d’aération alors qu’il est poursuivi par de dangereux criminels, ou lorsque la jolie Meg Foster se préoccupe plus du fait qu’on voit sa culotte quand elle monte à l’échelle que du fait qu’elle risque de se faire tuer à chaque instant. Non, on n’en parlera pas, ou si peu, car elles sont trop nombreuses pour être citées. Et puis, si on commençait à en tenir compte, on n’aurait pas le cul sorti des ronces non ?
Pour décrire un peu plus Shadowchaser, étant donné que, soyons clair, jusque là on n’en a pas dit grand-chose, c’est une sorte de croisement entre Terminator, Piège de Cristal et de Hard Boiled. Vous mélangez le tout et vous obtenez un cyborg qui traque des gens qui se cachent dans les conduits d’aération d’un hôpital. On est bons ou pas ? Explosions diverses et variées, cascades (passage à travers des vitres, cascadeur en feu…), effets spéciaux bricolés car on n’avait pas trop de sous mais avec quand même de la gueule car tourné en partie dans des décors de Alien 3, … ça pète pas mal malgré une baisse de rythme en milieu de métrage. Bon, c’est souvent illisible car c’est parfois monté à la hache mais ça reste très distrayant si on prend uniquement en compte ce qu’on est venu chercher, c’est-à-dire un actionner bourrin, avec des scènes WTF. Et il y en a pas mal, jusqu’au plan final improbable. Avec en prime, des dialogues surréalistes de grossièreté. Aucune idée de ce qu’il en est dans la VO mais dans la VF, ils sont en totale roue libre et il ne faut pas s’étonner d’entendre des « Ecoute Dickson, ne nous casse pas les burnes », « Putain de ta race », « Debout salope », ou un « Va te faire aimer » que je ne connaissais pas et qui aura provoqué une crise de fou rire inattendue.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les scènes WTF ♥ Frank Zagarino, son jeu, son œuvre ♥ Bourrin et couillu |
⊗ Vu et revu 100 fois ⊗ Petit ventre mou |
Note : Note nanar : |
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Difficile de ne pas apprécier un minimum ce Shadowchaser quand on est un amateur de ces séries B d’action des années 90. A mi-chemin entre l’actionner décérébré et le nanar bourrin, il ne vole jamais haut mais il divertit. |
Titre : Shadowchaser / Project Shadowchaser / Conçu pour Tuer
Année : 1992
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Méli-Mélo de films
Réalisateur : John Eyres
Scénario : Stephen Lister
Acteurs : Martin Kove, Meg Foster, Frank Zagarino, Paul Koslo, Joss Ackland, Ricco Ross, Raymond Evans, Robert Freeman, Kim Huffman, Andrew Lamond